- Ligue 1
- J6
- Lyon-Marseille (4-2)
L’OM, droit à son but
Mandanda et Rami blessés, Marseille arrivait à Lyon privé de ses deux tauliers défensifs. Et ça s’est vu. Sans ses deux champions du monde, l’OM a sombré, encaissant quatre buts et terminant la rencontre à neuf.
Tout l’été, Marseille a rêvé de son « grand attaquant » , celui qui permettrait à l’OM d’enfin briller dans les grands rendez-vous. Mais si Mitroglou et Germain n’ont pas rassuré à Lyon dimanche soir – tous les deux privés de ballons –, c’est surtout l’arrière-garde marseillaise qui a sombré. À l’image de Luiz Gustavo, plus fébrile que jamais. Privée du capitaine Mandanda et du matelot Rami, la défense de l’OM a pris l’eau, notamment sur le flanc bâbord gardé par un Jordan Amavi qui continue de couler en entraînant dans le fond la recrue Ćaleta-Car.
Adil Rami, absent et grand gagnant
Pour combler – numériquement du moins – l’absence du champion du monde moustachu, Rudi Garcia avait opté pour Ćaleta-Car, recruté contre 19 millions d’euros cet été et qui totalisait jusque-là une seule rencontre en Ligue 1 contre Nîmes (soldée par une défaite et une piètre performance pour le jeune Croate). Pour sa deuxième titularisation, Ćaleta-Car a remis ça en conduisant une nouvelle fois l’OM vers la défaite et en prenant largement part au naufrage des siens. Comment ? En se faisant enrhumer sur le premier but signé Aouar, battre systématiquement dans les duels et surtout expulser en fin de match alors que l’OM osait à peine reprendre espoir après la réduction du score de Njie (82e). Une prestation qui aura au moins eu le mérite de mettre en lumière Adil Rami.
À la décharge du jeune Croate, probablement pas encore taillé pour ce genre de rencontre, son expérimenté compère dans l’axe Luiz Gustavo a autant – si ce n’est plus – failli dimanche soir. Une semaine après avoir exprimé son spleen et ses envies de revenir au milieu de terrain dans La Provence – expliquant avoir « besoin de jouer milieu pour trouver le rythme » –, l’ancien Munichois a allié les gestes à la parole en rendant une copie indigne de son rang. Entre son inhabituel manque d’agressivité, ses relances hasardeuses et ses anticipations manquées, Gustavo a été fautif sur trois des quatre buts lyonnais, ayant souvent un train de retard. Oui, il est temps de replacer le Brésilien à son poste habituel pour former une double sentinelle Strootman-Gustavo qui, déjà, soulagerait la défense phocéenne.
Une solution nommée Kamara ?
Réactif et lucide, Rudi Garcia a tenté de rectifier le tir après le troisième but lyonnais en remontant le Brésilien aux côtés d’un Kevin Strootman pas beaucoup plus inspiré et coupable sur le penalty du 4-1, alors que le jeune Kamara entrait pour compléter la charnière à droite de Ćaleta-Car. Rugueux, propre et efficace, le jeune défenseur central formé sur la Canebière a une nouvelle fois tout sauf déçu, et donc prouvé qu’il pouvait largement prétendre à une place de titulaire dans cette charnière en chantier.
Et ce n’est pas la première fois que Boubacar Kamara prouve son potentiel. Ce qui pousse à pointer du doigt les choix de Rudi Garcia et de la direction phocéenne : pourquoi acheter un jeune défenseur central prometteur la peau des fesses alors que l’OM en avait déjà un sur le banc ? Pourquoi préférer Ćaleta-Car, visiblement pas encore acclimaté ? Pourquoi bannir Aymen Abdennour, Gregory Sertic ou même Dória ? Dans la même veine, pourquoi ne pas avoir attiré une doublure à un Jordan Amavi émoussé ? Car derrière l’ancien Niçois, toujours prompt à se projeter offensivement, mais moins enclin à être solide défensivement, il y a bien Christopher Rocchia (vingt ans), présenté comme une belle promesse, mais qui n’a jamais eu sa chance. Alors, si l’OM aspire à vraiment peser lors des grands matchs, il faudra retrouver une assise défensive égarée. Bien avant de dénicher un grand attaquant.
Par Adrien Hémard