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OM : le bazar sans la manière

Par Clément Gavard, avec Adrien Hémard-Dohain

Pour la deuxième fois de la saison, l'OM a changé d'entraîneur. Gennaro Gattuso va laisser sa place à Jean-Louis Gasset pour un intérim de quatre mois de mission commando. C'est un nouvel échec pour Pablo Longoria, qui ne semble plus être l'homme de la situation à Marseille.

OM : le bazar sans la manière

L’hiver n’est pas encore terminé, et pourtant l’OL comme l’OM, les deux Olympiques qui devraient être des locomotives en Ligue 1, ont déjà changé deux fois d’entraîneur cette saison. C’est au moment où Lyon est en plein redressement et à cinq points derrière au classement que Marseille a piqué sa deuxième crise et peut-être remporté la palme du grand n’importe quoi. Au lendemain de la défaite à Brest en supériorité numérique (1-0) et d’une énième prestation indigente, Gennaro Gattuso a pris la porte, un peu moins de cinq mois après son arrivée sur le banc marseillais. Le nom de son successeur est rapidement tombé, ce sera Jean-Louis Gasset, qui vient pour une mission commando quelques semaines seulement après avoir rendu son tablier de sélectionneur de la Côte d’Ivoire en pleine CAN.

C’est un autre contexte, une autre histoire qu’en septembre dernier, quand Marcelino était parti de lui-même après la réunion tendue entre Pablo Longoria et les groupes de supporters. Ce qui ne doit pas empêcher de faire le même constat, celui d’une instabilité chronique depuis le début du mandat de président de l’Espagnol (six coachs en un peu moins de trois ans) et d’un club qui ne ressemble plus à grand-chose et dont on ne sait pas où il veut aller, à force de chambouler son effectif et de vouloir tout révolutionner.

Gattuso, un fusible impuissant

Dans une interview lunaire menée par son ami Samir Nasri et diffusée sur Canal + avant Brest-OM, Medhi Benatia avait émis le souhait de travailler sur un projet « de trois ou quatre ans » avec un entraîneur comme Gattuso, qui n’aura même pas tenu 24 heures après cette phrase. « Pour construire, il faut de la stabilité, et c’est ce qu’on compte avoir avec lui, disait aussi Longoria dans le dernier numéro de So Foot. Il a tenté d’apporter son pragmatisme dans une équipe construite pour le projet d’un autre entraîneur. » Dans ce bazar permanent, le technicien italien n’aura jamais réussi à tirer son épingle du jeu ni à imposer sa patte. Il a quitté Marseille ce lundi en comptant un seul succès en 2024, celui face à Thionville (N3) en Coupe de France, et avec une moyenne de 1,31 point pris par match en championnat, soit le deuxième plus mauvais bilan depuis la saison 2012-2013, devant Michel (1,25). Gattuso était cela dit plutôt apprécié en interne, où il laisse l’image d’un bon gars qui aura misé sur une communication douce et d’un homme cherchant toujours à protéger son vestiaire et soigner les têtes de ses joueurs. En vain et sans que cela ne suffise à masquer ses limites tactiques.

Pour construire, il faut de la stabilité, et c’est ce qu’on compte avoir avec lui. Il a tenté d’apporter son pragmatisme dans une équipe construite pour le projet d’un autre entraîneur.

Pablo Longoria dans So Foot au sujet de Gattuso

Ses dernières sorties laissaient transparaître une certaine lassitude et de l’agacement, comme si l’ancien milieu de terrain savait qu’il n’était pas capable d’aller au bout de la saison. Il a parfois souligné le mental défaillant d’une équipe privée de nombreux éléments ces derniers temps, entre les pépins physiques et la CAN. C’était une question de système, selon certains, mais l’Italien disait récemment qu’il n’était pas « un entraîneur pour jouer en 5-3-2, attendre, défendre » et on avait du mal à comprendre ce qu’il voulait (ou pouvait) faire avec ce groupe. Il avait quasiment jeté l’éponge, ce jeudi, après le nouveau nul frustrant contre le Chakhtar Donetsk en lâchant devant la presse qu’il n’était pas « préparateur mental », sous-entendant qu’il n’avait peut-être plus les clés pour remettre son équipe dans le droit chemin. Son passage à l’OM est un échec cuisant, mais Gattuso n’est qu’un fusible de plus dans le monde impitoyable de l’Olympique de Marseille version Longoria.

Le choix de Gasset, symbole de l’influence de Tessier

Cette nouvelle tempête phocéenne peut-elle être fatale au président espagnol ? « Chaque dirigeant devrait avoir une vision à 20 ans pour son club, et c’est mon cas, expliquait-il dans So Foot. C’est une question de responsabilité, ton ego et tes intérêts passent après ceux de l’institution que tu représentes. Sinon, ça ne peut pas fonctionner. » Ses grands discours ne passent plus à Marseille, où Longoria semble avoir pris du recul, en laissant Benatia communiquer très maladroitement et en misant sur un entraîneur français pour la première fois depuis le début de son mandat. Il a surtout perdu du crédit depuis plusieurs mois, à force de mener une stratégie bancale qui ne porte pas ses fruits et qui ne permet pas de se projeter sereinement vers l’avenir. Celui à court terme va donc s’écrire avec Jean-Louis Gasset, un technicien de 70 ans qui connaît parfaitement le championnat de France, mais que l’on pourrait deviner usé après son histoire avortée avec la Côte d’Ivoire. Comme annoncé par L’Équipe, l’ancien bras droit de Laurent Blanc a rapidement été en pole pour assurer l’intérim jusqu’en fin de saison, et son arrivée devrait être officialisée dans les prochaines heures.

Son dernier passage en Ligue 1 n’avait pas été un immense succès (une 12e place avec Bordeaux en 2020-2021), mais sa reprise remarquable de Saint-Étienne en 2018 (de la 16e à la 7e place, puis une 4e place la saison suivante) a pu plaider en sa faveur. Il sera d’ailleurs épaulé par Ghislain Printant, qui l’accompagnait à l’époque. Ce n’est pas très sexy sur le papier, mais qui aurait dit cet été que le Brest d’Éric Roy serait 2e au classement en février. Le choix de Gasset est aussi celui de Stéphane Tessier, qui a intégré l’organigramme de l’OM en mars 2022, avant d’en être nommé directeur général en octobre dernier après la première crise. L’influence du Stéphanois de naissance et de cœur est grandissante à Marseille et ce n’est pas un hasard si le nom de Christophe Galtier est apparu ce lundi. Sous contrat à Al-Duhail, au Qatar, jusqu’en 2025 et blanchi lors de son procès en décembre, l’ancien coach du PSG pourrait être une option à l’issue de cette drôle de saison, sans que l’on ne sache si Longoria sera encore là. « Je pense que les supporters s’attachent davantage à une équipe, à un club, à une devise qu’à une ou plusieurs individualités », développait le dirigeant espagnol dans So Foot pour justifier ses mercatos frénétiques. Une réflexion qui marche aussi avec les entraîneurs et les présidents, à l’OM comme ailleurs.

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