- Amical
- OM/Bétis Séville (1-0)
L’OM dans les temps
Vainqueurs 1 à 0 face au Betis Séville, les joueurs de Didier Deschamps ont montré un beau visage. Solides défensivement, cohérents et ambitieux, les Marseillais sont prêts à en découdre.
OM-Bétis Séville: 1-0
But: Valbuena (54e) pour l’OM
Vivons heureux, vivons cachés. En constante progression depuis la reprise et leur premier match amical en terre bretonne face à Vannes, les joueurs de Didier Deschamps tapent, match après match, un peu plus du poing sur la table. Pas assez spectaculaire pour faire parler, trop sérieux pour faire saliver, les joueurs de l’Olympique de Marseille avancent, ni vu ni connu, dans leur phase de préparation. Chahutés défensivement la saison passée, les Phocéens renouent chaque jour un peu plus avec les fondamentaux qui ont fait de l’OM 2009-2010 le plus beau cru provençal des années 2000. Ce soir, à Bayonne face au Betis Séville, la philosophie de jeu véhiculée par l’entraîneur marseillais est limpide: solidité et efficacité. Enfant de la Juventus, Didier Deschamps sait mieux que quiconque que la culture de la gagne est la seule qui triomphe. Cette année sur la Canebière, les victoires 1-0 pourraient s’enchaîner. Sous l’œil de la Bonne Mère, les fidèles flairent le bon coup. À la gare des favoris, l’OM à l’heure.
Petite révolution pour les partenaires de Steve Mandanda. Sortis groggys du combat de boxe de la semaine passée face à Montpellier, les ouailles de Didier Deschamps passent d’Evander Holyfield à Oscar de la Hoya. Vifs et techniques, les joueurs du Betis, plus en retard dans leur préparation, constituent le premier sparring-partner de taille pour la défense marseillaise. D’entrée de jeu, le trident offensif sévillan, Montero-Ruben Castro-Emana, tente de mettre à mal l’arrière-garde phocéenne, en vain. C’est parti pour 90 minutes. Souvent critiquée la saison passée, la charnière Diawara-Mbia respire la sérénité. Mieux, Alou Diarra, un Edouard Cissé dans chaque doigt de pied, semble, match après match, retrouver le niveau qui a fait de lui un candidat crédible au poste de milieu défensif en équipe de France. Costaud à la récupération, sérieux à la relance, l’ancien Bordelais forme, avec Benoît Cheyrou, un entrejeu aussi expérimenté que complémentaire. Devant eux, Morgan Amalfitano fait ses premiers pas de titulaire et, sans complexe, tente de lober le portier sévillan dès son premier ballon. Les Espagnols ont le monopole de la balle, mais Morel, Diarra et surtout Fanni, impressionnant de solidité, anéantissent l’un après l’autre chacune des offensives sévillanes. Devant, le trio Valbuena-Rémy-André Ayew opère en contre, et le fait bien. Dans une forme remarquable depuis la reprise, Loïc Rémy multiplie les centres et les frappes, sans réussite. Les quelques supporteurs présents à Bayonne ne s’y trompent pas. Ce soir, le spectacle, c’est derrière. Alors Fanni fait le chaud. Un coup d’épaule par-ci, une relance nickel de l’extérieur par-là. Téméraire, Ruben Castro tente de passer entre Diawara et Mbia, mais termine par terre. La seule occasion marseillaise de la mi-temps est une tête d’Ayew, bien servi par Rémy, qui frôle le poteau gauche du portier sévillan. Mi-temps, 0-0. Il ne manque plus qu’un pion.
La pause. Le moment pour les remplaçants de s’échauffer et pour les plus nostalgiques, d’allumer un cierge en pensant à André-Pierre Gignac, qui devrait, en plus de manquer le trophée des champions, être absent à l’occasion de la première journée. Pour la première fois depuis la reprise, Didier Deschamps offre quelques minutes supplémentaires à ses titulaires. Difficile ici de voir autre chose qu’un début d’équipe-type. Une tactique qui paye puisque dès la 51ème minute, Mathieu Valbuena bien servi au centre par Ayew, met son petit pied en opposition et catapulte la balle au fond des filets (1-0, 54e). Manque de bol pour Petit Vélo, la joie ne peut être complète puisque le numéro 28 de l’OM s’est blessé au dos sur l’action du but. Il est rapidement remplacé par Jordan Ayew, qui profite de la blessure de Gignac pour gratter du temps de jeu. Des minutes, César Azpilicueta en a passé quelques unes à l’infirmerie. Un peu d’émotion donc, quand l’Espagnol prend la place de Rod Fanni à l’heure de jeu, pour envoyer des touches de cinquante mètres. De l’émotion encore, quand Lucho rentre sur la pelouse pour ce qui pourrait être son dernier match avec l’Olympique de Marseille. Si la première période était celle du triomphe de la défense phocéenne, la seconde marque la victoire de l’ennui. Le rythme retombe, la victoire est sobre mais les enseignements eux, sont bien là. C’est un OM solide, athlétique et cohérent qui s’apprête à reprendre la saison avec ambition. La Ligue 1 vient de se trouver un favori.
Par Swann Borsellino
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