- Ligue 1
- J32
- OL-OM (1-2)
L’OM cueille l’OL à froid
Grâce à un but contre son camp de Malo Gusto au bout du suspense, l'OM fait chuter l'OL (2-1) et récupère sa deuxième place au classement.
Lyon 1-2 Marseille
Buts : Lacazette (68e) pour les Gones // Ünder (44e) et Gusto CSC (90e+2) pour les Phocéens
Il y a souvent l’espoir de passer une soirée étoilée quand on assiste à un match entre l’OL et l’OM, et ce n’est peut-être pas un hasard si le Groupama Stadium avait choisi de rendre un hommage géant à Paul Bocuse, le célèbre chef lyonnais, fêté à coups de tifos, de banderoles et de toques. Le menu n’était pas le plus appétissant en comparaison à l’histoire récente de ces confrontations parfois mythiques, mais cette rencontre restera peut-être un souvenir marquant de la saison de Marseille, vainqueur de Lyon sur le gong (1-2) dix-sept ans après sa dernière victoire dans le Rhône, et décidément attaché à sa 2e place.
Ünder plus gourmand
Dans une ambiance bien plus chaleureuse qu’au début du mois face à Rennes, l’OL s’est chargé de dresser la table. Les ingrédients ? Un pressing haut et beaucoup d’intensité pour pousser l’adversaire à se recroqueviller, mais trop peu d’occasions à se mettre sous la dent, Samuel Gigot coupant tranquillement un centre de Bradley Barcola. Pas de bol pour les gloutons, qui ont dû se contenter des coups pour stimuler leur appétit. Si l’OM avait rarement été autant poussé dans ses retranchements cette saison, l’illusion n’a duré qu’une quinzaine de minutes, et la suite du menu était prévisible. Sans mordant lors de ce premier service, avec comme seul tir une reprise d’Alexandre Lacazette au-dessus à la suite d’un bon centre de Nicolas Tagliafico, Lyon a vu Marseille enfiler son tablier pour cuisiner son hôte.
Les hommes d’Igor Tudor n’ont pas mis longtemps à trouver la bonne recette, sautant sur les largesses défensives lyonnaises pour se régaler dans les espaces. Ruslan Malinovskyi a eu les yeux plus gros que le ventre en tentant de surprendre de loin, avant d’envoyer une praline à côté pour conclure une situation chaude dans la surface lyonnaise provoquée par Jonathan Clauss, préférant éliminer Anthony Lopes plutôt que de jouer le penalty. Les Phocéens ont continué à faire cuire les Gones à feu doux, Jordan Veretout s’y reprenant à deux fois pour chauffer les gants de Lopes et le duo Castello Lukeba-Sinaly Diomandé sauvant la patrie devant Alexis Sanchez et Balerdi. Oui, mais l’OL a fini par se brûler : après un nouveau coup de pied arrêté mal négocié, Sánchez a buté sur Lopes et vu Cengiz Ünder surgir à point nommé pour s’occuper de l’assaisonnement et de l’ouverture du score (0-1, 44e).
Lopes savoureux, Gusto malheureux
Puisqu’il était question de légende ce dimanche soir au Groupama Stadium, les supporters lyonnais ont célébré les 80 ans de Fleury Di Nallo et ont vu leurs deux chouchous, Lopes et Lacazette, éveiller leurs papilles et offrir une autre saveur à ce dîner aux chandelles (ou aux fumigènes, au choix). Le premier a tout simplement été immense pour éviter l’indigestion à son équipe, repoussant les tentatives marseillaises, notamment celle d’Ünder en mode chat. De plus en plus affamés, les Marseillais ont mangé la feuille, à l’image du deux contre un mal joué par Jonathan Clauss, aussi actif que brouillon. À l’autre bout du terrain, la coqueluche Lacazette a également pris les choses en main, profitant d’un bon service de Corentin Tolisso pour se faufiler derrière Veretout et marquer du droit (1-1, 68e). Il restait donc un peu de place pour le dessert et, pour changer, Lopes a sorti le grand jeu et n’a pas tremblé pour repousser l’éclair de Clauss sur sa barre transversale. L’OL a chassé les doutes en s’occupant de la touche sucrée proposée par le remuant Jeffinho ou encore Malo Gusto, proche de poser la cerise sur le gâteau pour le 2-1… et finalement sonné par le digestif en marquant contre son camp à la dernière seconde sur un coup du sort improbable provoqué par un centre de Kaboré, puis un dégagement de Diomandé (1-2, 90e+2). Pas besoin d’être la capitale de la gastronomie française pour rêver d’étoiles.
OL (4-3-3) : Lopes – Tagliafico, Lukeba, Lovren, Diomandé (Gusto, 80e) – Mendes (Lepenant, 80e) , Tolisso, Caqueret – Barcola, Lacazette, Cherki (Jeffinho, 80e) . Entraîneur : Laurent Blanc.
OM (3-4-2-1) : López – Balerdi, Gigot, Kolašinac – Kaboré, Rongier, Veretout, Clauss – Ünder, Malinovskyi (Vitinha, 83e) – Sánchez. Entraîneur : Igor Tudor.
Par Clément Gavard