- Ligue des Champions
- Quarts
- Bayern Munich/OM
L’OM a quand même un match à jouer
Oui, l’OM est très loin de se qualifier pour les demi-finales de Ligue des champions. Mais il y a d’autres raisons pour jouer ce match à fond. Et puis on sait jamais dans le foot…
3%. Ou 0.7% selon l’année à partir de laquelle on commence à compter. Ça, c’est le pourcentage de chances de l’OM de se qualifier après avoir perdu 2-0 à l’aller chez lui. C’est peu. Et encore, ces chiffres ne tiennent pas compte du fait que c’est le Bayern en face, une équipe obnubilée par la finale qui se jouera dans son stade et que l’OM n’est pas la formation la plus zen du moment. Depuis hier, les médias français tentent bien de remonter le moral des troupes à coup de diapos des exploits tricolores. Mais difficile de trouver des cas similaires. Oui, le PSG et Monaco ont tapé le Real après avoir sombré à l’aller. Mais la deuxième manche ne s’est pas déroulée sous les yeux d’un public déchainé. « On n’est pas dans une situation favorable, c’est sûr, mais c’est un match de foot, il faut y croire. Nous avons 90 minutes, il faut tout donner, on ne sait jamais ce qui peut se passer, on a déjà vu des miracles dans le foot… » tente de convaincre Steve Mandanda. En fait, le seul exemple auquel les Phocéens peuvent se raccrocher, c’est la victoire de Metz contre Barcelone en 1984. Oui, la folie existe dans le football. Pour peu qu’il y ait un but marqué d’entrée de jeu…
Aréoport de Marseille, deux heures d’attente
« Des chances, on en a une sur je sais pas combien » souffle Deschamps qui a dû en plus composer avec un voyage mouvementé, du fait de la grève dans l’aéroport marseillais. Mais l’entraîneur ne se plaint pas tant que ça. Quand on perd 2-0 à l’aller, on chipote pas sur les détails. En revanche, même si le Bayern a neuf orteils sur dix en demi-finale, ce n’est pas une raison pour jeter cette rencontre avec l’eau du bain. « Au delà du fait que ce soit un quart de finale, c’est surtout pour ceux qui sont avec moi depuis trois ans, le 24e match de l’OM en Ligue des Champions, et ce n’est pas n’importe quoi, fait remarquer, non sans fierté, l’entraîneur marseillais. J’ai conscience et je veux qu’ils aient conscience que ce sont des privilégiés de se trouver dans cette situation. Il y en a beaucoup qui voudraient être à notre place. Mais qui dit privilège dit obligation, et ça passe par une performance qui soit à la hauteur. »
Regretter la main de Lahm
Ce match servira donc pour l’effectif à se forger une expérience un peu plus solide, un vécu commun contre une belle adversité. Comme l’OM n’aura pas les moyens de recruter du baroudeur l’été prochain, l’idée de la promotion interne est loin d’être mauvaise. Et puis, qui sait, dans un match où ils seront libérés de la pression, certains Olympiens vont peut-être se lâcher et se débloquer mentalement, réalisant qu’ils ne sont pas ridicules face à des cadors. Peu importe le résultat au tableau d’affichage, ça sera déjà une victoire. « J’espère qu’on croira en nos chances et surtout, qu’on donnera le maximum pour ne pas avoir de regrets » assure Mandanda. Pourtant, quelque part, l’objectif, c’est de justement en donner, des regrets, aux supporters de l’OM. De faire tellement bonne figure au retour que lorsqu’on se replongera sur cette double-confrontation, on se dira que l’élimination s’est jouée à l’aller, avec la main de Lahm au l’amorce du premier but et la boulette d’Andrade. De quoi se dire que c’était serré jusqu’au bout et maquiller un peu la réalité.
Par Mario Durante