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L’OM à la croisée des destins
L'OM est derrière ? Paris est favori ? Qu'importe. Ce soir, le club olympien se devra de l'emporter pour conserver ses chances de titre. D'autant que s'il le fait, l'issue du championnat ne fait aucun doute.
L’OM sera champion. C’est écrit. Que les sceptiques ou autres mauvaises langues écartent d’ailleurs immédiatement leurs pronostics qui conduisent à une autre issue. Non pas qu’ils feraient du tort à des supporters confiants, mais ils s’inscriraient à contre-courant d’une vérité immuable. Car contrairement à ce qu’indiquent les chiffres, l’OM a son destin entre ses mains. Et ses pieds, cela va de soi. Si le club olympien s’accroche encore au wagon du titre, c’est que son parcours en Ligue 1 relève de la quasi-perfection. Une série impressionnante en début de saison, une régularité sans faille et un jeu chatoyant, pour ne pas dire bandant, ont propulsé l’OM sur un podium que nul ne s’imaginait à l’entame de l’exercice 2014-2015. Et pourtant. Bielsa et ses guerriers l’attaquent, à moins d’un mois de la fin du championnat, avec l’ambition du champion. Ne reste plus qu’à se débarrasser de son adversaire, ce dimanche soir.
Une mauvaise série
Oui, la rencontre face au PSG est bien celle du titre. N’en déplaise aux amateurs de suspense ultime, ces 90 minutes au Vélodrome décideront en effet de la destinée marseillaise. Car à y regarder de plus près, l’OM a toutes les cartes. Si le club ne squatte plus la première place, il le doit uniquement à quelques cabosses dans un parcours qui se devait linéaire. La première, c’est cette série de cinq matchs sans victoire en février, ponctuée d’une défaite cruelle à Caen. Un accroc prolongé, comme chaque club en route vers la consécration peut en connaître. Mais l’avoir connu avant le money time est une chance. Conscient de ses errements pendant cette période de disette, l’OM a su rectifier le tir pour ne pas laisser s’échapper ses concurrents. Surtout, on ne l’y reprendra plus. Mais l’essentiel n’est pas là. Car si le club cravache quelques points derrière les autres féroces candidats, il le doit essentiellement à sa faillite dans les rencontres à enjeux. Un seul point contre les trois autres larrons, obtenu contre Lyon lors de la phase retour, et Marseille s’est construit une réputation d’ogre fragile face à une réelle adversité. Peut-être le seul défaut d’une équipe qui peut néanmoins se rappeler les scénarios de ces rencontres, qu’elle a souvent perdues à contre-courant de l’animation proposée. Et si le football est fait de détails, ceux-là ne peuvent jouer systématiquement en défaveur de l’élu.
Le sans-faute
Encore une fois, l’OM ne partira pas avec ses meilleures armes. Imbula dehors, Nkoulou pas remis de ses plaies, le 11 olympien n’aura pas forcément la gueule de celui qui renverse des montagnes. Mais l’espoir se nourrit d’autres faits. Comment ne pas croire à une équipe dans laquelle Jérémy Morel s’est transformé en rempart ultime ? Comment ne pas saluer la constance de l’irrégulier Payet ? Comment ne pas louer le brio de Marcelo Bielsa, magicien fou qui a su composer sa défense avec Brice Dja Djédjé et le tendre Benjamin Mendy ? S’il est facile de moquer le survêt et cet objet de culte qu’est devenu la glacière, force est de reconnaître que le charisme de l’homme, soit-il particulier, a rendu sa force et sa fierté à un club qui se contentait il y a peu d’Élie Baup. Alors contre le PSG, ennemi intime et ultime, la victoire ne peut se dérober. Et si l’OM ne manque aucunement de motivation, celle-ci pourrait puiser bien des forces dans certaines évidences. Paris veut jouer la Ligue des champions ? Très bien, mais le club de la capitale y laissera des plumes en championnat, comme à chaque fois cette saison. Lyon a misé sur la jeunesse ? Parfait, mais l’infirmerie qui se remplit et les absences de cadres comme Gonalons ou Jallet vont peser sur les rencontres restantes, d’autant que le scénario ne se fera pas à chaque fois aussi clément qu’au Roudourou. Et contrairement à ses adversaires, l’OM pourrait ne plus laisser des plumes. La mauvaise passe expérimentée, cette équipe-là pourrait bien ne plus lâcher un seul point d’ici la 38e journée. Une fois l’obstacle parisien écarté, ce sont sept matchs et sept victoires qui attendront l’OM. Une réalité à peine fantasmée pour couronner le travail d’une saison et bousculer une hiérarchie que l’on croyait installée pour une décennie. « Rêvons plus grand » comme ils disent. Mais pas pour eux.
Par Raphaël Gaftarnik