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L’OL, la réussite sauce maison

Par Gaspard Manet
L’OL, la réussite sauce maison

À l'issue de la première partie du championnat, le haut du tableau offre de belles surprises. L'été dernier, qui aurait pu dire qu'à cette période de l'année l'OM serait assis confortablement dans le fauteuil de leader et l'OL posé sur le tabouret juste à côté ? Pas grand monde, sûrement. Et pourtant, c'est bel et bien le cas. Lyon a misé sur la jeunesse et a gagné son pari.

À la fin de l’été, à l’heure où les vacances se finissent et que se profile la rentrée, chiante et ennuyeuse comme toujours, on se laisse un peu tomber dans un état mélancolique et dépressif. On repense à nos plus beaux souvenirs, nos plus beaux moments, tous, sans exception, emportés par cette vie qui avance encore et encore, de manière froide et cruelle, sans scrupules. Au tout début du mois de septembre, c’est dans cet état d’esprit que se trouvait l’Olympique lyonnais. Après quatre journées, une victoire pour trois défaites, les hommes d’Hubert Fournier végétaient dans les bas fonds du classement, loin de leur gloire passée qui n’avait jamais parue si lointaine. En même temps, avec un entraîneur venu de Reims et un groupe qui affichait une moyenne d’âge de 23 ans et quelques mois, comment espérer mieux ? Il faut alors se rendre à l’évidence : l’OL va se battre pour le maintien, n’en déplaise aux nostalgiques des années 2000. Pourtant, trois mois et trois semaines plus tard, voilà que Lyon inflige un 5-0 à Bordeaux lors de la 19e journée et vient s’installer à la deuxième place du classement. Devant le PSG et ses millions. Tout va vite dans le football, hein.

Un choix par défaut

On le sait depuis deux ans maintenant, l’Olympique lyonnais n’a plus d’argent. Enfin, façon de parler. Souhaitant assurer la pérennité de son club, Jean-Michel Aulas a décidé de faire construire son stade. Fini de louer Gerland, à partir de décembre 2015, l’OL jouera dans sa propre enceinte et y récoltera ses propres bénéfices. Seulement voilà, construire un stade a un coût. Un gros coût, même. Alors, pour faire des économies, JMA a décrété que pendant quelques saisons, son club ne ferait plus de folies sur le marché des transferts. Terminé les arrivées onéreuses, désormais le club fait confiance à ses jeunes. Et si c’est un choix pas défaut, il ne s’avère pas si mauvais que ça. Car des jeunes, l’OL en a plein. Durant sa domination sans partage entre 2002 et 2008, le club rhodanien s’est forgé une solide réputation, notamment auprès des jeunes qui étaient forcément enthousiastes à l’idée de rejoindre le meilleur club français. L’OL a donc formé. Beaucoup et bien à la fois. Et aujourd’hui, les dirigeants lyonnais savourent le fruit d’un travail de fond effectué en amont, sur plusieurs années.

Bien sûr, ce n’est pas un projet évident à mettre en place. Loin de là, même. D’ailleurs, quand les jeunes Gones concèdent trois défaites consécutives au mois d’août, tout le monde se dit qu’il est un peu suicidaire de ne miser que sur la jeunesse. Ce groupe a besoin de leaders, de vieux briscards, pour réussir. En fait, non, cette équipe a surtout besoin d’un déclic et celui-ci intervient le 12 septembre dernier. Lyon reçoit Monaco, et si tout le monde les voit s’incliner, les Lyonnais parviennent à l’emporter, 2-1, en faisant preuve de détermination et de volonté. Derrière, les hommes d’Hubert Fournier arrivent à ramener un point du Parc des Princes, c’est une confirmation, cette jeune équipe prend conscience qu’elle peut rivaliser avec les gros bras du championnat. Sa jeunesse n’est pas forcément un inconvénient. Elle peut aussi se transformer en avantage. Après tout, Corneille l’a si bien dit : « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. » Plus rien ne semble pouvoir arrêter Gonalons et sa bande. Avec un Lacazette dans une forme étincelante et un Fekir montrant de plus en plus les caractéristiques d’un futur crack, les Gones parviennent à enchaîner dix journées sans défaite et se permettent même de monter sur le podium. Un putain de renouveau !

Un derby bien digéré

C’est donc sans trembler que les Lyonnais se pointent à Geoffroy-Guichard, le 30 novembre dernier, pour un match si important aux yeux de leurs supporters. Mais malgré leur série en cours et leur forme du moment, les Lyonnais craquent et s’inclinent lourdement, 3-0. Lacazette, le buteur maison, rate même un penalty, comme un symbole fort de la chute de toute une équipe. Une chute qui est loin d’être anecdotique, puisque l’OL ne s’était plus incliné chez son meilleur ennemi depuis vingt longues années. Et si c’était justement cet ennemi qui marquait le début du déclin lyonnais ? On est en droit de le penser, à ce moment-là. Les joueurs ne sont peut-être pas assez matures pour savoir rebondir après un tel échec. La réponse intervient quatre jours plus tard. L’OL reçoit Reims et s’apprête à concéder le match nul, 1-1, lorsque Lacazette enfile son costume de sauveur à la 92e minute de jeu pour offrir un succès inespéré aux siens (bien aidé par un Placide peu inspiré). Les Lyonnais viennent de balancer leur réponse : non, la défaite stéphanoise ne les a pas plombés, et s’ils ont mis un genou à terre, c’était uniquement pour pouvoir mieux se relever. Derrière, Évian et Caen devront également rendre les armes face à la fougue lyonnaise.

Puis dimanche, face à Bordeaux, les Gones ont littéralement marché sur leurs adversaires. Une victoire 5-0, synonyme de deuxième place après le nul de Paris face à Montpellier. Une victoire importante, donc, mais également symbolique. Car dimanche, contre Bordeaux, ils étaient huit issus de Tola Vologe sur la pelouse, au coup d’envoi. Huit joueurs formés au club et âgés entre 20 et 25 ans. Les quatre buteurs, Lacazette (doublé), Ferri, Fekir et Tolisso font bien évidemment partie du cru local. Alors voilà, si personne ne voyait cette jeunesse lyonnaise coller aux basques du leader après 19 journées, surtout pas le PSG et son équipe construite à coups de millions, les gamins de l’OL n’ont attendu aucune permission pour s’incruster dans la cour des grands. Après cinq mois de compétition, Lacazette a claqué 17 pions (seul CR7 a fait mieux en Europe), Fekir a confirmé les espoirs placés en lui, Gonalons s’est imposé comme le leader charismatique de cette équipe, Lopes enchaîne les bonnes prestations avec seulement 17 buts encaissés. Tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Et quand Fournier fait part de son envie de recruter un ou deux renforts, lors du prochain mercato, Aulas balaye très vite cette possibilité, préférant miser sur les retours de Grenier et Gourcuff. À Lyon, on aime bien manger local, et quand les produits sont aussi bons, à quoi bon chercher ailleurs ?

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