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L’OL, jeune et joli
En démonstration ce mercredi à Gerland face à Lorient (4-0), l'Olympique lyonnais relève la tête après un mois d'août compliqué. Un réveil qui passe par la prise de pouvoir de sa jeune garde. Un passage de témoin programmé.
À Lyon, François Ozon s’est fourvoyé. Elles ne sont pas huit, mais onze femmes à être soupçonnées du meurtre du suspense du football français des années 2000, de même que ce n’est pas Marine Vacth qui est Jeune et jolie, mais la jeune garde masculine de l’Olympique lyonnais. Couvés par ces Amants criminels de Jean-Michel Aulas et Bernard Lacombe, les gamins de Tola Vologe ont Le temps qui reste pour donner du plaisir Dans la maison de Gerland. Séduisants ce mercredi face à un Lorient fébrile et dépassé, les hommes de Hubert Fournier ont prouvé que la patience est mère de toutes les vertus. Le cul mal installé entre deux cycles la saison passée, l’OL abat cette année une carte Jeunes assumée. Et force est de constater qu’avec la SNCF comme avec la Ligue 1, ça marche plutôt bien.
Il faut bien que jeunesse se passe
Entre Saône et Rhône comme ailleurs, il faut bien que jeunesse se passe. L’âge ingrat, les boutons, les blagues potaches, le manque de maturité des garçons par rapport aux filles. Entre début 2013 et août 2014, tout y est passé. Cinquième du dernier exercice, son pire classement depuis 1997/1998, l’Olympique lyonnais a su prouver qu’il était un grand club. Pas vraiment paniqués, rarement alarmistes, board, staff et joueurs de l’OL ont su faire le dos rond au cours de ce qui n’était pas une période creuse, mais une phase de transition. Certes, pour toute une génération, voir Lyon s’incliner à domicile face à un « petit » en Ligue 1, c’est comme voir le Brésil se prendre 7 pions à domicile lors d’une Coupe du monde. Mais à aucun moment, à part peut-être lorsque Maxime Gonalons est sorti de ses gonds au mois d’août, on ne s’est éparpillé. Ce mois d’août, justement. Le plus pénible dans la deuxième ville de France depuis le franc. Un dernier instant d’été passé à perdre, face à Toulouse, Giurgiu, Lens ou encore Metz. Quatre défaites en quatre semaines, une élimination précoce en Ligue Europa et, déjà, des doutes. L’OL peut-il relever la tête ? Avec une génération qui a été bercée par Kery James, très certainement. Comme Marseille, Lyon ne disputera pas de Coupe d’Europe cette année. Mieux que Marseille, qui essaye de le faire dans la roue de Vincent Labrune, l’OL peut jouer la carte de la jeunesse. Ce mercredi face à Lorient, la moyenne d’âge du onze aligné par Fournier était de 23,6 ans. Épatant quand on sait que Bedimo et Jallet, 30 piges chacun, augmente considérablement la moyenne. Insolent quand on voit les promesses affichées par Fekir et les confirmations d’Alexandre Lacazette.
C’est ça que veulent les jeunes
Lopes, Umtiti, Zeffane, Bahlouli, Ferri, Ghezzal, Gonalons, Grenier, Tolisso, Benzia, Lacazette, N’Jie, Benzia ou encore Yattara. Tous ont épousé les pas de Steed Malbranque, 34 balais, passé par le centre de formation de l’Olympique lyonnais entre 1994, l’année de naissance de Tolisso et 1997. Comme dans chaque promo, tous n’iront pas rejoindre Karim Benzema en haut de l’affiche. En attendant, huit d’entre eux étaient titulaires face à Lorient, dont la totalité de la partie « offensive » de l’équipe. Conséquence immédiate : 100% des buts inscrits par l’OL cette saison l’ont été par des joueurs issus du centre de formation. Une statistique qui ne vous fera pas gagner la Ligue 1, mais qui a de quoi donner un peu de baume au cœur à Jean-Michel Aulas qui n’a jamais été le dernier à vanter les mérites de son académie. Au vrai, le président rhodanien n’a aucune raison d’être modeste. Aujourd’hui, aucun club français ne peut se targuer d’utiliser autant de joueur de son réservoir. Évidemment, si ces jeunes ont aujourd’hui la place de s’exprimer, c’est parce que Lyon n’achète plus les meilleurs joueurs de l’élite comme cela était le cas auparavant, quand il trustait les titres et la première place du budget de L1. Toutefois, force est de constater que le changement de cycle apparaît aujourd’hui quasiment digéré. Si la plupart de ces joueurs sont encore des bébés (nés en 1993 ou 1994), ils parviennent de plus en plus à s’exprimer. Parfois maladroit, Clinton N’Jie progresse week-end après week-end. Idem pour Corentin Tolisso, aussi bon que polyvalent, ou encore pour Jordan Ferri, qui prend de plus en plus de place dans l’entrejeu. Quant au pied gauche de Nabil Fekir ? Bientôt à la carte de Paul Bocuse. Au milieu de tout ça, Maxime Gonalons, 25 ans, et Alexandre Lacazette, 23 ans, ont presque l’air d’anciens. Un motif de satisfaction et surtout de fantasmes pour Hubert Fournier, qui a entre les mains un projet plutôt excitant. Et comme le chante Triptik, C’est ça que veulent les jeunes.
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