- France
- Lyon
L’OL doit déballer son Paquetá
Annoncé à l’OL pour près de 20 millions d’euros, Lucas Paquetá devrait se voir octroyer une deuxième chance de véritablement lancer sa carrière en Europe. Car après des débuts explosifs lors de son arrivée à Milan, il est peu à peu retourné dans l’ombre pour ne plus en sortir. Jusqu’à quitter les Rossoneri, moins de deux ans après avoir posé ses bagages sur le Vieux Continent. Paquetá à l'OL, en voilà un beau pari.
Ce n’est un secret pour personne : Juninho aime bien ses compatriotes. Sauf peut-être Jair Bolsonaro. Et après Thiago Mendes, Jean Lucas et surtout Bruno Guimarães, attiré au nez et à la barbe de l’Atlético de Madrid, le directeur sportif de l’OL continue de transformer son milieu de terrain en un refuge pour jeunes talents brésiliens. Sa dernière trouvaille ? Sur le papier, elle est séduisante : Lucas Paquetá, 23 ans, milieu de terrain polyvalent au caractère offensif recruté pour près de 38 millions d’euros par l’AC Milan en janvier 2019. Le genre de pari qui en vaut la peine, malgré les risques.
La Paquetà (grise) mine
Lorsqu’il débarque en Europe au cœur du mois de janvier, le nouveau numéro 39 du Milan ne le sait pas encore, mais il est l’un des derniers « gros » coups réalisés par Leonardo au Milan en qualité de directeur sportif. Avec un petit but et seulement trois passes décisives en 44 apparitions toutes compétitions confondues, Paquetá a déçu. D’abord, parce qu’il est l’un des symboles de la folie des grandeurs qu’a eu Leo au Milan, dans un club pourtant dans l’œil du gendarme financier européen : que ce soit le prêt payant de Gonzalo Higuaín (18 millions d’euros), l’arrivée de Mattia Caldara déjà reparti à l’Atalanta (35M), celle de Piątek désormais au Hertha Berlin (38M) ou encore une autre décevante de Samu Castillejo (21M), le directeur sportif brésilien n’a pas brillé par sa clairvoyance, loin de là.
Ensuite, et c’est peut-être là le plus important, parce que Lucas Paquetá n’a pas réussi à séduire toutes les têtes pensantes qui se sont succédé sur le banc milanais. Hormis Gennaro Gattuso, qui le titularisait dès qu’il le pouvait dans le milieu à trois de son 4-3-3, dans les semaines qui ont suivi son arrivée, il n’a jamais totalement convaincu ni Marco Giampaolo et ni Stefano Pioli. Il s’est même pris le bec avec le premier nommé, qui disait de lui qu’il était « trop brésilien ». Ce à quoi Paquetá avait répondu qu’il était « fier d’être brésilien » avant d’enfoncer le clou sur Sky Sports un mois après l’intronisation de Stefano Pioli : « Je pense qu’avec Pioli, l’équipe est plus à son aise. Avant, tu avais un joueur qui n’était pas à son poste, un autre à un poste qu’il n’aimait pas… Si un joueur est utilisé dans le rôle qu’il préfère, il est plus performant. Maintenant que c’est le cas, il faut juste s’améliorer. » Rudi Garcia est prévenu, le bonhomme a du cran.
Juni joue gros
Reste que, pour Lyon, tenter le pari Paquetá est loin d’être une ignominie. Surtout en cas de départ d’Houssem Aouar ou de Jeff Reine-Adélaide. Car il ne faut pas oublier que Paquetá n’a que 23 ans, qu’il compte onze sélections avec le Brésil, et que son profil créatif peut lui permettre d’évoluer aussi bien en tant que meneur de jeu qu’en milieu relayeur. Sa technique est sûre, et si Leonardo a déjà tenté de le rapatrier au PSG, ce n’est pas seulement pour prouver au monde qu’il ne s’était pas trompé. L’ancien meneur de jeu de Flamengo a désormais une nouvelle possibilité pour digérer son aventure européenne et ainsi lancer pour de bon une carrière qui n’attend que ça. Et, finalement : quoi de mieux qu’un OL non européen, mais désireux d’y revenir pour s’affirmer ? Quoi qu’il en soit, aussi bien pour lui que pour Juninho, l’aventure lyonnaise se doit être une réussite. Au risque de perdre, l’un comme l’autre, une belle occasion de lancer leurs carrières respectives. Car en bientôt un an et demi à la tête de la direction sportive lyonnaise, Juni n’a pas encore mis tout le monde d’accord sur ses choix. Il a là l’occasion de le faire, et il serait bien inspiré d’y parvenir.
Par Andrea Chazy