L’OL déjà premier de la classe

Il se pourrait bien que dans la foulée de cette première journée, le championnat tout entier suive cette logique. Lyon et les autres donc. Enfin Lyon, Bordeaux derrière, Marseille et les autres. Certes, c’était To-lose en face, et Toulouse c’est vraiment faiblard, mais Caen, Rennes ou Monaco, adversaires respectifs des Girondins, Olympiens et Parisiens, ne sont franchement pas des foudres de guerre non plus. Seul Bordeaux a remporté son premier match, d’un but. Lyon, lui, a passé une soirée plutôt pépère.

Lloris – Clerc Bodmer Boumsong Grosso – Toulalan Makoun Juninho – Govou Benzéma Pjanic. Oui, Pjanic titulaire au poste d’ailier gauche. Son entente avec Benzéma et surtout son talent pur lui ont permis de commencer la première rencontre avec les champions de France en titre. A croire que Puel ne pouvait pas ne pas le titulariser. Bernard Lacome qualifie l’ancien Messin de phénomène, « déjà un très grand joueur ».

Au départ, Lyon n’avait sans doute pas pris Pjanic pour occuper d’entrée le poste d’ailier gauche mais pour faire le nombre au milieu, la différence quand capitaine Juni sera au repos, lors des rencontres post Ligue des Champions. Sauf que Pjanic vaut mieux que ça, Puel l’a déjà compris. En plus, Miralem lui règle le problème du poste d’ailier gauche. Pendant ce temps, premier coup de pied arrêté de la saison lyonnaise, coup-franc à gauche aux 35 mètres, Juninho enroule, démarquage remarquable de Jean II Makoun en pleine surface, tête, but, 1-0. Puis 2, puis 3, oui oui, Benzéma va bien, merci pour lui.

On se demandait si Puel n’allait pas changer de schéma pour peut-être passer au 442, histoire de mieux gérer la concurrence, surtout devant, et pourquoi pas composer un “carré magique”, tout du moins magique pour la Ligue 1 Orange, un carré du genre : Toulalan (Fernandez) Makoun (Tigana) Giresse (Pjanic) Platini (Juninho). Bon, ben pas la peine de délirer, le sempiternel 433 mis en place par Paul Le Guen puis amélioré par Gérard Houiller est toujours à l’ordre du jour ; ça tourne bien, c’est déjà le retour des arabesques lyonnaises. Puel ne devrait pas trop y toucher.

D’ailleurs son Lyon semble pas mal s’inspirer de celui d’Houllier : tout le monde dans le camp adverse, effet rouleau compresseur, bonne gestion de la baballe, de longs temps de possession, les latéraux prennent les couloirs, les ailiers les intervalles, 3-0 bien tassé.

Juni et Makoun évoluent au meilleur endroit possible sur le terrain, à 40 mètres des buts adverses, toujours face au jeu, comme à l’époque de Tiago, les solutions sont alors multiples, la récupération assurée, l’alliage Toulalan – Makoun est solide de chez solide, la défense itou, Lloris peut être serein, au pire, il rattrapera les deux-trois écarts.

Bonus, le banc est classieux, les solutions sont multiples, bref va falloir aller chercher les Lyonnais. Surtout, Claude Puel, qui pourrait en plus se payer le luxe de relancer Kader ouah ouah Keita, devrait mieux gérer le bouzin que son prédécesseur.

En ce début de saison, on n’entend pas parler de plus de folie offensive – enfin c’était surtout le bordel – comme semblaient le réclamer les joueurs, l’an passé à la même époque. Non, c’est propre, c’est technique, collectif, fluide, léché, avec des mouvements franchement admirables, une réelle qualité de jeu, et ce dès le premier match de la saison avec un nouveau coach et un effectif pas mal renouvelé. D’ailleurs, ensemble, Puel et l’Olympique Lyonnais pourraient bien progresser et atteindre un niveau impossible à effleurer pour la concurrence hexagonale et peut-être encore jamais atteint pour eux.

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