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OL : l’année de l’équilibre ?
Très actif lors des dernières périodes de mercato, l’OL va encore alimenter les rumeurs de janvier avec un impératif : vendre. Le tout sans perdre de vue un objectif : confirmer les espoirs sportifs entrevus lors de la première partie de saison.
Quels points communs existent-ils entre l’Union européenne et l’Olympique lyonnais ? Molenbeek-Saint-Jean. L’ex-députée européenne Sylvie Guillaume. La dette. Loin des 14 300 milliards d’euros de la dette publique européenne, l’OL version Textor commence 2025 sans étrennes. Il doit trouver 500 millions de sous cette année. Sinon, c’est la banqueroute. Pire, la Ligue 2. « Les besoins ? Ils sont dans le fait de dégraisser », a assumé Pierre Sage lors de sa conférence de presse de rentrée des fêtes. Passés par toutes les émotions sportives la saison passée, les Lyonnais n’ont toujours pas trouvé de stabilité. Ou peut-être une : Pierre Sage.
Sous la menace de la DNCG
L’Olympique lyonnais commence 2025 comme il a commencé 2024. Instable, mais avec l’avantage d’être dans une meilleure situation sportive. Selon son propriétaire John Textor, le refinancement de la dette de l’OL passera par une introduction en Bourse, où l’Eagle Football Group est capitalisé à hauteur de 352 millions d’euros. L’ancien skateur mise sur un apport boursier permettant de combler le déficit de sa holding. Une première levée de fonds à hauteur de 40 millions d’euros a été trouvée en novembre. « Au vu des décisions prises par la DNCG, on ne peut pas envisager quoi que ce soit, a confirmé Pierre Sage en conférence de presse. Il y aura des sorties essentiellement. » Lyon doit vendre, pas besoin de le cacher.
Pour ce faire, il s’est séparé en septembre de son directeur sportif David Friio. Anthony Lopes est parti aider Nantes à se maintenir, Gift Orban s’est envolé à Hoffenheim contre au moins 9 millions d’euros, Jeffinho ne reviendra pas. Corentin Tolisso, un des meilleurs Lyonnais de la première partie de saison, est annoncé en Angleterre. Maxence Caqueret, blessé ce week-end et moins en vue, pourrait également partir. En cas de belle offre, Malick Fofana aussi. Bref, personne n’est intransférable. Pierre Sage a fixé son nombre de joueurs de champ à 20, contre 24 actuellement.
Deux noms circulent pourtant du côté des arrivées : Thiago Almada et Luiz Henrique, récents vainqueurs de la Copa Libertadores. Deux joueurs extracommunautaires, alors que l’OL en compte déjà trois et qu’un effectif de Ligue 1 ne peut pas en avoir plus de quatre. Lyon est interdit de recrutement cet hiver, mais ses bonnes relations avec Botafogo (ne demandez pas pourquoi) pourraient lui permettre d’envisager des prêts gratuits, à condition que la DNCG les valide.
La Sage line
Dans ce tintamarre, Sage assume. Il sait qu’il doit faire avec et agit en équilibriste : « On a toujours fait en sorte de s’affranchir de la présence, ou non, d’un joueur. » Avec 62% de victoires, il est l’entraîneur lyonnais avec le plus de succès depuis Bruno Genesio. Depuis son arrivée, il a vu partir 14 joueurs majeurs, pour 18 recrues, en deux mercatos seulement. Lyon est 5e de Ligue 1, à cinq points du deuxième. L’OL est la deuxième équipe qui tire le plus et la troisième en matière d’expected goals (xG) créés. Et qui de mieux que Montpellier, bon dernier, pour bien commencer l’année ? L’OL attaque la deuxième partie de saison avec une qualification en Ligue des champions à aller chercher et un beau parcours en Ligue Europa à envisager. Des bons résultats sportifs s’avèrent vitaux pour stabiliser les finances du club. Une masse salariale allégée, un effectif moins large, mais des ambitions sportives intactes, telle est la mission de Sage et de ses Gones. Faire autant avec moins. Un numéro de cirque, pour ne pas finir dans la fosse.
Par Ulysse Llamas