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Loic Rémy : droit(e) au but
Auteur d’un début de saison intéressant sous les couleurs de Newcastle, Loïc Rémy retrouve les Bleus pour la première fois depuis le mois de mars. Une énième chance pour l’attaquant français de se faire une place au chaud en équipe nationale. La bonne ?
Loïc Rémy était foutu. Ou presque. Au moment où l’ancien Marseillais a rejoint une équipe anglaise à l’agonie, les Queens Park Rangers, au début de l’année 2013, le public français voyait une histoire qu’elle déteste se répéter une énième fois. Rémy à QPR, c’était un nouveau talent gâché pour la Ligue 1, une nouvelle histoire d’oseille et un pari risqué pour un joueur de qualité. Un peu plus de six mois plus tard, le pari est en passe d’être remporté. Rémy, passé depuis à Newcastle, affirme ne jamais avoir vraiment douté, et retrouve les Bleus de manière logique, avec envie, désir et ambitions. Débarrassé de quelques doutes et loin de ses déboires judiciaires, l’autre marmot de la génération 87 veut aller à Rio.
La droite faible
Il faut bien l’admettre : le hasard fait parfois bien les choses. Pour Loïc Rémy, avoir Didier Deschamps à la tête de l’équipe de France de football à ce moment précis est une aubaine. Car si l’attaquant de Newcastle a toujours affirmé son amour de l’axe et du poste de numéro 9, DD sait mieux que quiconque que son ancien joueur peut également évoluer à droite. Au vrai, sur le Vieux-Port, Loïc Rémy a aussi souvent débuté à ce poste-là, avec André-Pierre Gignac, qu’en vrai 9, à la place de l’ancien Toulousain ou de Brandão. Ce vendredi 11 octobre, c’est sa polyvalence qui fait de Rémy un élément offensif essentiel de l’équipe de France. S’il peut évidemment faire du bien dans l’axe, où Karim Benzema et Olivier Giroud ne donnent pas franchement satisfaction, c’est bel et bien en évoluant sur le flanc droit de l’attaque que Rémy peut faire son trou. Un poste « faible » dans le secteur offensif français où Dimitri Payet ne donne satisfaction que par rares intermittences et délaissé par un Jérémy Ménez en plein plan sabotage en vue du Mondial brésilien. En somme, à l’heure actuelle, le seul poste offensif qui fait débat dans le 4-2-3-1 de Deschamps est celui-ci, puisqu’en dépit de son inefficacité, Karim Benzema devrait en être, comme Ribéry à gauche et Mathieu Valbuena en dix. Reste donc Rémy, au profil différent d’un Nasri, également en ballottage, quoique plus à son aise dans l’axe avec les Bleus. Une évidence ?
Légitimité et polyvalence
Sur le plan statistique, oui. Loïc Rémy, impliqué sur cinq des six derniers buts de son club, est le meilleur buteur français en Premier League depuis le début de l’année 2013 (11 réalisations). Sur le plan tactique, Didier Deschamps sait parfaitement ce que le joueur peut apporter. « Il marque et il est capable de faire marquer. Sa capacité à prendre la profondeur et ses qualités de vitesse sont un atout important » , rappelait le sélectionneur en début de semaine à Clairefontaine. C’est là l’atout majeur de Rémy : dans la liste de DD, son profil d’attaquant véloce, amoureux de la profondeur, faisait défaut. Cependant, Loïc Rémy va voir réapparaître ses vieux démons. Ceux de la polyvalence. S’il est aligné sur ce flanc droit, trop attendront des centres tendus et autres débordements à la Ribéry. Ça, ce n’est pas Loïc Rémy. Rémy, c’est un joueur intelligent, des appels tranchants, un super jeu de tête et une vitesse de pointe. En somme, plus un attaquant de soutien quand il n’est pas 9 qu’un véritable ailier droit. Mais l’intéressé, motivé au possible, ne se prend pas la tête : « Le coach sait que je peux jouer à différents postes et que je peux lui offrir une solution de plus, complète Rémy. Bon, à gauche, Franck est étincelant, c’est difficile. Mais je peux également m’adapter à droite. S’il y a une place à prendre, je la prendrai avec plaisir. » Un espoir logique et des ambitions légitimes à l’orée d’une Coupe du monde brésilienne qui a de quoi faire rêver. Pas mal, pour un type qui était foutu, condamné à être l’attaquant médiocre d’un futur club de deuxième division anglaise.
Par Swann Borsellino