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Logan Costa : « Emmanuel Macron était très surpris que je veuille une photo avec lui »

Propos recueillis par Loïc Bessière, à Toulouse
6 minutes

Comme Zinédine Zidane et Lilian Thuram, Logan Costa (22 ans) s'est offert un doublé au Stade de France. Le défenseur, héros de la finale de la dernière Coupe de France, espère désormais briller en Ligue Europa, que Toulouse s'apprête à (re)découvrir après une petite éternité d'absence.

06 Logan COSTA (tfc) during the Ligue 1 Uber Eats  match between Racing Club de Strasbourg Alsace and Toulouse Football Club at Stade de la Meinau on August 27, 2023 in Strasbourg, France. (Photo by Loic Baratoux/FEP/Icon Sport)
06 Logan COSTA (tfc) during the Ligue 1 Uber Eats match between Racing Club de Strasbourg Alsace and Toulouse Football Club at Stade de la Meinau on August 27, 2023 in Strasbourg, France. (Photo by Loic Baratoux/FEP/Icon Sport)

Depuis ta blessure à la cheville survenue cet été en amical contre la Roma, comment vas-tu ?

Ça va mieux. Je continue à me soigner, je ressens encore un petit truc, mais ça va.

Quels changements observes-tu entre le nouvel entraîneur Carles Novell et Philippe Montanier ?

Ce sont deux philosophies de jeu différentes. Carles Novell, c’est vraiment le jeu, les sorties de balle… C’est le football espagnol. Il est arrivé à la trêve hivernale, donc on l’avait déjà beaucoup côtoyé, on avait nos repères avec lui. Moins avec ses adjoints, que l’on ne connaissait pas. On apprend à les connaître, et vice-versa. Le coach arrive à dire quelques mots en français et il sera calé dans la langue d’ici la fin de la saison. J’avais déjà l’habitude, la saison dernière, car ça parlait anglais dans les vestiaires ! Pour nous, les francophones, on apprend à parler anglais. Personnellement, j’avais beaucoup de mal avec cette langue quand j’étais à l’école… J’ai beaucoup appris grâce à mes coéquipiers. C’est aussi bénéfique pour les jeunes du centre.

En match, lors des phases offensives, tu n’hésites pas à permuter avec un milieu pour jouer plus haut, voire tenter ta chance. Te projeter, ça te plaît ? 

C’est le mouvement de l’équipe, du collectif. C’est cela qui permet de créer des déséquilibres et de trouver des solutions. On essaye de bouger le plus possible pour offrir des situations à nos coéquipiers. Monter balle au pied, ça me plaît énormément. En plus, c’est ce que le coach recherche, me demande, et on le travaille ensemble. On arrive à le faire dans une défense à quatre, mais je pense que c’est plus simple de le faire dans une défense à cinq, comme lorsque l’on a joué contre Paris, car il y a une sécurité défensive. Mais on peut le faire dans n’importe quel système. Le coach aime que les défenseurs fassent cela.

Dans ma tête, je n’ai aucun statut. Je veux continuer à travailler pour rester le choix numéro un du coach.

Sur les trois premières journées, tu as été titulaire à chaque fois. Comment vois-tu ce nouveau statut ?

Toutes les semaines, je travaille et me bats à l’entraînement pour avoir cette place de titulaire. Dans ma tête, je n’ai aucun statut. Je veux continuer à travailler pour rester le choix numéro un du coach.

Début janvier, en conférence de presse, Philippe Montanier disait à ton sujet : « Il lui manque très peu de choses. Je suis hyper content de lui. Logan est vraiment très proche du niveau de Nicolaisen et de Rouault. » Était-ce frustrant d’entendre ton entraîneur te dire que tu n’es pas loin du niveau des titulaires, mais d’avoir du temps de jeu uniquement en Coupe de France (6 matchs de Ligue 1 la saison dernière, dont un seul durant la première partie de saison) ? 

Bien sûr que c’est frustrant ! Quand on joue au foot, on veut jouer tous les week-ends pour aider son équipe à gagner des matchs. Regarder ses coéquipiers sans pouvoir rien faire, en étant sur le banc, c’est très frustrant et si je peux jouer tous les matchs, je les jouerai tous !

Parmi les matchs où tu étais titulaire, il y a cette finale de la Coupe de France contre Nantes (5-1)… Qu’est-ce qui te vient en premier quand tu y repenses ? 

C’est la victoire collective, quand on soulève la coupe, cette récompense que l’on a réussi à avoir. On a marqué l’histoire du club, c’est beau. Après, forcément, il y a les deux buts…

Tu n’es pourtant pas un joueur qui marque beaucoup de buts. Qu’est-ce qui se passe dans ta tête après chaque réalisation ? 

Je suis très heureux, mais je me dis qu’il faut rester concentré. Surtout, nous nous sommes tous dit qu’il y avait 0-0 et qu’il fallait continuer à pousser. Un match de foot, ça va vite, mais dans le même temps, 90 minutes, c’est long… Après le deuxième but, je ne réalisais pas. Je n’ai pas de mots. J’ai déjà marqué des buts dans ma vie, mais je n’avais jamais mis un doublé ! Pour l’instant, je ne réalise pas trop ce que j’ai fait…

En allant recevoir ta médaille, tu as pris un selfie avec Emmanuel Macron. Pourquoi ? 

C’était un petit délire avec mes amis. Ils m’ont demandé si j’en étais capable. Je leur ai montré que oui. Il était très surpris que je veuille une photo avec lui. Il a accepté, il a même souri, fait un petit signe et j’étais content.

Je connais bien le Stade de France de l’extérieur, mais je n’avais jamais joué sur cette pelouse. C’était mon rêve depuis petit !

Tu es né un jour d’avril 2001, à Saint-Denis. As-tu senti que tu jouais à la maison ?

Je connais bien le Stade de France de l’extérieur, mais je n’avais jamais joué sur cette pelouse. C’était mon rêve depuis petit ! Alors, jouer une finale et la gagner devant ma famille, dans ce stade… Après, ce n’est pas vraiment chez moi. Je suis né à Saint-Denis, mais je suis originaire du 95, d’Argenteuil.

Peu après la finale, tu as été accusé de ne pas vouloir jouer contre Nantes, en Ligue 1, pour ne pas avoir à porter le maillot arc-en-ciel. Que s’est-il passé ? 

On m’a accusé de ne pas avoir voulu être dans le groupe pour ne pas porter ce maillot, alors que j’étais bien dans le groupe pour ce match. Je ne sais pas pourquoi on a dit ça sur moi, c’était infondé.

Cet été, il y a eu une incertitude sur la participation du TFC à la coupe d’Europe. As-tu eu peur ? 

Quand j’ai appris ça, j’étais dégoûté. Je me suis dit qu’on allait, peut-être, passer à côté de l’Europe… Puis le président Damien Comolli nous a vite rassurés en nous disant que ce serait bon. On espère faire un bon chemin, aller le plus loin possible et montrer qu’on a le niveau.

Il y a la Ligue Europa, mais il y a aussi la CAN. Est-ce un de tes objectifs cette saison ? 

Faire ma première CAN avec mon pays, le Cap-Vert, est un de mes buts ! J’espère y être. Quand je vais là-bas, c’est une fierté pour moi, mais surtout pour ma famille. Quasiment toute ma famille vit là-bas. En sélection, je me sens comme au TFC, c’est une famille, tout le monde me met tout de suite à l’aise.

Pourquoi avoir prolongé avec le TFC ?

Ce club m’a tout donné depuis que je suis arrivé de Reims. On m’a tout de suite bien accueilli. Je me sens très bien ici dans ce club, dans cette ville, avec les supporters. C’est le club idéal pour franchir de nouveaux paliers, car j’aime bien aller étape par étape.

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Propos recueillis par Loïc Bessière, à Toulouse

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