- France – Ligue 1
- 8e journée
- Bilan arbitres
L’observatoire des arbitres
Monaco-Nice n'a pas mis l'arbitrage français du week-end dans de beaux draps alors que Tony Chapron a engrangé quelques cartons à son actif, mais moins que d'habitude.
L’arbitre du week-end : Ruddy Buquet (Monaco-Nice 0-1)
Sans doute surpris par la présence d’une foule digne de ce nom en Principauté (environ 9 000 spectateurs !), Ruddy Buquet s’est laissé aller à une certaine euphorie au fil des minutes de ce derby du Sud-Est. Excellent en première période, intervenant de nombreuses fois en toute légitimité, il a perdu le contrôle des hostilités, au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient. Avec, d’un côté, des locaux qui évoluaient tels des sénateurs, face à des Niçois morts de faim, la consommation d’une barre énergétique n’eut pas été de trop à la pause.
Imperturbable face aux attaquants monégasques, il a préféré croire en la bonne foi de Jordan Amavi, coupable malgré tout d’une faute sur Berbatov. Pas de penalty, encore moins d’égalisation de Ferreira Carrasco, car il s’est fait convaincre par son assistant d’un hors-jeu de position du mal-aimé Bulgare. Buquet a maintenu sa médiocrité jusqu’au terme, en laissant jouer après deux attentats en règle, un de chaque côté. À la fin, Monaco pouvait certes déplorer l’arbitrage, à l’image de son entraîneur Jardim, remettant en cause tout un système qui s’acharne en sa défaveur, mais la défaite face à Nice semblait assez logique.
Les 5 faits marquants du week-end
1. Samassa fait peur à Kalt (Montpellier – Guingamp 2-1)Vexé de la tournure des événements, Samassa a complètement pété les plombs en fin de match. Ainsi, et il risque de le payer cher en commission, il a osé poser son crâne avec véhémence sur celui de M. Philippe Kalt. Ce dernier, qui était terrorisé, a galéré pour retrouver ses cartons, d’autant plus qu’Angoua ne l’a pas aidé sur le coup. Rouge direct, on ne touche pas à l’arbitre, même si le goût amer de la défaite ne passe pas.
2. Lesage enfonce Lorient (Lorient – Évian 0- 2)M. Lesage a passé une soirée assez tranquille. Le sort du match était déjà bien acté lors de la 93e minute de ce match des mal-classés entre Lorient et Évian. Vu que les visiteurs avaient bien pris le taureau par les cornes et qu’ils avaient su se mettre à l’abri en deuxième mi-temps, le croche-patte de Wesloub a terni la bien pâle copie d’ensemble, fournie au Moustoir. Le Merlu a craqué en fauchant Nielsen à quelques secondes du terme, comme un aveu de faiblesse, envoyé à son public anesthésié par si peu de spectacle. Mikaël Lesage, en toute logique, l’a renvoyé prématurément se remettre les idées en place.
3. Des Stéphanois peu aidés par Fredy Fautrel (Marseille – St-Étienne 2-1)Profitant de l’engagement bien présent dans cette ultime rencontre de la 8e journée, M. Fautrel a économisé des coups de sifflet dimanche soir. Il n’en fallait pas tant pour les Marseillais, bien décidés à mettre le pied, afin de maintenir leur avantage au tableau d’affichage. Comme il a été complaisant avec eux tout le match, il ne leur a pas accordé de penalty, histoire de ne pas éveiller le moindre soupçon. Les deux mains stéphanoises ont été jugées comme licites. On se demande toujours comment Nkoulou finit la rencontre, vu l’intervention qu’il effectue par derrière, alors qu’il était déjà averti par la patrouille.
4. Thual dégaine du rouge à tout va (Metz – Reims 3-0)Les « chats noirs » de la 8e journée sont localisés en Champagne. Opposés à Metz, les Champenois ont connu une bien mauvaise soirée, au grand dam d’Olivier Thual, chargé d’arbitrer les débats. En plus de la raclée infligée par le voisin promu, sans oublier la troisième blessure successive au poste de gardien de but, les protégés de Jean-Luc Vasseur ont terminé la rencontre à neuf. Mavinga s’est lâché au point de se blesser, avant même de se faire expulser en toute logique. Quant à Albaek, il a tenu à laisser un souvenir indélébile à l’homme du match : Falcon, auteur d’un doublé. M. Thual n’a pas cautionné cette attitude pathétique, alors il a juste fait son travail.
5. Tony Chapron soigne temporairement sa « cartonite aigüe » (Toulouse – PSG 1-1) En distribuant seulement trois cartons jaunes samedi à Toulouse, M. Chapron a fait baisser sa moyenne d’avertissements distribués par match, au point de se demander s’il n’est pas souffrant. Il y avait pourtant de sacrés caractériels à gérer au Stadium, à l’image de Cahuzac, le Bastiais qu’il avait expulsé en milieu de semaine. Mais il n’y pas eu le sempiternel show « Chapron » . Pour une fois, lui-même s’est tenu à carreau.
Les chiffres à retenir
– 13 % comme le pourcentage de buts inscrits sur penalty après 8 journées. Sur les 135 buts inscrits depuis la 1re journée, 20 l’ont été suite à une faute sanctionnée dans la surface de réparation. Il s’agit de la troisième méthode la plus employée pour parvenir à ses fins. 39% des buts font suite à des centres, 32% suite à des actions de jeu.
– 4 comme le nombre d’expulsions. En une seule journée, le total de cartons rouges a augmenté de 50 %. Lors des sept premières journées, huit joueurs avaient connu la sentence ultime. Ils ont été imités par quatre néophytes en 2014-2015 (Albaek, Mavinga, Samassa et Wesloub). Inutile de vous féliciter, messieurs !
– 16 comme le nombre de cartons donnés par Mikael Lesage en 3 matchs. Nommé à trois occasions depuis le début du championnat, M. Lesage tient actuellement le rôle de la « Gâchette » des arbitres français. Avec quinze cartons jaunes et un carton rouge, il devance Stéphane Lannoy (17 cartons en 4 matchs) et Ruddy Buquet (23 cartons en 5 matchs). Frank Schneider, lui, passe pour un véritable enfant de chœur, avec ses trois maigres biscottes, données en autant de rencontres.
– 13 comme le nombre de kilomètres qu’un arbitre peut effectuer lors d’un match.
Par Mehdi Djebbari