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L’observatoire des arbitres
Parmi les 21 arbitres français qui officient en Ligue 1, certains ont parfois le chic pour plomber le scénario d'un match, réduisant à néant tant de sacrifices physiques et tactiques. Nulle question de hasard, si aucun d'entre eux n'était du voyage au Brésil lors du dernier Mondial. L'arbitrage français a été clairement pointé du doigt, puis logiquement sanctionné d'un carton jaune, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Intéressons-nous donc aux performances réalisées par les dix élus de cette quatrième journée. Car il n'est jamais trop tard pour redresser la barre, plutôt que de persister à la tordre.
Ceux qui n’ont pas besoin d’aller consulter l’ophtalmo
Franck Schneider (arbitre de Nantes – Montpellier : score final 1-0)Discrétion, efficacité, tout ce dont on aurait besoin en Ligue 1. Toujours très précis lors de ses coups de sifflet, M. Schneider a été l’élève exemplaire de cette journée. À la 74e minute, il refuse, à juste titre, un but au Montpelliérain Anthony Mounier. Lucas Barrios, trop lent sur le coup, a rendu son coéquipier hors-jeu. Pour le reste, une irréprochable prestation qui rattrape sa boulette de la première journée lors de Nice-Toulouse, où il avait refusé un but à Martin Braithwaite, à tort.
Note : 10 /10
Fiabilité du score : 100 %
Ruddy Buquet (arbitre de Metz – Lyon : score final 2-1)L’autre bon élève de la 4e journée ! M. Buquet a été d’une discrétion remarquable, n’intervenant qu’à bon escient si nécessaire. Le penalty accordé à Metz est totalement logique car la faute de Jordan Ferri semble évidente. Sur le second but lorrain, il opte pour laisser la priorité à l’attaque. Difficile de voir si Juan Falcon était hors-jeu ou non, du coup il a validé le but.
Note : 9/10
Fiabilité du score : 100%
Sébastien Desiage (arbitre de Lorient – Guingamp : score final 4-0)Auteur d’une bévue qui a fait couler beaucoup d’encre lors du Caen-Lille de la 2e journée (0-1), où il avait gratifié les Normands d’une double peine : penalty-carton rouge, après une faute imaginaire de Dennis Appiah sur Divock Origi, M. Desiage, alias le sosie de Lisandro López, s’est tenu à carreau cette fois. Il aurait pu donner un carton à Lionel Mathis, coupable d’une faute grossière sur Mathieu Coutadeur, mais il ne l’a pas fait, préférant qu’on puisse lui reprocher quelque chose, histoire d’entretenir sa réputation du moment.
Note : 8/10
Fiabilité du score : 100%
Ceux qui avaient des restes de buée sur leurs lunettes
Alexandre Castro (arbitre de Caen – Rennes : score final 0-1)Que les Caennais soient compréhensifs cette fois. Lorsque M. Castro a sifflé penalty en faveur de Rennes à la 87e minute, il était tout à fait logique. Jordan Adeoti a complètement craqué et a tenté un ciseau dans sa surface, gênant considérablement Sanji Prcić. Sanction irrévocable, tout comme le second carton jaune adressé à N’Golo Kanté à la 29e, qui reste une excellente décision. Castro a eu cependant besoin de régler la mire en début de match. Mexer a taclé par derrière le malheureux Kanté : « Jouez ! » , a dit l’arbitre, sans doute grand admirateur d’Amadou et Mariam.
Note : 7/10
Fiabilité du score : 100%
Clément Turpin (arbitre de PSG – Saint-Étienne : score final 5-0)M. Turpin possède de grandes qualités d’arbitrage, toutefois il néglige trop souvent ses interventions, sans doute par souci de préserver ses belles lèvres d’un coup de sifflet inutile. Pas de penalty sur Maxwell, il a préféré croire en la bonne foi de Monnet-Paquet, tombé tout seul. Ceci dit, il aurait dû avertir Franck Tabanou, coupable d’un vilain croche-patte sur Javier Pastore. Malgré l’ampleur du score, les Parisiens auraient pu bénéficier d’un penalty. Stéphane Ruffier avait bien touché sa majesté Zlatan, au grand regret de ce dernier, qui se serait fait un plaisir de se venger d’un plat du pied imparable.
Note : 7/10
Fiabilité du score : 90%
Benoît Millot (arbitre de Toulouse – Évian Thonon Gaillard : score final 1-0)En dix minutes, M. Millot a failli perdre le contrôle de son match. Entre la 31e et la 38e minute, il a alterné mauvais et bons choix. Il a d’abord opté pour le silence, laissant Óscar Trejo subir un pied levé au niveau de la carotide. Puis, il s’est opposé à l’ouverture du score savoyarde, le ralenti lui ayant donné raison. Par contre, il aurait pu se montrer sévère après l’intervention plus que limite de Boucher dans sa surface, après une faute ostensible sur Fabien Camus. Il y avait clairement penalty. Sur le second jaune d’Aldo Angoula, no comment. C’est bien vu !
Note : 6/10
Fiabilité du score : 60 %
Saïd Ennjimi (arbitre de Monaco – Lille : score 1-1)Le « Petit Prince » des arbitres a fait dans la sobriété ce samedi. Seul point noir, cette décision de confirmer l’ouverture du score lilloise de Nolan Roux. Sur l’action, Miguel Lopes semble gêner Danijel Subašić pour intervenir, d’autant plus qu’il est hors jeu de position. Sur l’expulsion des Girard, père et fils, M. Ennjimi a logiquement fait parler son autorité, face à deux sacrés aboyeurs. En tribune, et pas d’histoire.
Note : 6/ 10
Fiabilité du score : 50 %
Ceux qui auraient dû s’abstenir d’arbitrer ce week-end
Benoît Bastien (arbitre de Lens – Reims : score final 4-2)Beaucoup de boulot pour M. Bastien lors ce match spectaculaire. Dès la 24e, il a fait preuve de lucidité en expulsant Prince Oniangue, ce dernier ayant essuyé ses crampons sur le pauvre Nomenjanahary. Il a bien attendu de voir si le blessé reprenait la partie, avant de se prononcer. Son attention a fini par s’éparpiller dans le ciel d’Amiens, surtout lorsqu’Ahmed Kantari s’en est donné à cœur joie sur Nicolas De Preville. Bastien s’est enfoncé en sifflant un penalty assez généreux aux Lensois, en fin de rencontre. Sur le ralenti, Tacalfred y va franco, mais ne commet pas vraiment faute sur Coulibaly. Attention à un éventuel début de strabisme. Consultation à prévoir.
Note : 5/10
Fiabilité du résultat : 70 %
Bartolomeu Varela (arbitre de Marseille – Nice : score final 4-0)Pour bien commencer cette 4e journée, M. Varela a mis la barre très haut avec quatre décisions plus que litigieuses. Tout d’abord, il n’a pas sifflé penalty pour Nice à la 18e minute, alors que Nkoulou a littéralement flingué Alexis Bosetti par derrière. Sur le deuxième but olympien, il n’intervient pas au moment de la faute grossière commise par Giannelli Imbula sur Valentin Eysseric. Sur la quatrième réalisation d’Abdelaziz Barrada, le passeur décisif : Romain Alessandrini est hors jeu et Varela ne dit rien, se rappelant qu’il détenait toujours un record au jeu des Rois du silence. Il a même laissé le soin à Dario Cvitanitch de défoncer allègrement Alaixys Romao d’une semelle, sous ses yeux, dans les arrêts de jeu. Entre latins, on se comprend d’un simple regard, paraît-il.
Note : 3/10
Fiabilité du score : 70 %
Fredy Fautrel (arbitre de Bordeaux – Bastia : score final 1-1)Il suffit parfois d’une seule mauvaise décision pour fausser complètement l’issue d’une rencontre. Nous le savons tous, M. Fautrel n’est pas équipé, à ce jour, d’une vision panoramique de vautour. Toutefois, et c’est malheureusement tombé sur lui, il n’a pas vu la main volontaire de Nicolas Pallois, après la tentative cadrée de Floyd Ayité. À ce moment-là (1-0 pour Bastia), il devait y avoir expulsion et penalty, mais le jeu s’est poursuivi et Bordeaux a égalisé deux minutes plus tard. Cruel pour les hommes de Makelele, déjà lésés en première période. En effet, Wahbi Khazri méritait au minimum un carton jaune, suite à sa belle semelle sur Guillaume Gillet. Incontestablement, la pire prestation de la journée en terme de fiabilité.
Note : 3/10
Fiabilité du résultat : 0 %
Par Mehdi Djebbari