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L’observatoire des arbitres
Pas de bazar façon Juve/Roma pour cette 9e journée de Ligue 1. Mais tout n'a pas été rose non plus.
L’arbitre du week-end : Lionel Jaffredo (Évian – Metz 3-0)
Même s’il officiait sur son 150e match en Ligue 1, chiffre qui est censé certifier son expérience des pelouses les plus prestigieuses, Lionel Jaffredo n’a pas été à la hauteur de l’événement au Parc des Sports d’Annecy. Lorsqu’il doit intervenir et siffler penalty, suite à la main plus qu’évidente de Kashi dans la surface, il décide que le jeu doit se poursuivre. Sur le ralenti, l’image prouve que le Messin s’envoie lui-même le ballon sur la main. Sa maladresse doit être sanctionnée car son bras est décollé du corps. Pendant ce temps-là, le jeu se poursuit, inutile de se plaindre, chers Savoyards. En seconde période, conscient de s’être fait un nouvel ennemi en la personne de Pascal Dupraz, le Breton Jaffredo change son fusil d’épaule et accorde généreusement un péno en fin de match, au terme d’une action digne d’un film de Pierre Richard. Plusieurs joueurs glissent, et comme par magie, Sougou se retrouve en duel avec le portier lorrain Mfa. L’ancien Marseillais obtient grossièrement ce qu’il voulait, et peut déjà se féliciter d’être tombé sur deux bons naïfs : l’arbitre et le gardien de but. Les deux s’en remettront, surtout Jaffredo qui en verra d’autres.
Les 5 faits marquants du week-end
1. Kalt plutôt indulgent avec Lemoine (Saint-Étienne – Toulouse 0-1)Vexé d’être mené au score, Fabien Lemoine s’est fait justice lui-même, en assénant un coup de pied vengeur sur le Toulousain Abel Aguilar. À quelques minutes de la mi-temps, le Vert se retrouve dans la surface, il réalise un bel enchaînement, mais rate son dernier contrôle. En voyant qu’il sera trop court, il se fait justice à quelques mètres de Philippe Kalt, ce dernier étant le garant de l’intégrité physique de chacun. Dans ce match engagé, sans trop de fautes jusque-là, Kalt opte finalement pour le carton jaune. Généreux, assurément ! Et le café à la mi-temps, c’est Galtier qui régale !
2. Millot n’a pas voulu plomber l’OM (Caen – Marseille 1-2)Le fait de jeu s’est passé sous les yeux des deux bancs, pas très loin d’un Benoît Millot aux sourcils trempés. Tandis que la pluie redouble depuis le coup d’envoi, Jérémy Morel, battu par la vitesse de Lenny Nangis, est forcé d’intervenir, tacle glissé à l’appui. Le geste est hyper spectaculaire à vitesse réelle, et en visionnant le ralenti, on se rend compte qu’il découpe en morceaux le Normand. Peu importe la tournure qu’aurait prise la rencontre, Benoît Millot n’a pas expulsé le Marseillais, il a eu probablement tort. Quant à Nangis, il court toujours tel un immunisé de la semelle.
3. Bien a galvaudé les arrêts de jeu (Nice – Montpellier 1-1)Tout se passait bien entre les deux équipes, Montpellier s’apprêtait même à ramener un excellent résultat de son déplacement en Côte d’Azur. Chargé, comme ses coéquipiers, de maintenir le score, Víctor Hugo Montaño se la joue rude au début des arrêts de jeu. Wilfried Bien le laisse allègrement mettre un coup d’épaule à un Niçois. Le Colombien enchaîne alors d’un coup de coude sur Hult qui passait par là. Simple biscotte jaunâtre, il s’en sort quasi indemne ! Lors de l’égalisation du Gym, Palun se préoccupe de tout sauf du ballon. Certes, il est bien présent dans les six mètres, mais obnubilé par le gain d’un précieux point, il pousse Jourdren tout en tentant de faire un câlin buccal au poteau. Par mégarde, il égalise et convainc même l’arbitre de valider le but, après quelques longues secondes d’hésitation. Claude Puel a adoré.
4. Turpin et l’art du quiproquo (Lyon – Lille 3-0)René Girard n’a pas le compas dans l’œil. Après l’ouverture du score, signée Alexandre Lacazette, il peste sur l’ensemble du corps arbitral, prétextant un hors-jeu bel et bien inexistant. Insulté copieusement, Clément Turpin décide d’expulser le récidiviste coach lillois, alors qu’il venait tout juste de purger sa peine. Sur le but du break, toujours marqué par Lacazette, le Lyonnais est clairement hors-jeu, tout comme un autre de ses partenaires. Le juge de touche devait sans doute avoir mieux à faire que d’être attentif à ce coup de pied arrêté, si facile à juger, à condition de bien se placer. Grâce à cette erreur, Yoann Gourcuff a enfin distillé une passe décisive. Turpin, lui, n’avait plus qu’à consentir.
5. Bastien ne pouvait pas tout voir (PSG -Monaco 1-1)Heureux élu pour arbitrer l’ancien cashico entre le dernier champion de Ligue 1 et son dauphin, Benoît Bastien savait bien que cette rencontre ne serait pas de tout repos. Souvent bien positionné, en plein cœur d’un gazon où sévissaient d’âpres duels, il a dégainé quelques avertissements fort logiques. Cependant quelques-uns, à l’image de David Luiz et Geoffrey Kondogbia par exemple, sont partis se doucher en toute quiétude, ce qui peut paraître injuste par rapport à ceux qui ont été pris par la patrouille de Saint-Benoît. Comme d’habitude, l’incorrigible Marco Verratti a fait son Caliméro devant Bastien, sans parvenir à l’émouvoir.
5 chiffres à retenir
37. Comme le nombre de cartons distribués lors de cette 9e journée, ce qui constitue un record cette saison (35 à la 3e journée). En revanche, pour la quatrième fois de la saison, aucun joueur n’a été expulsé. Si beaucoup ont essayé, ils sont rentrés bredouilles et sans amende à prévoir dans la boîte aux lettres du club.
4. Comme le chiffre du record battu par Frank Schneider. Avec quatre cartons jaunes balancés à Reims – il n’en avait délivré que trois en autant de matchs – le « rookie » alsacien a enfin prouvé qu’il pouvait se faire respecter en Ligue 1.
4,2. Comme la moyenne de cartons donnés par Lionel Jaffredo depuis la 1re journée. En cinq matchs (21 avertissements), l’un des vétérans de la Ligue 1 (le 3e plus âgé) tient la tête du classement de la gâchette d’or, sans avoir expulsé qui que ce soit.
44 ans et 18 jours. Comme l’âge du plus vieil arbitre de notre championnat national. En l’occurrence, il s’agit de Stéphane Lannoy, excellent lors de Bastia-Lens ce week-end. Avec la bagatelle de 375 matchs au compteur, le Nordiste reste une valeur sûre sur le territoire.
21. Comme les arbitres qui évoluent en Ligue 1 en 2014-2015. Parmi eux, dix font partie du gotha des agrémentés par la FIFA et sont des internationaux. Tous sont tellement bien considérés, qu’aucun n’a eu l’occasion de siffler pendant le Mondial 2014.
Par Mehdi Djebbari