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Lo Celso, le patient argentin
Il y a un an, Giovani Lo Celso débarquait à Paris en toute discrétion et attendait trois mois pour jouer son premier match officiel. Mais petit à petit, le milieu argentin a pris ce qu'Unai Emery voulait bien lui donner. Sans se plaindre, mais en s'efforçant de faire le travail. Une stratégie payante avec la nouvelle titularisation convaincante du gamin face à Nantes. Et si le PSG avait déjà son homme au milieu ?
« C’est un gentil garçon, mais pas sûr que ce soit un crack. » Il y a près d’un an, L’Équipe citait en off un dirigeant du PSG qui ne semblait pas convaincu par le niveau de Giovani Lo Celso. Pas assez cher, peut-être, le jeune milieu argentin ayant été recruté au Rosario Central pour dix millions d’euros plus quatre de bonus, et un prêt de six mois dans son club formateur. L’Argentin a donc découvert Paris six mois après sa signature, avant de rester trois mois complets en couveuse, sa première apparition arrivant le 5 avril 2017 en Coupe de France contre Avranches.
Depuis, le gaucher au toucher de balle soyeux a disputé une trentaine de matchs pour Paris, le plus souvent comme remplaçant. Sans faire d’éclairs façon Javier Pastore ou Julian Draxler. Sans enquiller les buts façon Edinson Cavani ou les passes décisives façon Neymar. Sans non plus consentir le moindre état d’âme façon Ángel Di María ou Kevin Trapp. Zéro pion pour sa pomme, cinq assists pour un coéquipier, rien de bien impressionnant sur le papier. Pourtant, un an après son arrivée, Giovani Lo Celso semble avoir définitivement convaincu de la pertinence de son recrutement.
Le vrai remplaçant de Thiago Motta ?
En premier lieu Unai Emery, qui l’a donc titularisé trois fois en un mois dans son milieu de terrain « mobile » avec Marco Verratti et Adrien Rabiot. Par sa sobriété, sa technique, son intelligence et sa grande disponibilité, il a pris place là où son équipe en avait le plus besoin : en substitut plus que séduisant du vétéran Thiago Motta. Une situation à l’image de ce que le jeune Sud-Américain a offert depuis douze mois dans la capitale : des entrées très souvent intéressantes quand son entraîneur ne lui donnait que des bouts de match pour s’exprimer, des performances consistantes maintenant qu’il commence les rencontres, et aucune plainte ni affaire extra-sportive pour alimenter les gazettes avec autre chose que son jeu.
« Il peut amener cet équilibre entre la défense et l’attaque » Unai Emery
De quoi pousser Emery à voir en son jeune milieu une vraie solution pour son trident de l’entrejeu : « Sur le papier, il peut commencer en tant que sentinelle. Mais dans l’animation, il peut amener cet équilibre entre la défense et l’attaque, mais il peut également entrer dans la surface pour avoir l’opportunité de faire une passe décisive ou même de marquer. » Avant même d’être titularisé à Paris, Lo Celso avait d’ailleurs convaincu l’ensemble des critiques footballistiques ainsi que le sélectionneur de l’Argentine, qui lui a offert ses deux premières sélections en novembre contre la Russie et le Nigeria. Où comment le jeune gamin recruté à Rosario a passé un cap et fait son trou dans la galaxie de stars où il joue clairement le rôle de l’altruiste. Encore quelques progrès dans l’aptitude à gratter les ballons et une grosse performance – s’il en a l’opportunité – en Ligue des champions pourraient définitivement clore le débat sur les besoins du PSG.
Par Nicolas Jucha