Vous êtes originaire du Nord de l’Angleterre, comment expliquer alors que vous soyez devenu un supporter de Chelsea, qui incarne d’une certaine façon l’archétype du club londonien ? Est-ce pour cette raison que vous avez repris Chelsea Hotel de Leonard Cohen ?
Non quand même pas. Pour les Blues, c’est très simple. Les deux grands clubs dans mon coin, je veux dire évidemment Manchester City et Manchester United, me semblaient horribles. Il faut se rappeler que j’avais sept ans en 1968. Chelsea m’apparaissait au contraire la plus glamour des équipes anglaises. Je suppose que j’ai été aspiré par cette impression… Après, j’ai toujours aimé passer du bon temps avec les fans de Manchester City, bien qu’ils étaient les plus méprisés quand j’étais jeune. Tu serais surtout un sacré cœur de pierre de ne pas être, d’une certaine façon, content pour eux actuellement, après toutes ces années passées dans l’ombre de Sir Alex Ferguson.
Votre penchant pour Chelsea n’a jamais fléchi ou est-ce resté un souvenir d’enfance ?
Leur plus belle période reste pour moi 1968-1972, celle où j’ai vraiment commencé à les aimer. Et je rajouterais peut-être, quand même, maintenant. Je veux dire cette saison… J’ai aussi un maillot de Chelsea floqué « Cole 53 » dans le dos, que j’ai reçu en cadeau d’un très bon ami lors de mon dernier anniversaire et que je porte toujours lors des matchs importants… Et, pour être honnête, John Terry est mon joueur préféré de tous les temps.
Avez-vous au moins goûté à l’ambiance de Stamford Bridge, l’enceinte mythique des Blues ?
Pas souvent. Quelques fois. La rencontre la plus mémorable remonte à mon neuvième anniversaire en 1970. Nous avions battus Sunderland (3-1). Un beau cadeau !
Et sans forcément avoir assisté au match, quelles sont les 90 minutes que vous gardez dans votre cœur ?
Sans conteste en 1971, la finale de la Coupe des vainqueurs de coupes (dite C2 aussi, ndlr), qui a aujourd’hui disparu. Comme les deux formations n’avaient pu se départager, un « replay » avait dû être rejoué. Et c’est là, au Pirée, que nous avons battu le Real de Madrid (2-1). Charlie Cook avait été incroyable, et que dire du but de Peter Osgood des 20 mètres, une véritable roquette dans les cages du gardien espagnol Borja.
Depuis que vous vous êtes installés aux États-Unis, avez-vous encore l’opportunité de suivre le football anglais et la Premier League ?
Bien sûr, tu l’as désormais à la télé ici, toutes les rencontres. Peut-être même que je les regarde davantage désormais. Je peux même les mater dans les bars maintenant. La plupart des mes amis américains se sont choisi une des équipes de Premier League et la supportent avec ferveur. Par contre, franchement, je n’arrive pas à m’intéresser à la MLS.
Si vous continuez à regarder le foot européen, quelle est selon vous la plus belle « team » du Vieux Continent ?
Sans surprise, je continue à affirmer que Chelsea est actuellement la meilleure équipe du moment. Ou peut-être le Real de Madrid. Je préférais le Bayern de Munich avant que Pep Guardiola y débarque. Je ne suis pas vraiment un convaincu du tiki-taka, bien qu’il serait idiot de rabaisser Xavi et consorts à ça.
Si les petits gars du Barça ne trouvent pas grâce à vos yeux, qui sort alors du lot depuis la reprise des championnats ?
Cesc Fàbregas avait toujours été un joueur de second plan au Barça. Maintenant qu’il évolue à Chelsea, il constitue le principal meneur de jeu du onze londonien. Il semble particulièrement à l’aise et prolifique. Il représente vraiment, pour moi, la révélation de l’année.
Dorénavant, vous vous produisez souvent en acoustique, juste avec votre guitare, peut-on partir donc du principe que vous seriez d’accord avec l’idée, qu’à l’instar du rock, le foot est devenu trop « gros » ?
Je vais essayer de résumer mon avis. L’argent désormais engagé dans le foot est démentiel, mais comme pourrait le dire Tiger Wood : « C’est ainsi » …
Vous n’avez jamais écrit de chanson sur le foot, pas d’inspiration ou d’inspirateur ?
J’ai pas envie de le faire,mais j’adorerais rencontrer Zinedine Zidane.
Ces matchs des Bleus qui ont sauvé Deschamps