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Liverpool : Steven Gerrard et Philippe Coutinho à la rescousse
Le décor est planté : ce dimanche, Liverpool pourrait être sacré champion d’Angleterre si Steven Gerrard et Philippe Coutinho parviennent à renverser la table en s’offrant Manchester City avec Aston Villa. Un exploit qui pourrait devenir réalité, puisque les deux anciens pensionnaires du club rouge de la Mersey disputent plus qu’un match. Il pourrait en effet s'agir d'une véritable vengeance pour le premier, et d'une réelle revanche pour le deuxième.
Tout est possible pendant 90 minutes. Voilà quelle pourrait être la devise de Liverpool, en cette fin de saison. Depuis la victoire au St Mary’s Stadium (1-2) pour le compte de la 37e journée de l’élite anglaise, les Redss’accrochent tant bien que mal à cette maxime sans vraiment d’allure… Mais à raison. Car en revenant à un petit point de la bande à Guardiola, les soldats de la vague rouge ont entretenu l’espoir du titre suprême lors de l’ultime étape de championnat ce dimanche. Et même si les chances d’être couronnés sont minces, les Scousersse cramponnent à l’idée que d’anciens visages familiers puissent pousser Aston Villa vers un succès poignant à l’Etihad Stadium. Comment la bande à Steven Gerrard, emmenée par Philippe Coutinho, pourrait-elle donc réussir son coup ?
La revanche de Coutinho
Les règles du jeu sont simples : pour griller la priorité à Manchester City, Liverpool doit s’imposer face à Wolverhampton et voir dans le même temps les Citizensbuter face aux Villans. Problème, et pas des moindres, l’écurie de Birmingham n’a plus pris un point face à l’ogre bleu et blanc depuis huit matchs (un match nul, en novembre 2015). Un souci auquel s’ajoute une autre contrainte, celle du temps de repos. Les coéquipiers de Lucas Digne n’ont en effet que trois petits jours de récupération dans les jambes, à la suite de la réception de Burnley (1-1). Contre sept, tout rond, pour Manchester. Mais deux éléments pourraient, tout de même, faire basculer la balance de l’autre côté. Le premier, brillant, s’appelle Coutinho. Joueur phare de Villa Park depuis le 7 janvier dernier dans le cadre d’un prêt et récemment acheté au FC Barcelone, le Brésilien enchaîne les belles copies sous la tunique bordeaux et bleu. Impliqué dans près d’un tiers des buts depuis son arrivée, le meneur de jeu est d’ores et déjà devenu le moteur de la machine de Gerrard.
Si son retour dans le royaume se passe bien, il y a fort à parier que celui qui a porté la tunique rouge à 201 reprises trouve vite ses marques face à une de ses victimes préférées. En sept rencontres face à Manchester City, le magicien sud-américain a ainsi trouvé le chemin des filets cinq fois et a délivré une passe décisive. Des chiffres qui ont fière allure, laissant penser que la première clé du rouage du tacticien allemand pourrait être décisive et marquer le plus beau moment de l’ère Klopp. Au bon souvenir de ses plus belles années dans le club rouge de la Mersey. Triste de le voir prendre la route de la Catalogne à l’hiver 2018, le Normal One avait alors demandé à son protégé de rester à la maison. « Les supporters finiront par construire une statue en ton honneur, et quand tu iras ailleurs, tu ne seras qu’un autre joueur. Or, ici, tu peux être quelque chose de plus », avait livré Klopp à son joyau, selon les précisions de l’Independent. Endosser le costume de héros et envoyer Liverpool sur le toit de l’Angleterre serait dès lors une belle revanche pour le Brésilien de 29 ans, qui avait grandement déçu les fans des Redsil y a plus de quatre ans.
La vengeance de Gerrard
Pour Stevie G, second élément dessinant le rêve rouge après Coutinho, ce dimanche résonne comme l’occasion parfaite d’extérioriser ses démons et de faire oublier une glissade tristement iconique un après-midi d’avril 2014. Dans ce contexte, peut-il laisser passer cette chance ? Invité dans le podcast High Performance il y a deux ans, l’un des joueurs les plus capés de Liverpool avait confié que cette malheureuse perte de balle face à Chelsea représentait un « moment brutal et cruel » dans sa vie :« Je l’ai rangé dans un coin de ma tête, mais ça revient, tout le temps. » Coiffer Manchester City sur le fil pour permettre à son équipe de toujours de décrocher le Graal – qui manque d’ailleurs cruellement à son palmarès, après treize saisons disputées avec Liverpool – serait, sans aucun doute, l’un des plus beaux moments de sa carrière d’entraîneur.
Mais alors, comment battre le géant City ? À vrai dire, il a failli déjà le faire lors de son premier et unique face-à-face contre les hommes de Pep Guardiola le 1er décembre 2021 (1-2). Après avoir dominé la partie dans le premier acte, les Citizensont rapidement pris le bouillon au retour des vestiaires. Menés de deux buts, les soldats de Gerrard avaient réduit l’écart sur une belle combinaison en corner. Et sans une parade dantesque d’Ederson à un quart d’heure du coup de sifflet final, Gerrard aurait réussi son coup. Ce jour-là, les visiteurs avaient frappé à six reprises en seconde période contre quatre tirs pour les locaux (deux cadrés chacun). Preuve que Guardiola a les moyens de perdre ses cheveux, en cette fin de week-end. « Avec un peu de chance, il pourra nous faire une faveur à City. Je vais sûrement lui passer un coup de fil, d’ailleurs », expliquait Jordan Henderson, qui a partagé le rectangle vert à 142 reprises avec Gerrard, après la victoire à Southampton, au micro de Sky Sports. Face aux médias, le principal concerné a assuré que son équipe « rendra la tâche aussi difficile que possible à Manchester, pour rendre fiers ses supporters ». Avec une motivation qui ne dit pas son nom…
Par Matthieu Darbas