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Liverpool sous la flamme rouge

Par Gabriel Cnudde
4 minutes
Liverpool sous la flamme rouge

Au terme d'un match globalement plaisant, Liverpool arrache une victoire importante (1-0) sur un Beşiktaş timide, qui se serait bien contenté d'un petit 0-0 avant le match retour, en Turquie.

LiverpoolBeşiktaş (10)

M. Balotelli (85′) pour Liverpool

Pédaler dans l’huile : prouver son aisance gestuelle, sa bonne forme actuelle. Aucune expression ne peut mieux convenir aux Reds, ce soir. L’équipe de Liverpool, qui n’a perdu qu’une fois en 2015, possède tout pour réussir dans son antre. Des sprinters, d’abord, avec Daniel Sturridge et Jordon Ibe, qui se disputent le maillot vert. Des grimpeurs, ensuite, comme Allen et Henderson, toujours présents pour rentrer la tête dans le guidon. Des punchers, enfin, avec Philippe Coutinho et Alberto Moreno, à l’aise, mais pas franchement décisifs. Seulement, face à une équipe de baroudeurs bien en place, pas évident de placer une échappée. À trop vouloir attaquer, les joueurs de Brendan Rodgers se retrouvent à pédaler dans la choucroute. Pas forcément attendu, mais arrivé en renfort au cours de la partie, Mario Balotelli permet à Liverpool de prendre une courte avance à dix bornes de l’arrivée. Comme Blel Kadri qui remporte une étape en plaine.

Liverpool confond vitesse et précipitation

Brendan Rodgers ne l’a pas caché : Liverpool ne ménagera pas ses efforts en Ligue Europa. Et dès le coup d’envoi, on sent bien que les consignes du coach ne sont pas tombées dans les oreilles de sourds. En même temps, ça aurait été dommage de ne pas entendre Anfield vibrer comme lors d’un soir de Champions League. Sans round d’observation, l’attaque des Reds peut compter sur la vitesse de Sturridge, qui fait rapidement passer la défense turque pour un parc à moules (3′). En face, Beşiktaş a beaucoup de mal à exister. Demba Ba, bourreau de Liverpool la saison passée avec Chelsea, est introuvable, sans doute perdu dans le labyrinthe dessiné sur le crâne de Mamadou Sakho. Comme Bradley Wiggins en 2012, Sturridge peut, lui, toujours compter sur son Christopher Froome, aka Jordon Ibe, vif mais imprécis dans son couloir droit. À l’image de son équipe, le jeune ailier a du mal dans son dernier geste. Et comme nous l’a si bien enseigné FIFA 2002, il ne faut jamais confondre vitesse et précipitation. Dans un match qui a tous les ingrédients pour nous régaler, on a l’impression de regarder une triste étape de plaine, pleine de coups de pied arrêtés. Et à ce petit jeu-là, Veli Kavlak manque de surprendre des Anglais un peu tendres (32′). Dans la foulée, Demba Thésée Ba sort du labyrinthe sans toutefois parvenir à abattre le Mignotaure (35′). Moreno et Henderson mettent un dernier coup de pédale aux 30 mètres, mais rien n’y fait. À la mi-temps, personne ne se détache du peloton.

Ils vont vite, car ils savent que le chemin est long

Après le ravitaillement, les Reds haussent le rythme. Après un énième débordement de Jordon Ibe, Adam Lallana s’emmêle les pinceaux et nous offre probablement le raté de la soirée (49′). Les joueurs de Rodgers s’échappent sans jamais déposer totalement des Turcs qui défendent en bloc compact. Devant, en revanche, Sosa, Şahan et Töre font les ramiers et refusent de prendre les relais. Résultat, l’animation offensive du Beşiktaş est grippée. En même temps, on comprend vite que pour ceux qui jouent ce soir avec le maillot de l’Allemagne, le match nul et vierge représente plutôt un bon résultat. Pour les copains de Steven Gerrard, absent ce soir, la perspective d’un gros match en Turquie ne fait pas forcément envie. L’entrée de Super Mario redonne un peu d’intérêt à une mi-temps assez pauvre techniquement. L’Italien, plutôt dans un bon soir, se mange taquet sur taquet, mais est présent dans tous les bons coups des joueurs du Merseyside. À dix minutes du terme, Brendan Rodgers sort un dernier as de sa manche en faisant entrer Sterling à la place de Lallana, discret ce soir. Les hommes de Slaven Bilić passent finalement par la fenêtre après une ultime accélération d’Ibe, qui s’effondre dans la surface et permet à Balotelli de confirmer son regain de forme. Après une très – trop – longue embrouille avec Henderson, son capitaine, et Sturridge, l’attaquant titulaire, Mario transforme un penalty salvateur (84′) pour Liverpool. Comme Thomas Voeckler qui irait voler la victoire à l’Alpe d’Huez à Pierre Rolland, en somme.

Ronaldinho, le duc d’Anjou

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