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Liverpool, secret défense
Meilleure défense d'Angleterre et d'Europe avec sept buts encaissés seulement en championnat, Liverpool a transformé sa relative faiblesse en véritable force. Grâce à l'intelligence de Jürgen Klopp et aux arrivées de Virgil van Dijk ou encore d'Alisson Becker.
« Le contrôle du match et l’état d’esprit sont très positifs, ça me plaît beaucoup. » Le 24 novembre dernier, la conférence de presse de Jürgen Klopp semble ressembler à n’importe quelle autre. Son Liverpool vient de s’imposer (3-0 à Watford), il est toujours invaincu (c’est encore le cas actuellement) et le smile est donc de sortie. Pourtant, le choix des mots diffère du passé. Depuis que l’Allemand a mis les pieds en Angleterre, « le contrôle du match » a en effet rarement été employé pour entourer les performances des Reds.
Normal : les deux dernières saisons, l’équipe de l’ancien entraîneur du Borussia Dortmund jouait du « heavy metal » , les notes offensives devant compenser les erreurs de partition défensives. Détonante, la musique entonnée par ses joueurs faisait énormément de bruit et ne se soumettait quasiment jamais à un rythme plus calme. Résultat de la chanson : les parties dansaient au bruit des tremblements de filets entendus des deux côtés de la piste. Si le DJ Mohamed Salah et ses musiciens offraient un beau spectacle, enchantant régulièrement leurs fans, les soirées étaient parfois gâchées par un déséquilibre évident avec la faiblesse entrevue derrière.
Légitime défense
Mais ça, c’était avant. En 2018-2019, le maestro Klopp a opté pour plus de « contrôle » pour davantage de succès. Cela passait par une défense plus efficace, le coach le savait. Et après cinq mois de compétition, le technicien peut savourer : son plan se déroule à merveille. Alors que l’arrière-garde de Liverpool peinait les saisons précédentes sur la scène nationale (cinquième défense de Premier League en 2017-2018 et en 2016-2017) ou internationale, le club affiche aujourd’hui le meilleur bilan du championnat en matière de chiffres avec… seulement sept buts encaissés au bout de 19 journées (à la même période il y a un an, ce chiffre gonflait à 23) !
One year ago today, Liverpool signed @VirgilvDijk—and everything changed ? pic.twitter.com/jaSjjFc7VC
— B/R Football (@brfootball) 27 décembre 2018
C’est deux fois mieux que Manchester City, deuxième défense du royaume avec quinze pions concédés. C’est également plus fort que toute équipe appartenant aux cinq grands championnats (le Paris Saint-Germain est à dix). Toutes compétitions confondues, seule la Juventus peut regarder les Reds dans les yeux (0,58 but encaissé par match pour la Vieille Dame ; 0,62 pour les Rouges). Comment donc expliquer que cette team plus mature et assagie ait subitement pu construire une muraille devant ses cages ?
Virgil, bouclier d’Alisson
Un tas de raisons explique ce phénomène. S’il réclame toujours autant de pressing, Klopp demande par exemple une prise de risque moins insensée que par le passé. Face à certains gros, les Reds acceptent de disputer des parties « moches » (contre Manchester City…). Face à certains petits, les Reds acceptent de gagner « moche » (à Huddersfield, contre Brighton & Hove Albion…). Et puis, il y a eu les renforts. Avec en premier lieu Virgil van Dijk, évidemment.
0.5 – Liverpool en Premier League sous Klopp :❄️ Avant le 1er match de Virgil van Dijk – 32% de clean sheets (29/91), 1.2 but encaissé par match? Depuis le 1er match de Virgil van Dijk – 59% de clean sheets (20/34), 0.5 but encaissé par matchElite. pic.twitter.com/lM3VRCUJV2
— OptaJean (@OptaJean) 27 décembre 2018
Acheté un bras, le défenseur le plus cher de l’histoire du football est en train d’accomplir un bel exploit : celui de faire honneur à son statut. Énorme voire exceptionnel, l’arrière central a amené une certaine sérénité au sein de la ligne basse de l’équipe. Hasard ou non, le pourcentage de clean-sheet en PL est passé de 32 à 59 avec lui. Ce qui fait le bonheur d’Alisson Becker, pas décevant malgré les 72,5 millions d’euros investis sur lui. Or, Liverpool a longtemps manqué d’un portier digne de ce nom. Arsenal est donc prévenu : plus que Salah, son ultime adversaire de l’année compte sur sa défense (qui n’a été prise à défaut qu’à deux reprises à domicile en championnat) pour faire un nouveau pas vers le titre. Le jour où les Gunners disposeront d’une imperméabilité similaire, ils pourront d’ailleurs espérer (re)jouer les premiers rôles.
Alisson Becker has the best save percentage in the Premier League this season, with 86%. He also kept 10 clean sheets, conceded just 6 goals and saved 36 shots. pic.twitter.com/t0IGHTTjxN
— The Anfield Buzz (@TheAnfieldBuzz) 8 décembre 2018
Par Florian Cadu