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  • J27
  • Liverpool-Arsenal (3-1)

Liverpool ronge les Gunners

Par Maxime Brigand
4 minutes
Liverpool ronge les Gunners

Démonté en première mi-temps par un Liverpool autoritaire, Arsenal s'est largement incliné à Anfield samedi (1-3) et prend un nouveau sale coup dans la gueule. Les Reds, eux, dansent provisoirement sur le podium.

Liverpool 3-1 Arsenal

Buts : Firmino (9e), Mané (40e) et Wijnaldum (90e+1) pour Liverpool // Welbeck (57e) pour Arsenal.

Les yeux sont lourds, le regard vide. Seul, dans la nuit d’Anfield, Arsène Wenger repense aux mots entendus, aux choix faits, mais se repasse surtout une première mi-temps où ses hommes sont complètement passés à côté. Face au Liverpool des grands soirs, la sanction est immédiate et on ne peut se permettre de laisser filer une période toute entière lors d’un tel rendez-vous. Cette fois encore, les Gunners sont tombés au moment où ils ne pouvaient se le permettre et Wenger sera auditionné pour comprendre certains choix, comme celui d’avoir décidé d’installer son meilleur joueur – Alexis Sánchez – sur le banc au coup d’envoi. Pourquoi maintenant ? Respectons les choix, jugeons sur la prestation. Et si le Chilien est entré à la mi-temps, la réponse a été apportée. Mais il était déjà trop tard.

Les bulles d’Alexis

Un match contre Liverpool aura toujours un goût particulier, donc Arsène Wenger n’avait pas hésité à parler de ce déplacement à Anfield comme d’une bataille, alors que ses joueurs n’ont plus ramené le moindre succès à l’extérieur depuis la mi-janvier. Même s’il n’en a pas la moustache, c’est donc en mode Sun Tzu qu’il a débarqué pour abattre une carte qui pourrait être décisive à l’heure d’attaquer les dernières foulées d’une saison déjà éprouvante. « Tout l’art de la guerre est basé sur la duperie. » Voilà pourquoi Alexis Sánchez s’est retrouvé sur le banc samedi en fin d’après-midi au moment où cette idée semblait impossible et alors que Jürgen Klopp avait dégainé son onze majeur à l’exception de Jordan Henderson, toujours absent. Arsène Wenger semblait sûr de son plan et les premières minutes de la partie sont allées dans son sens avec un Arsenal conquérant, rapide en contre et d’abord relativement présent au milieu.

Est-ce suffisant face à ce Liverpool ? Non et l’ouverture du score précoce de Firmino (1-0, 9e) a servi d’uppercut. Car les Gunners ont ensuite servi de longues séquences de conservation sans folie, comme un putain de refrain trop entendu, là où les Reds ont tranquillement installé leur jeu de molosses dopés aux amphétamines. Čech a alors dû déployer ses ailes pour notamment claquer une superbe flèche de Coutinho. Problème, Petr n’est qu’un homme et quand tous ses potes tirent déjà la langue au bout de trente minutes, il tombe et laisse danser Mané (2-0, 39e). Alexis peut alors faire des bulles avec son chewing-gum car il connaît déjà la fin du film, même si Čech sauve le 3-0 avant la pause devant Coutinho. Classique.

La boîte de chocolats

Classique car tout va beaucoup trop vite pour cet Arsenal et pour Arsène Wenger qui préfère se cacher les yeux face à une telle démonstration de force. Ce Liverpool n’a pas besoin de forcer, se contente de mordre grâce au travail monstrueux de Wijnaldum et Can, et réinstalle cette sale impression de plonger sa main dans une boîte de chocolats où l’on sait ce qu’on va trouver avec les Reds : de la douceur face aux gros, une indigestion face aux petits. À la pause, Wenger balance Sánchez sur le plateau à la place de Coquelin, histoire de ne pas tout perdre. Une volonté entendue par Giroud qui claque une tête parfaite dès le retour des vestiaires, boxée majestueusement par Mignolet.

En quelques minutes, Alexis Sánchez a changé le flow des Gunners face à un Liverpool plus facile et peu avant l’heure de jeu, l’attaquant chilien percute et offre la réduction du score à Danny Welbeck (2-1, 57e). Parfait pour l’intérêt du scénario, mais aussi pour une rencontre qui s’équilibre entre deux bataillons portés vers l’offensive, mais trop maladroits pour pleinement réchauffer le dancefloor. Aux points, Liverpool reste le plus dangereux grâce à un Coutinho gourmand et un Mané explosif notamment, mais ni le Brésilien au bout d’un numéro solitaire, ni Matip de la tête ou encore Origi qui dépose un coup de casque sur le poteau ne parviennent à calmer Klopp, intenable. Ce sera finalement le fait de Georginio Wijnaldum au bout d’un contre emmené par l’excellent Lallana dans le money time (3-1, 90e). Et voilà les Reds de retour provisoirement sur le podium.

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