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Lettre à Roberto Firmino
Roberto Firmino fera ses adieux à Anfield samedi. En huit saisons à Liverpool, où il a tout gagné, le Brésilien est devenu Bobby, un numéro 9 insaisissable, parfois plus proche du 10, voire du 8. Un joueur au flow inégalé, sur le terrain comme en dehors, qui méritait bien une lettre d'hommage.
Cher Roberto,
Tu as posé tes valises dans le Merseyside un beau jour de juin 2015. Les projecteurs braqués sur toi, déjà, à cause du prix du deal – 41 millions d’euros, tout de même. Le deuxième plus gros transfert de l’histoire du club à l’époque, derrière la queue de cheval d’Andy Carroll. Conséquent pour un joueur arrivé d’Hoffenheim sans avoir jamais goûté aux joutes européennes. Les débuts sont mitigés, Brendan Rodgers se fait d’ailleurs lourder, et après trois mois sans marquer, l’Angleterre commence à jaser. Mais le 21 novembre 2015, Liverpool t’adopte pour de bon lors d’un récital glacial à l’Etihad, ponctué d’un but et de deux passes dé. Le point de départ d’une véritable idylle avec le peuple rouge, tombé fou amoureux du joueur que tu es, brillant – pas seulement pour l’éclatante blancheur de tes dents.
🇧🇷 Roberto Firmino vs Villarreal 🤤#UEL pic.twitter.com/VS9k80gtWQ
— UEFA Europa League (@EuropaLeague) April 27, 2022
Les paroliers du Kop te consacrent évidemment un chant, devenu incontournable dans le répertoire des Reds. « There’s something that the kop wants you to know. The best in the world, his name is Bobby Firmino. Our number nine. Give him the ball and he’ll score everytime. Si Señor. Pass the ball to Bobby and he’ll score. » Les buts arrivent, notamment en 2017-2018. Une saison exceptionnelle sur le plan offensif, où tu régales aux côtés de Philippe Coutinho (jusqu’en janvier), Mo Salah et Sadio Mané. Quinze buts à ton crédit en Premier League. Onze en Ligue des champions, où tout le monde y passe ou presque : Hoffenheim en barrages, Séville, Maribor et le Spartak en poules, Porto en huitièmes, City en quarts, puis la Roma en demies. Au total, 109 buts sous le maillot rouge, dont celui qui a propulsé Liverpool sur le toit du monde.
Mais si Jürgen Klopp t’apprécie tant, c’est parce que tu es bien plus qu’un attaquant. « Sans Firmino, nous ne serions pas les mêmes, disait justement Sadio Mané. Vous pouvez voir le nombre de passes qu’il délivre, son investissement défensif et son travail entre les lignes pour créer de l’espace pour nous. Il est incroyable. » Le buteur cache ici un formidable passeur, un magnifique créateur et un infatigable travailleur. Précieux pour permettre à Klopp d’appliquer son style de jeu, comme le souligne Ragnar Klavan : « Bobby commençait à défendre à 80 mètres de notre but, cela rendait les choses tellement plus simples. Je ne voudrais pas jouer contre lui ! C’est tellement dur, il n’arrête jamais, il ne te laisse jamais respirer, il est toujours là. »
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— UEFA Champions League (@ChampionsLeague) February 14, 2020
Un vrai team player, dont on gardera aussi l’œil rieur. Tu resteras l’homme des célébrations kung-fu et des no look goals. Des excentricités qui n’ont fait que renforcer ta cote de popularité. Samedi, Anfield n’aura d’yeux que pour toi, une dernière fois. Plein d’admiration, de respect et de reconnaissance pour ces huit saisons remplies d’émotions et pour ton immense contribution. Que tu ailles à Barcelone, au Moyen-Orient ou ailleurs, tu ne marcheras jamais seul, car grâce à toi, Liverpool s’est amusé, a pleuré, a ri. Et pour tout ça, merci Bobby.
Par Quentin Ballue