Liverpool renonce au titre

Les locaux rentrent d’emblée dans la rencontre, prenant les Londoniens à la gorge grâce notamment à Riera et à l’inévitable Torres, qui trouve un Fabianski chaud comme la braise à plusieurs reprises.

Liverpool doit faire un sans faute pour espérer coiffer une dix-neuvième couronne nationale, ce qui implique une victoire sur des Gunners en roue libre. L’efficacité des Scousers passe du simple au double quand elle est servie par Gerrard et Torres alignés ensemble. Mais les divers pépins physiques de l’un ou de l’autre ont tout juste permis à Benitez d’aligner ses deux stars une fois sur trois cette saison en championnat, sans quoi le titre serait joué depuis longtemps en Angleterre.

Le skipper assiste donc depuis les tribunes à l’ouverture du score des visiteurs par l’intermédiaire d’Archavine, bien servi par Fabregas, pourtant hors-jeu… Les hommes de Wenger ouvrent ainsi le score sur leur seule (demie) occasion de la première période et rentrent aux vestiaires pas malheureux après 45 minutes échevelées.

Une perte de balle maladroite de Sagna au retour des vestiaires permet à Kuyt de servir Torres, qui pilonne Fabianski de la tête pour rappeler à tout le monde qu’il faudra s’arracher ce soir. Le pauvre Sagna est encore coupable cinq minutes plus tard lorsqu’il accompagne une tête de Benayoun dans ses filets. Sale soirée pour l’ancien Auxerrois, qui revient de blessure et qui prend un jaune dans la foulée pour un coup de coude sur Riera.

Wenger n’aurait-il pas dû laisser souffler le jeune Français alors que se profile une demi-finale de Ligue des Champions autrement plus importante ? Rien à foutre Arsène : Sagna, diminué et averti, jouera tout le match. Archavine subtilise le cuir à Arbeloa quelques instants plus tard pour inscrire son doublé perso d’une frappe tendue. Rien ne sera facile décidément pour Liverpool qui paye cash une erreur individuelle, comme il payera cash une relance absurde d’Arbeloa en pleine surface : nouveau but du diable russe pour son triplé personnel !

L’ancien joueur du Zénith met donc le cul en chou-fleur à tout un stade, mais c’est sans compter sur El Niño qui régale tout le monde d’un missile dans le soupirail. Ca fait 3-3 au cas où vous ne suivez pas… Torres, toujours lui, croit planter le 4-3 à la 82ème mais le jeune Gibbs sauve la lucarne sur sa ligne ! Archavine se dit alors qu’un quadruplé à Anfield serait du meilleur effet, c’est donc tout naturellement qu’il s’en va inscrire son carré en contre à la 91ème.

Equipe de Liverpool hyper romantique pour l’occasion, capable de percer n’importe quel coffre-fort d’envergure européenne et d’ouvrir grand ses portes derrière pour que tout le monde participe à la fête. Mené 3-4 à deux minutes de la cloche, le peuple de la Mersey entonne un « You’ll Never Walk Alone » vibrant comme jamais, et qui confirme ce que tout le monde sait à ce moment-là : le titre est sûrement perdu, mais le public n’a rien à reprocher à son équipe, qui aura l’élégance d’égaliser au bout d’une nuit qu’Anfield n’est pas prêt d’oublier.