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Liverpool, Reds Sox ?

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Liverpool, Reds Sox ?

Au fond du gouffre en Premier League (18e), les Reds devraient bientôt être rachetés par le propriétaire de l'équipe de baseball des Red Sox. Voilà une mise à plat de l'immense bordel que constitue ce dossier.

Le site de la English Baseball Association est formel : ce sont des marins de Liverpool qui, à la fin du XIXe siècle, ont fait traverser l’Atlantique au baseball anglais afin que celui-ci s’épanouisse et devienne finalement une spécialité américaine. Une grosse centaine d’années plus tard, le jeu de batte est sur le point de rentrer à la maison sous les traits de John W. Henry, propriétaire des Boston Red Sox et -a priori- futur repreneur des Reds. A priori, car le dossier est un « big mess » , que nous allons essayer de clarifier, en commençant par un petit flashback.

Un bilan calamiteux

Février 2007. David Moores, président et propriétaire de 51% du capital du Liverpool FC depuis 1991, décide de vendre l’intégralité du club aux businessmen américains Tom Hicks et George Gillett. Montant de la transaction : 218,9 millions de livres (174,1 millions pour la totalité des actions, 44,8 pour racheter la dette du club). Pour financer leur achat, les duettistes empruntent 185 millions de livres à Royal Bank of Scotland (RBS). L’origine du mal. Dès leur arrivée, les nouveaux proprios mettent le paquet en se payant Fernando Torres, Ryan Babel et Yossi Benayoun. Malgré cela, ils sont régulièrement conspués par les supporters ( « Thanks but not Yanks » ) et apparaissent même brouillés entre eux. Dès janvier 2008, des rumeurs de reprise par le Dubai International Capital commencent à courir dans les travées d’Anfield. Un stade qui respire, d’ailleurs, puisque le projet de nouvelle enceinte (LA grosse promesse de Hicks et Gillett à leur arrivée) est abandonné au mois de mai. La suite n’est qu’élargissement de la dette, recherche de refinancement et piètres résultats sportifs.

En avril 2010, la Royal Bank of Scotland tente de mettre fin au cirque par un ultimatum. La dette des Yankees s’élèvent alors à 237 millions de livres et la banque décide d’y assortir une pénalité de 2,5 millions par semaine, puis carrément de 60 millions si le club n’est pas vendu au 6 octobre (la date a depuis été repoussée au 15). Le 16 avril, Hicks et Gillett mettent officiellement le club en vente et la RBS place Martin Broughton (président de British Airways et supporter de Chelsea) à la tête du club pour s’occuper du dossier. Le nouveau comité directeur se divise alors en deux camps : d’un côté Hicks et Gillett, de l’autre Broughton épaulé par Christian Purslow (directeur du management) et Ian Ayre (directeur commercial).

La bataille des dernières heures

Ces Pieds Nickelés sont à l’origine du passage en force de cette nuit. Alors que le choix du repreneur semble se porter sur New England Sport Ventures (NESV), la compagnie de John W. Henry, les deux propriétaires font la tronche. L’offre ne s’élève qu’à 300 millions de livres, ce qui leur ferait perdre environ 144 millions, selon les estimations de la presse anglaise. Pas glop. Hicks/Gillett tentent alors de remplacer Purslow et Ayre par Mack Hicks (le fils de Tom) et Lori McCutcheon (un collaborateur de Tom) au comité de direction afin de bloquer la décision. Pas de bol, le président Broughton bloque la manœuvre, objectant que les accords passés avec la Royal Bank of Scotland prévoyait que lui seul pouvait opérer des changements de ce type. La contre-attaque est fulgurante. Ce mercredi matin, Broughton transforme le site internet des Reds en organe de propagande, publiant un communiqué selon lequel le club a trouvé un accord avec NESV, ajoutant au passage : « Je suis simplement déçu que les propriétaires aient tout tenté pour empêcher la transaction de se faire et que nous soyons obligés de passer par des procédures légales pour valider la vente » .

En l’état actuel des choses, le duo Hicks/Gillett se trouve dans une impasse dont il sera bien difficile de sortir. En gros, la bataille va maintenant se déplacer dans les tribunaux. Si la décision de la court va dans la direction du président du club et de ses deux acolytes, NESV deviendra propriétaire du club, si les deux irréductibles l’emportent, ils resteront aux commandes mais devront encore trouver un moyen de refinancement (au cours du mois de septembre, Hicks a fait une tentative désespérée afin de racheter la dette à la RBS) ou un autre repreneur. L’ultimatum du 15 octobre étant extrêmement proche, il y a fort à parier que le club reviendra au propriétaire des Boston Red Sox, quoi qu’il arrive.

La fin de la malédiction

Qui est-il, d’ailleurs, ce John William Henry II ? On sait qu’il a fait fortune dans les fonds de pension, avant d’investir tout ça dans le sport. On sait aussi que sa fortune est loin de celles des plus riches propriétaires de Premier League (860 millions $, soit 540 millions £, soit 615 millions €) mais qu’il a déjà fait ses preuves. Après s’être fait la main avec de petites équipes, Henry participe au rachat des Boston Red Sox en 2002. Deux ans après, il met fin à la « malédiction du bambino » , une des plus grosses légendes du sport US. Petit résumé : en 1918, les Red Sox remportent le championnat mais vendent leur meilleur joueur, Babe Ruth, à leurs rivaux des New York Yankees. Ces derniers enchainent les exploits tandis que les premiers s’effondrent. En 2004, après 86 ans de disette, les Red Sox gagnent enfin les World Series, avant de récidiver trois ans plus tard. Sur un CV, ça a de la gueule, d’autant que New England Sport Ventures (la boite de John W. Henry, pour ceux qui ne suivent pas) s’est également porté acquéreur d’une équipe de Nascar, la Roush Fenway Racing, en 2007. Celle-ci a remporté son premier Daytona 500 dès 2009.

Celui qui a été élu « Meilleur propriétaire de baseball » par Sports Illustrated en 2009 arrive donc dans le nord de l’Angleterre avec une excellente réputation mais un projet qui ressemble à celui de ses prédécesseurs, basé sur la construction d’une nouvelle enceinte. Les supporters liverpuldiens les mieux renseignés ont plutôt confiance : il a mené le même genre de dossier à Boston, décidant de suivre le souhait des fans en agrandissant le stade historique, plutôt qu’en en construisant un tout nouveau. Comment le peuple des Reds réagira-t-il si son âme lui est rendu par un Américain ? Thanks but not Yanks ?

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