- C1
- 8es
- Liverpool-PSG (0-1, 1-4 TAB)
Donnarumma, le vilain petit canard devenu fier comme un coq
Moins d’une semaine après un match aller à l’issue duquel il avait encore été pointé du doigt, Gianluigi Donnarumma a finalement sorti sa plus grande performance sous les couleurs de la capitale pour éliminer Liverpool. L’Italien tient son grand moment parisien.

Pour sa quatrième saison au PSG, Gianluigi Donnarumma n’avait toujours pas montré pourquoi il devait être le gardien incontournable de ce PSG new-look, orienté vers moins de strass, moins de paillettes, et des recrues aux accents tricolores (coucou Lucas Chevalier). Mardi 11 mars, date bénie pour Paris, il a donné une réponse au goût de définitif, dégoûtant Liverpool pendant 120 minutes puis aux tirs au but, et qualifiant finalement son équipe.
120 minutes de chauffe
Il y a six jours, cet élève irrégulier, capable de performances incroyables, mais qui prenait la leçon à chaque sortie européenne d’envergure, avait pris la foudre. À Anfield il s’en est servi pour frapper. Donnarumma n’avait pas fait gagner le match aller à son équipe, certains diront même qu’il lui a fait perdre, mais personne ne pourra contredire cette affirmation : il lui a finalement offert la qualification.
Auteur de deux arrêts, dont un importantissime sur une tête de Luis Díaz, et de 12 dégagements, il s’est surtout montré conquérant dans les airs dans une atmosphère hostile et alors que tous ses joueurs rendaient une tête à leur adversaire direct. Il a ainsi remporté tous ses duels aériens (6), et même obtenu deux fautes, à l’image de la toute dernière occasion du temps réglementaire. Une attitude soulignée par son capitaine Marquinhos en zone mixte : « Il a été très agressif, il est sorti de ses buts, sur tous les coups francs, sur toutes les fautes. Il a montré ce dont il est capable et on est tous heureux pour lui. »
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Sauvé par son poteau et le hors-jeu de Luis Díaz sur l’égalisation refusée de Dominik Szoboszlai (55e), il a encore pu remercier son montant sur une tête de l’entrant Jarell Quansah qui a ensuite longé la ligne sans jamais être poussée au fond (79e) et a bien sûr bénéficié d’un petit coup de pouce du destin. À l’image de son vis-à-vis lors de la première manche, tout heureux de voir João Neves manquer le cadre ou Khvicha Kvaratskhelia être signalé hors jeu pour un mollet. Toujours imparfait au pied, avec seulement 20 passes réussies sur 39, il n’a pas forcément aidé les siens à sortir de l’étouffant pressing anglais. Mais finalement peu importe.
Je suis content de répondre à des pseudo-journalistes qui parlent sans savoir ce qu’est le métier de gardien.
Parfois le visage blafard et le regard hagard, les bras tombant et l’attitude d’un mec en gueule de bois, il a même fait craindre le pire en s’asseyant sur la pelouse d’Anfield peu après l’heure de jeu, laissant croire à Matvey Safonov qu’il allait enfiler le costume de héros. Que nenni. Sans que l’on sache vraiment de quoi il se plaignait, il s’est finalement relevé, pour mieux s’élever.
C’était sa dernière chance, mais pas sa dernière séance
Car sont venus la consécration et le sel qui a fait de cette partie sa meilleure en Europe avec le PSG. Si Paris vient de remporter la première séance de tirs au but de son histoire en Ligue des champions, il le doit à ses tireurs, tous parfaits, mais surtout à son gardien, auteur de deux parades face à Darwin Núñez et Curtis Jones, pour sa deuxième dans l’exercice avec les Rouge et Bleu. Devenu le quatrième gardien seulement à arrêter deux pénos à l’extérieur en C1 dans l’histoire de la compétition, aux côtés de Volkan Demirel, Manuel Neuer et Andriy Lunin, l’Italien s’est sublimé.
DONNARUMMA REPOUSSE LE PÉNALTY DE NUNEZ !!!#LIVPSG | #UCL pic.twitter.com/JOeMmkYeQd
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Pour le plus grand bonheur de Luis Enrique (« avec la mentalité, la personnalité et surtout Donnarumma, on a pu gagner ce match »), mais aussi de Marquinhos : « Aujourd’hui, il montre encore sa valeur, à quel point il est important. » Félicité par Virgil van Dijk, rappelant que « Donnarumma est bon dans ce domaine », il a mis un point d’orgue à faire mentir ses détracteurs. Au micro de la Sky Italia, après avoir confié avoir bossé les pénos avec son entraîneur, il est revenu sur ses derniers jours compliqués : « Je suis content de répondre à des pseudo-journalistes qui parlent sans savoir ce qu’est le métier de gardien. À l’aller, on subit un tir cadré et un but. Ils pensent que c’était de ma faute. Mais peu importe, je travaille toujours et je continue de sourire. »
Meilleur Parisien sur les bords de la Mersey, évidemment élu homme du match, le champion d’Europe 2021 a permis à son club d’écrire son histoire et de rêver encore plus grand. Le plus dur pour lui est peut-être à venir, face à Aston Villa à la mi-avril, alors que les attentes seront grandes et qu’il n’a pas toujours été le plus impeccable dans ces moments-là. Les crampons de Wilfried Singo semblent avoir été un premier tournant dans sa saison, Liverpool et ses pénos en seront peut-être le second. Celui qui amènera Paris à une Ligue des champions ?
Par Julien Faure