- Angleterre
- Premier League
- 35e journée
- Norwich/Liverpool (2-3)
Liverpool pas si facile
Malgré une ouverture du score arrivée très tôt dans le match, les Reds se sont fait peur à Norwich. Opposés à des Canaries courageux, défendant chèrement leur peau dans l’élite, ils ont offert une 2e période insipide. Heureusement, un énorme Sterling permet à Liverpool de prendre 5 points d’avance et de s’approcher du titre.
Norwich/Liverpool : 2-3Buts : Hooper (54e), Snodgrass (77e) pour les Canaries ; Sterling (3e, 62e) et Suárez (14e) pour les Reds
Tous les voyants étaient au vert pour les Reds. Certains présages ne trompent pas, comme la victoire surprenante de Sunderland face à Chelsea hier, offerte en sus par Fabio Borini, l’Italien prêté par Liverpool, ou encore le malin plaisir que prend Luis Suárez à torturer les pauvres Canaries. Lors de ses 4 derniers matchs face à ceux de Carrow Road, El Pistolero a dégainé 11 fois. Un total ahurissant et flippant pour les hommes de Neil Adams qui se battent pour éviter l’ascenseur vers l’échafaud. Pourtant, malgré tous les signes favorables, c’est bien dans la peur que Liverpool a ramené une précieuse victoire de l’Est du Royaume. Cette proverbiale frousse de gagner qui a paralysé les jambes rouges en 2e période, alors même que les ouailles de Brendan Rogers s’étaient très vite mis à l’abri.
30 buts pour Suárez
D’entrée, les Reds donnent le la en acculant les malheureux locaux dans leur moitié de terrain. Le siège paie au bout de 3 minutes de jeu. Des 20 mètres, Raheem Sterling, on fire en ce moment, allume une praline. Lucarne. A message to you Ruddy, comme pour dire au portier des Jaunes qu’il va passer une sale après-midi. Voilà qui donne le ton d’un match à sens unique, d’autant que Norwich est un punching ball apathique. Les hommes du Norfolk tétanisés par la peur laissent Suárez, parfaitement servi par Sterling, seul aux 6 mètres. L’Uruguayen a tout loisir d’atteindre le cap des 30 buts, et de rejoindre la moustache so 80’s de Ian Rush, dernier Scouser à avoir réussi cet exploit. Dans les tribunes, les supporters rouges entonnent déjà, fanfarons, « We’re going to win the League » . À 2-0, Norwich décide enfin d’entrer dans son match. La réaction d’orgueuil est courageuse, mais Joe Allen, titulaire à la place d’Henderson, ratisse bien. Gerrard, qui joue presque libéro, organise tranquillement le jeu et permet à Škrtel et Sakho, moins sereins dans la relance, de ressortir proprement. Du coup, les locaux frustrés envoient des tacles de bœufs. Snodgrass découpe la clé Allen et récolte un jaune clément. La seule grosse frayeur de la première mi-temps pour les Reds vient d’une mauvaise relance de Sakho. Mais Liverpool a la confiance et l’étoffe d’un champion. Après avoir bien géré le temps fort de leurs hôtes, les potes de Luis Suárez jouent au toro avec leurs adversaires et filent au vestiaire après une dernière très belle séquence de jeu conclue par une belle frappe enroulée de Coutinho.
Sterling excelle
La deuxième mi-temps commence sous les mêmes auspices. Liverpool gère et explose en contres. Suárez dégaine une transversale magistrale pour Coutinho qui sert Sterling en retrait. Le wonder boy ouvre trop son pied et manque de tuer le match. Un échec qui peut donner des regrets à Liverpool car, dans la foulée, à la 53e minute, Mignolet, un peu bousculé par Johnson, régale d’une sortie casquette. Sakho est trop court et Hooper a bien suivi. 1-2. Le Belge donne, bien malgré lui, raison au mythique Bruce Grobelaar, portier du dernier titre, qui le critiquait récemment. Quoi qu’il en soit, ce but encaissé illustre la faiblesse principale de Liverpool, une défense perméable. Mais Liverpool peut compter sur son wonderkid. Alors que Norwich tente d’égaliser, Sterling récupère une mauvaise passe à 60 mètres de son but. Profitant de l’appel de Suárez, qui emmène avec lui deux défenseurs, Raheem Shaquille décide d’y aller seul, crochète son dernier adversaire et voit sa frappe contrée lober le malheureux John Ruddy. 3-1. Un troisième but qui fait du bien, car les hommes de Brendan Rogers ne sont pas souverains. Mignolet, scotché sur sa ligne, est presque trompé sur une frappe contrée par Škrtel. D’ailleurs, les Reds se font sanctionner pour leur deuxième période très moyenne. Norwich, qui connaît bien son calendrier infernal jusqu’à la fin de la saison (United, City, Arsenal), attaque avec ses armes. De la sueur et des tripes. Suite à un bon centre d’Olsson, Snodgrass prend le dessus sur Flanagan, trop tendre. 3-2. Un but sans conséquence, puisque les Reds repartent finalement avec 3 points de Carrow Road, et donc 5 points d’avance sur Chelsea. L’essentiel est là, mais une semaine avant le choc face aux Blues, Suárez et ses camarades ont reçu un avertissement sans frais.
Par Arthur Jeanne