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Liverpool, l’heure est venue
En cas de victoire à Manchester City ce jeudi, Liverpool prendrait dix points d'avance sur le champion sortant et ferait un énorme pas vers la couronne de champion. Un titre attendu depuis 1990, soit près de trente ans.
Le moment-clé. L’instant attendu. Le match charnière. La rencontre la plus importante de la saison. La partie fondamentale. Voilà autant d’expressions couramment utilisées à tort et à travers, parfois à raison, pour qualifier un duel au sommet. Et cette affiche Manchester City-Liverpool, programmée ce jeudi pour le compte de la 21e journée de Premier League, peut justement renvendiquer ces appellations.
En effet, ces élocutions sont sans doute loin d’être exagérées aux yeux des fans et des dirigeants des Reds. Pour une raison assez simple : en cas de victoire, Mohamed Salah et ses potes auraient de très fortes chances de terminer la saison à la meilleure place du championnat anglais. Chose plus observée à Anfield depuis près de trente ans.
Trop d’impatience pour ne pas juger le rendez-vous capital
1990. Telle est l’année du dernier titre de Liverpool. Le 18e dans son histoire. Autant dire que les supporters n’en peuvent plus de patienter, eux qui ont été habitués à gouverner régulièrement le royaume à partir des années 70 (quatre couronnes accrochées entre 1973 et 1979, sept entre 1980 et 1990). Alors, face au scénario actuel, impossible de ne pas voir en ce 3 janvier 2019 une date importantissime.
Ce scénario a tout, pour le moment, pour plaire au camp rouge : toujours invaincus en Premier League cette saison, les Reds n’ont laissé échapper que six minuscules points (alors que plus de la moitié de l’exercice est déjà passée) et font la course en tête avec sept unités de plus que le dauphin citizen (avant le début de la journée), champion sortant et concurrent le plus féroce à la position de leader. Si la bande de Jürgen Klopp a la bonne idée de l’emporter, elle prendra donc dix longueurs d’avance sur les Mancuniens (et neuf sur Tottenham, vainqueur de Cardiff mardi). Un matelas hyper confortable l’approchant très, très près du trophée tant convoité.
Pas de pression, les garçons…
Évidemment, la chose est plus facile à dire qu’à faire. Malgré ses derniers résultats (trois défaites sur les cinq dernières journées) et la réussite de Klopp devant Pep Guardiola (huit victoires et deux nuls en quinze confrontations), City reste un adversaire redoutable et de grande qualité. Surtout que dans sa situation, Liverpool pourrait divaguer en tâtonnant entre deux choix : se satisfaire d’un nul et attendre l’adversaire, ou l’asphyxier pour se rapprocher de l’objectif final. Objectif final, oui. Et ce, même si l’entraîneur allemand tente d’ôter intelligemment et logiquement un maximum de pression à ses poulains en refusant de considérer son équipe comme la favorite pour le trône.
« Je ne suis peut-être pas la personne la plus intelligente du monde, mais je ne suis pas un idiot, a-t-il ainsi essayé en conférence de presse suite à la raclée administrée à Arsenal (5-1) il y a quelques jours, après avoir également indiqué qu’il faudrait 105 points pour devenir champion. Je sais que notre nombre de points d’avance à la fin du mois de décembre n’est pas important. Aujourd’hui, vous êtes positifs sur notre situation… Je le comprends. Vous nous rappelez que nous sommes leaders. Mais si nous laissons échapper trois points, vous serez les premiers à écrire :« Sont-ils devenus nerveux ? » Vous avez un boulot facile, j’aimerais être à votre place. J’aimerais continuer à gagner mon salaire, mais être à votre place. » Guardiola ou Mauricio Pochettino, eux, occuperaient volontiers la sienne.
Par Florian Cadu