- Angleterre
- Premier League
- 30e j
- Manchester United/Liverpool (0-3)
Liverpool humilie Manchester United
Manchester United recevait Liverpool pour le tant attendu derby, cet après-midi. L'occasion pour les hommes de Moyes de sauver une saison décevante, pour ne pas dire cauchemardesque. Raté, les Red Devils encaissent une lourde défaite (0-3) qui sera lourde de conséquences.
Man. Utd – Liverpool (0–3) S. Gerrard (33′), S. Gerrard (47′), L. Suárez (83′) pour Liverpool.
La grisaille au-dessus de Manchester et le silence de cathédrale régnant à Old Trafford annonçaient une triste après-midi pour les hommes de David Moyes, qui pouvaient pourtant sauver une bien morne saison en cas de victoire. Une impression rapidement confirmée. Incohérente tactiquement, l’équipe de David Moyes n’a jamais été dangereuse en attaque et beaucoup trop fébrile en défense, concédant pas moins de trois penaltys dans la rencontre. Qui dit derby dit engagement, et décisions litigieuses, selon que l’on se trouve d’un côté ou de l’autre, mais globalement, Liverpool, très bien organisé, a dominé son sujet dans tous les compartiments du jeu. Suárez et Sturridge en feu comme depuis le début de l’année, Gerrard omniprésent, les Reds ont fait une grosse impression, et s’affirment encore plus comme des prétendants sérieux à une couronne qui leur échappe depuis 1990. A contrario, les supporters de Manchester United seront emplis de désespoir, après avoir vu leur équipe couler face à leur rival historique.
Stevie G, une histoire de penaltys
C’est sous le crachin typique du Nord de l’Angleterre que débute le derby entre les deux équipes les plus titrées d’Angleterre. Les visages fermés viennent confirmer l’enjeu particulier de ce match, que les deux équipes veulent à tout prix gagner. D’un côté pour éclairer une saison décevante, de l’autre pour rester dans la course au titre et revenir à quatre points de Chelsea, défait hier face à Aston Villa. Les doubles gâchettes Suárez-Sterling et Van Persie-Rooney soutenues par les jeunes prodiges Sterling et Januzaj promettent du danger, du beau jeu et des actions à foison. Seulement, en football comme dans la vie, les promesses ne sont pas toujours tenues, et les deux équipes, bien en place, ferment un peu le jeu. Sturridge, bien lancé en profondeur par deux fois, a bien l’oportunité d’ouvrir la marque, mais sa première frappe trouve le petit filet, la seconde, trop molle, termine dans les bras de De Gea (1′, 19′). L’ambiance est bien terne, et ce sont les supporters de Liverpool qui donnent de la voix dans l’antre de leur ennemi juré. Derby oblige, les duels sont enlevés, et les monstres que sont Jones, Rooney, Gerrard ou Škrtel jouent tous les coups à fond. Lorsqu’un match est fermé, la décision se fait parfois sur un coup de hasard. En fin de première période, celui-ci penche pour les hommes de Rodgers lorsque le ballon contrôlé par Suárez, magnifiquement servi par Sturridge dans la surface, touche la main de Rafael, obligé de concéder un penalty malvenu. Stevie G, tout en contrôle, profite de l’offrande et prend De Gea à contre-pied (0-1, 34′). Dix minutes plus tard, le latéral brésilien tente de rattraper sa boulette koscielnyesque en servant parfaitement Rooney d’un beau centre, mais le plat du pied de l’Anglais est bien détourné par Mignolet (43′). À la suite à cette occasion, la plus grosse du match, Clattenburg renvoie les deux équipes aux vestiaires, après ce premier acte tendu, pour ne pas dire décevant.
Vidić, retour cauchemardesque
La deuxième mi-temps débute sur un nouveau coup du sort. Sur la première incursion des Reds dans la surface, Henderson trouve Allen d’une superbe passe au-dessus de la défense, Jones bouscule le Gallois, et Clattenburg siffle un deuxième penalty logique. Gerrard, toujours, choisit le même côté à gauche du gardien espagnol et transforme (0-2, 46′). Dans la foulée, Johnson contrôle le ballon de la main droite dans sa surface, devant Mata qui revenait, mais l’arbitre ne le voit pas, ce qui a le don de rendre furieux Wayne Rooney, passablement nerveux cet après-midi. Comme souvent depuis le début de saison, le manque de cohésion collective chez les Red Devils est criant, malgré un secteur offensif où les stars sont légion. Sur un centre d’Évra, Mata, puis Fellaini tentent la frappe, mais celle de l’Espagnol est contrée, et le Belge voit la sienne s’envoler (65′). A contrario, les hommes de Rodgers sont parfaitement organisés, et devant, les deux attaquants mettent le feu à chaque incursion dans la surface mancunienne. Gerrard ne passe pas loin du triplé, mais sa lourde frappe est détournée en corner par la jambe de Jones (72′). Comme un symbole du manque de confiance des locaux, Van Persie, seul face au but, place sa tête à côté sur une offrande de Rooney (74′). Sur l’action suivante, Sturridge se laisse tomber dans la surface. L’arbitre tombe dans le panneau et sanctionne Vidić d’un deuxième carton jaune, et désigne une troisième fois le point de penalty. Gerrard a le triplé au bout du pied, mais il change de côté, et sa frappe trouve le poteau de De Gea (78′). Dans la foulée, Suárez, lancé en profondeur, humilie Jones d’un superbe sombrero avant de frapper, mais De Gea parvient à détourner en corner (83′). Ce n’est que partie remise. La frappe trop appuyée de Sturridge trouve l’Uruguayen dans la surface, qui trompe De Gea et glace encore un peu plus Old Trafford (0-3, 84′). Rooney envoie un dernier coup franc au-dessus du but de Mignolet (93′), et Clattenburg, acteur principal du match malgré lui, siffle la fin de la balade des coéquipiers de Suárez. Moyes, dépité et plus que jamais en danger, rentre au vestiaire la tête basse et voit perdurer son annus horribilis.
par Paul Piquard