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Liverpool, faible contre les faibles
La surprenante victoire de Swansea à Liverpool (2-3) sonne comme une fausse note déjà vue cette saison pour les Reds. Le revers de trop dans les ambitions de titre de LFC, qui pointe désormais à dix longueurs du leader Chelsea.
Les années défilent les unes après les autres et ça dure comme ça depuis 1990. À croire que sur la scène nationale, Liverpool FC est condamné à la nostalgie. À l’époque du dernier titre de champion d’Angleterre remporté par les Reds, Nathaniel Clyne, Georginio Wijnaldum, Philippe Coutinho, Emre Can, Divock Origi ou encore Roberto Firmino n’étaient pas nés. Tous ces joueurs étaient alignés ce samedi après-midi à Anfield face à Swansea, dernier du championnat au coup d’envoi. Mais malgré les trente points qui séparaient les deux équipes au classement, la nouvelle formation entraînée par Paul Clement est venue rafraîchir un peu plus la température du Merseyside en ce mois de janvier frisquet. Inefficace devant en première période, affreux derrière en deuxième, Liverpool, candidat déclaré au titre en fin de saison, est donc tombé à la maison contre la lanterne rouge.
Deux points sur neuf possibles
Et pourtant, les Reds avaient fait le plus dur en remontant deux buts encaissés coup sur coup au retour des vestiaires. C’était signé Roberto Firmino, d’abord de la tête, puis sur un bijou contrôle de la poitrine / reprise de volée du gauche. Le Spion Kop poussait alors à bloc derrière son équipe, après tout, il restait vingt minutes à jouer. Mais Gylfi Sigurðsson n’a pas mis longtemps à remettre la tête des Reds sous l’eau. À la finition d’une percée de Thomas Carroll où Dejan Lovren jouait remarquablement le rôle du piquet de slalom planté dans la pelouse. 2-3, score final, le constat est là : depuis le début de l’année 2017, les hommes de Jürgen Klopp ont empoché deux points sur neuf possibles. La victoire contre City le jour du réveillon semble déjà loin.
Le paradoxe, c’est que face aux cadors de Premier League, les Reds sont intraitables (victoire à Arsenal, nul à Tottenham, victoire à Chelsea, nul contre Man U, victoire contre Man City, nul à Man U). S’il devait y avoir un classement des confrontations entre les six équipes de tête, alors Liverpool serait même premier (12 points en 6 matchs) devant Chelsea (9 points en 6 matchs) et Tottenham (9 points en 7 matchs). Au contraire, quand Chelsea (deux points perdus contre Swansea) et dans une moindre mesure Tottenham (huit points perdus contre Everton, West Brom, Leicester, Bournemouth) font le plein contre les autres équipes, Liverpool accumule les accrocs (quinze points perdus contre Burnley, Southampton, Bournemouth, West Ham, Sunderland, Swansea). Et à l’heure de faire les comptes : ça fait dix points de retard pour les Reds sur Chelsea après 22 journées.
« Ça fait longtemps que ça dure »
Est-ce que Liverpool pourrait alors remonter un tel écart avec les Blues ? « Ça sera très difficile, a avoué à chaud la légende Steven Gerrard, qui vient tout juste de revenir au LFC en tant qu’entraîneur au sein de l’académie. Ça fait longtemps que ça dure : quand je jouais aussi, à chaque fois que nous étions proches de remporter le championnat, nous nous sabordions en faisant des résultats négatifs contre des équipes plus faibles. » Taquin, son acolyte de la chaîne BT Sport n’a pas manqué de lui demander s’il avait déjà repéré des jeunes défenseurs prometteurs, en référence aux errements de la charnière actuelle Lovren/Klavan. Un silence et Steven Gerrard s’est quand même bien marré sur ce coup. Plus tard, Stevie-G rappellera aussi (en souvenir d’une glissade passée à la postérité) qu’il est bien placé pour savoir que la course au titre n’est jamais finie. Les Reds recevront l’épouvantail Chelsea lors de la prochaine journée. Mais les gros, rappelez-vous, ça leur va bien.
Par Florian Lefèvre