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- Watford-Liverpool (3-0)
Liverpool, enfin destructible après sa première défaite en Premier League à Watford
Défaits pour la première fois de la saison en championnat à Watford lors de la 28e journée de Premier League, les Reds ne finiront pas l'exercice 2019-2020 invaincus. Assez logique pour le futur champion d'Angleterre, qui vit actuellement une période relativement moins faste sur le plan sportif. Peu probable, cependant, que ce minuscule coup de pompe vienne altérer sa fin de saison.
Ça y est, tout va mal à Liverpool. La dépression a débuté le mardi 18 février, jour de huitièmes de finale aller de Ligue des champions durant lequel les Reds se sont cassé les dents sur l’Atlético de Madrid et sont repartis d’Espagne avec un revers synonyme de mal de crâne. Un peu moins de deux semaines plus tard, voilà les symptômes se manifestant de nouveau dans une Premier League qu’ils pensaient pourtant utiliser comme médicament : sur la pelouse anxiogène de Watford, 19e avant le début de la 28e journée et auteur de six matchs consécutifs sans succès toutes compétitions confondues, les Merseysiders se sont fait enrhumer en encaissant trois buts entre la 54e et la 72e minute (doublé d’Ismaïla Sarr, une réalisation pour Troy Deeney). Résultats de cette deuxième période toussoteuse : une défaite 3-0, et un rêve d’invincibilité en championnat qui prend fin après s’être rendus indestructibles dans la compétition depuis le 3 janvier 2019 (soit 44 parties !).
Pour ne rien arranger, le Telegraph a indiqué que ce foutu coronavirus pourrait empêcher le leader (22 points d’avance sur Manchester City, avec une rencontre d’avance) de soulever le titre tant attendu si l’épidémie venait à se répandre et imposait une suspension de l’épreuve. Enfin, l’indispensable capitaine pulmonaire Jordan Henderson – blessé aux ischo-jambiers en C1 et dont l’absence peut en partie expliquer le déséquilibre de sa formation sur la pelouse des Hornets – fait du mal à l’organisme de l’ogre et va devoir attendre encore un peu avant de jouer son rôle thérapeutique. De quoi hurler à l’urgence, et s’inquiéter d’une possible maladie sur le long terme ?
Loin, très loin d’une « grande catastrophe »
Non, bien sûr que non. Le trait est évidemment ultra-exagéré, et Liverpool ne va pas mal du tout. Seulement, les Reds n’ont tellement pas habitué leurs supporters à perdre et à se montrer si peu dangereux cette saison (une seule frappe cadrée malgré 71% de possession de balle, à Watford) qu’il est de bonne guerre de les taquiner un peu. Surtout que l’occasion ne se représentera pas forcément, tant le projet sportif mené par Jürgen Klopp paraît stable. Un Klopp qui, bien conscient de l’immense rareté des saisons sans aucune défaite (en Angleterre, seuls Preston North End en 1888-1889 et Arsenal en 2003-2004 ont signé un tel exploit), a légitiment relativisé la contre-performance de ses petits protégés.
44 – Liverpool a perdu un match de Premier League ?? pour la 1e fois depuis janvier 2019, soit la fin d’une invincibilité de 44 matchs dans la compétition. Séisme. #WATLIV pic.twitter.com/DDh6HizVS5
— OptaJean (@OptaJean) February 29, 2020
« Nous ne pensons pas que ce soit la plus grande catastrophe du football mondial, nous accusons le coup de cette défaite, mais nous avons maintenant l’occasion de montrer à nouveau notre capacité de réaction. Je vois ça plutôt positivement parce que désormais, nous allons pouvoir à nouveau jouer un football libéré, a ainsi réagi l’entraîneur allemand, en conférence de presse. Nous n’espérions pas gagner autant de matchs… Cela n’a jamais été facile et ce ne sera jamais facile, mais il faut continuer. Ce qu’ont fait les garçons jusqu’ici est exceptionnel, mais ce n’est pas fini ! »
Neville jubile… mais n’est pas tranquille
Là est désormais toute la difficulté, pour l’ancien coach du Borussia Dortmund : trouver les mots et la force pour combattre la lassitude du quotidien à l’approche des prochaines échéances (notamment européennes), afin de conserver un effectif fatigué qui manque logiquement de fraîcheur après avoir remporté à moins de six mois d’intervalle la coupe aux grandes oreilles et la Coupe du monde des clubs disputée au Qatar.
— Gary Neville (@GNev2) February 29, 2020
En attendant, les Reds doivent également subir les quelques gentils messages de raillerie. À l’instar de celui de Gary Neville, débouchant le champagne en hommage au 3-0 subi par ses ennemis, ou de ceux des fans des Gunners, ravis de rester les uniques « Invincibles » en Premier League. Que Liverpool se rassure : l’humour demeure un bon moyen pour extérioriser un soulagement, et la moquerie constitue bien souvent la seule arme à dégainer face aux équipes qui font peur. Or, les Scousers risquent de continuer à effrayer leurs adversaires encore un bon moment.
Par Florian Cadu