- League Cup
- 8es
- Liverpool-Arsenal (5-5, 5-4 tab)
Liverpool élimine Arsenal au terme d’un match dingue
Une Coupe de la Ligue sur le déclin, ou son homologue anglais sponsorisé par une boisson énergétique thaïlandaise ? Il n'y avait pas photo sur le papier, Liverpool et Arsenal l'ont confirmé sur le terrain. Leurs jeunesses ont fait souffler un vent de folie sur Anfield Road. Mais au bout, une seule sort triomphante.
Liverpool 5-5 (5-4 tab) Arsenal
Buts : Mustafi (6e CSC), Milner (43e), Oxlade-Chamberlain (58e), Origi (62e, 90e +4) pour Liverpool ; Torreira (19e), Martinelli (26e, 36e), Maitland-Niles (54e), Willock (70e) pour Arsenal
1-0. 1-1. 1-2. 1-3. 2-3. 2-4. 3-4. 4-4. 4-5. 5-5. Et 5-4 t.a.b.
Ça, c’est la poursuite royale offerte par Reds et Gunners à Anfield. Un anonyme huitième de finale de League Cup entre coiffeurs, un mercredi, dans une froide soirée d’automne, aura donc débouché sur l’un des matchs les plus fous de la saison, déjà. Comme cela, sans prévenir. Enfin si, un peu quand même : voir Özil titulaire après une mise à l’écart de six matchs est déjà une surprise en soi. En tout cas, moins que la première erreur défensive des hommes d’Emery d’entrée de jeu, à savoir le genou contre son camp de Mustafi.
Des buts et des buts
Et puis le match bascule dans l’irrationnel, limite fantastique. Quatre buts en 24 minutes, tous frappés du sceau d’un même homme : Gabriel Martinelli, 18 ans. Sur l’égalisation d’Arsenal, c’est lui qui fout le souk dans la défense rouge avant la conclusion de Torreira. Les deux suivants, il s’en charge de sang-froid, tueur aux moments de conclure. Et le penalty concédé par Arsenal, transformé par Milner, pour conclure cette séquence folle ? Toujours lui, à la faute sur Elliott. Un homme et des chiffres : cinq buts en 37 minutes à Anfield, sept pions en autant de sorties pour le Gunner on fire. Consonne, voyelle, consonne, consonne, voyelle, consonne, voyelle, consonne, consonne, voyelle : dix lettres, Martinelli.
Origi, c’est la Ligue des champions
Terminé, bonsoir, on enfile les charentaises avant liquidation ? Rien du tout pour la folle jeunesse en place. Moins de dix minutes de jeu en seconde période qu’une nouvelle erreur défensive envoie les avants sur orbite, avec une talonnade délicieuse et décisive d’Özil pour la conclusion de Maitland-Niles. Avant le double-double final. D’un côté, les patates de forains balancées par Oxlade-Chamberlain et Willock pour ajouter des frappes de loin à la fête. De l’autre, le doublé monstrueux d’Origi : entre le contrôle derrière la jambe pour le 4-4 à la 70e et la reprise de volée pour le 5-5 dans les arrêts de jeu, les cœurs balancent. Ceux des Reds, d’amour fou ; ceux des Gunners, d’écœurement.
Parce qu’au contraire de la seule autre fois où Liverpool a encaissé cinq buts à domicile sur les 66 dernières années, il n’y aura pas de sixième ficelle. C’était en 2007, l’œuvre d’Arsenal en League Cup, déjà. Dani Ceballos n’avait pas 12 ans, il ne s’en souvient probablement pas. Mais il n’oubliera pas son tir au but repoussé par Kelleher ce soir. Parce que ce sera à peu près la seule fois où un gardien aura mis en échec un adversaire. Et surtout parce que cet échec élimine son équipe. Un perdant magnifique, certes, mais un loser quand même.
Liverpool(4-3-3) : Kelleher – Milner (cap.), Van Den Berg, Gómez, Williams – Lallana, Keita (Jones, 55e), Oxlade-Chamberlain (Chirivella, 81e) – Brewster, Elliott, Origi. Entraîneur : Jürgen Klopp.
Arsenal (4-2-3-1) : Martinez – Kolašinac (Tierney, 83e), Mustafi, Holding, Bellerín (cap.) – Willock, Torreira (Ceballos, 72e) – Saka, Özil (Guendouzi, 65e), Maitland-Niles – Martinelli. Entraîneur : Unai Emery.
Par Eric Carpentier