Liverpool, c’est de la dynamite !!!

S’il n’était pas aussi frigide, on imaginerait bien Rafael benitez boire du petit lait. Lui un entraîneur défensif ? Pouah ! Demandez donc au Real Madrid atomisé mardi (4-0). Interrogez aussi Manchester United démoli devant son public (4-1). Huit buts passés aux doubles champions d’Espagne et d’Angleterre sortant pour un seul encaissé sur une penalty largement évitable : qui dit mieux ? L’orgueilleux Espagnol n’avait pas attendu ces deux démonstrations de force pour assurer la défense de son attaque. « Mon équipe est celle qui a le plus marqué de buts toutes compétitions confondues la saison passée et qui a le plus tiré au but » . Ok, ok… Mais n’empêche, la multitude de matches nuls et vierges, les victoires arrachées parfois par un tout petit but avaient renforcé l’idée de Reds empotés dans le secteur offensif. Boring Liverpool entend-on régulièrement outre-manche. Après la plus grosse victoire rouge à Old Trafford depuis 1936, le refrain devrait être un peu moins d’actualité.

Manchester trop continental

Au vrai dès les premières minutes, on comprit que Liverpool était dans un bon jour. Mardi, le kop d’Anfield pouvait s’inquiéter avant le duel face au Real de savoir si ses protégés n’avaient pas déjà la tête tournée vers samedi. Ce samedi, les supporters rouges pouvaient s’interroger si les Reds n’avaient pas laissé trop de cannes mardi. Dans les deux cas, les partenaires de Steven Gerrard ont répondu présent. A commencer par Gerrard himself. Auteur d’un doublé en Ligue des champions, le skipper est entré dans la partie tambour battant après une poignée de premières minutes à jauger les locaux. Le problème avec des équipes de la classe de MU, c’est cette capacité à faire la différence à n’importe quel moment.. Même sans munitions.

Alors que Manchester n’avait strictement rien montré, que Liverpool semblait à son aise à l’image du crochet supersonique de Fernando Torres pour s’ouvrir le chemin du but sans succès (19e), les Red Devils se voyait offrir un coup de pouce du destin. Une balle sans danger immédiat de Tevez pour Park, fauchage stupide de Reina in da box, péno : Cristiano Ronaldo pour la sentence (23e, 1-0). Liverpool pouvait se les bouffer et se repasser la litanie des matches de bonne tenue finalement perdus sur des coups d’un destin régulièrement contraire en Angleterre. En face, MU ressemblait plus que jamais à sa version actuelle : en place, appliqué et surtout ultra-réaliste.

Liverpool allait trop vite

Mais on l’a dit en avant-match, ce genre de profil très continental n’est pas pour déplaire à Liverpool. Un peu sonnés, les Reds reprenaient vite leur entreprise de démolition. En attendant la faille. Comme celle ouverte par Vidic, victime du courant d’air « El Nino » Torres avant que celui-ci n’aille ajuster Van der Sar (28e,1-1). La vitesse des Reds (des raids) allaient mettre toute la fameuse arrière-garde mancunienne sur les talons. Juste avant la pause, c’est Gerrard qui prenait la tangente : faute d’Evra dans la surface, péno transformé par Stevie himself (1-2, 43e). La fameuse défense de Manchester restée invaincue 21h51 en Premier League cette saison et la plus hermétique de l’histoire l’an passé, volait tout simplement en éclat.

Au retour des vestiaires, malgré de vagues poussées locales (Rooney très remuant), c’est bien Liverpool qui gardait la main. Encore lancé plein pot vers le but, Gerrard provoquait l’expulsion de Vidic, encore dépassé. Sur le coup-franc, Aurelio trouvait la lucarne intérieure d’un Van der Sar resté scotché comme pour se mettre au diapason de l’ensemble de son équipe. En fin de match, Dossena, comme face à Madrid, y allait de sa contribution sur le quatrième pion pour la plus large défaite de MU à Old Trafford depuis 1992 (face à QPR).

Après cinq ans d’humiliation à Manchester, Liverpool a enfin trouvé la clé. Bon pour le moral, bon aussi sur le plan comptable puisque les Reds reviennent à quatre points. Pas d’emballement toutefois, les Diables ont encore un match en moins. Surtout, Liverpool va vite retrouver les Fulham, Blackburn et Cie, qui lui casse les bonbons. C’est con : ça devrait toujours être la Ligue des champions.