- Premier League
- J18
- Liverpool-Burnley (0-1)
Liverplouf
Incapable de trouver le chemin des filets depuis quatre matchs, Liverpool n'avance plus depuis les fêtes et voit la tête de la Premier League s'éloigner inexorablement. Pire, les hommes de Jürgen Klopp ont cédé jeudi contre Burnley. Il s'agit de leur premier revers à Anfield depuis avril 2017. Une autre époque.
« Nous avions 100% des occasions. Nous avons du mal à marquer des buts ces derniers temps, ce qui est difficile à expliquer. Les gens diront que nous avons perdu confiance, mais je pense que nous l’avons toujours. » Au moment de résumer la situation des joueurs de Liverpool, Gini Wijnaldum s’est montré plutôt lucide. Car c’est bien ce qui pèche du côté de Liverpool depuis maintenant un mois : l’efficacité face au but, disparue depuis quatre rencontres en Premier League. La pire série depuis plus de quinze ans pour l’un des clubs les plus titrés du Royaume. Et dire qu’avant cette série, les Reds restaient sur un carton offensif à Crystal Palace (0-7)….
Le trio ne répond plus
Jeudi soir contre Burnley, c’est l’ensemble de l’attaque des champions en titre qui a failli. Mohamed Salah et Roberto Firmino sur le banc, Divock Origi et Xherdan Shaqiri n’ont pas brillé, loin de là. Le Belge s’est même offert le plus gros loupé de la soirée en balançant sa frappe sur la transversale alors qu’il s’était présenté seul devant Nick Pope. Avant de voir tous ses coéquipiers se heurter à la muraille anglaise. « Nous avons perdu le match, et c’est de ma faute. C’est mon travail de m’assurer que les garçons soient dans les meilleures conditions et arrivent sur le terrain avec de la confiance. Cela n’a pas fonctionné », s’est pour sa part lamenté Jürgen Klopp après ce quatrième match consécutif sans voir son équipe lever les bras.
Une inefficacité qui frappe les hommes de la Mersey depuis les fêtes. West Bromwich ? Un but rapide de Sadio Mané, et puis plus rien. Ah si, une égalisation concédée bêtement sur corner (1-1). Newcastle ? Une sieste de 90 minutes (0-0). Southampton ? Une erreur défensive facturée d’entrée par Danny Ings avant de passer tout le match à courir après le score, en vain (1-0). Manchester United ? Un score nul et vierge presque heureux au regard des occasions concédées à Paul Pogba et ses copains en seconde période (0-0). Le dernier mois des Reds en Premier League est indigne d’un champion en titre en quête d’un back to back.
Avril 2017 : foudroyé par le Crystal Palace de Yohan Cabaye
Pire encore, ce revers subi en fin de match face à un candidat au maintien nous ramène longtemps en arrière, à une époque que Liverpool pensait avoir laissé derrière lui. Le 23 avril 2017, pour être tout à fait précis, et un revers devant le Crystal Palace de Yohan Cabaye (1-2, doublé de… Benteke). Soit à peine un an et demi après l’arrivée de Jürgen Klopp dans la grisaille du nord de l’Angleterre, apportant avec lui le vent du renouveau. Incapable de se battre pour les premières places depuis de longues années, cette mouture des Reds est alors en pleine reconstruction, bien loin du rouleau compresseur vainqueur de la Ligue des champions et capable de glaner 196 points sur deux saisons du championnat le plus dense de la planète.
Mais au-delà de la boîte à souvenirs, c’est surtout le bilan comptable de ce Liverpool 2020-2021 qui devient inquiétant. Intenables depuis deux ans avec un effectif resserré, les Reds paraissaient capables de surmonter la cascade de blessures qui les a frappés depuis le début de saison, eux qui occupaient la première place du classement à l’approche du Boxing Day. Cinq journées plus tard, le trio Salah-Firmino-Mané ne fait plus peur à personne, pas même à un modeste seizième de Premier League, et la concurrence n’attend pas les attardés. Au même titre que Tottenham et Chelsea, qui l’accompagnaient au sommet durant l’automne, Liverpool a devant lui un montagne à gravir s’il veut croire en son destin. Et ne pas attendre à nouveau 30 ans.
Par Tom Binet