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L’Italie se voit-elle trop belle ?

Chérif Ghemmour
L’Italie se voit-elle trop belle ?

L’azur à l’usure ! Afin de confirmer leur statut de favoris du groupe A et de sérieux outsiders du tournoi, les flamboyants Bleus d’Italie devront d’abord dominer la Turquie, la Suisse et le pays de Galles. Les Forts du Bosphore et les Coucous suisses devraient se disputer la place de second...

L’hymne italien entonné à pleins poumons résonnera à nouveau comme un défi : « Unis par Dieu, qui peut nous vaincre ? » Presque personne quand ce dieu se nomme Roberto Mancini… Arrivé en mai 2018 à la suite de la traumatique élimination pour la Coupe du monde en Russie, Mancini a ressuscité une Squadra reléguée en Intertoto. Invaincue depuis 25 matchs (record de Lippi égalé), l’Italie a survolé sa poule qualificative avec 10 victoires en 10 matchs, 37 buts pour et 4 contre ! En Ligue des nations, les Azzurri se sont qualifiés pour les demi-finales, en dominant la Pologne et surtout les Pays-Bas. À Amsterdam, ils ont littéralement baladé les Oranje, trahis au score par un 1-0 trop radin vu leurs innombrables occases. Style affirmé, identité de jeu claire, cohérence tactique : Roberto Mancini a fait pronto pour restaurer le lustre d’une nation autrefois vainqueur du tournoi (1968) et deux fois finaliste (2000 et 2012). En éliminatoires du Mondial 2022, sa squadra Ferrari est déjà leader après 3 victoires en 3 matchs !

Sa sélection rajeunie a une coloration juventina moins prononcée qu’à l’accoutumée. Elle s’articule en 4-3-3 avec une équipe type fluctuante qui puise dans plusieurs clubs de Serie A. Sauf impair, on retrouvera des valeurs sûres, tels Donnarumma dans les buts et la paire Insigne-Immobile (20 et 19 buts en championnat) en attaque, complétée par Chiesa ou Bernardeschi. Verratti et Jorginho font figure d’anciens dans un milieu où se bousculent aussi Locatelli, Pessina, Pellegrini et bien sûr la pépite de l’Inter, Nicolò Barella. En défense, Florenzi à droite et Spinazzola à gauche encadreraient les grognards juventini Chiellini et Bonuccci (un but et trois passes décisives lors des qualifs). À moins que Mancini ne leur préfère Acerbi (Lazio) et l’excellent Bastoni (Inter)… Très tôt écartés en coupes d’Europe, signe objectif d’une baisse de compétitivité continentale, les clubs italiens ont paradoxalement animé une Serie A très ouverte, boostée par une Inter surpuissante et une Atalanta rafraîchissante (au même titre que Sassuolo). La crise de la Covid qui a durement frappé la Péninsule a aussi soudé les énergies du foot italien. Les internationaux italiens, libérés précocement des coupes d’Europe, commenceront le tournoi a priori plus reposés et dans le confort de nation-hôte qui les verra jouer leurs trois matchs de poule à l’Olimpico de Rome. Avec d’entrée un choc contre la Turquie !

Turquie. Suisse. Galles. Dans cet ordre ?

Deuxième derrière la France, mais en lui prenant 4 points sur 6 et terminant comeilleure défense sur 55 nations (3 buts encaissés), la Turquie avait impressionné en éliminatoires. Le football turc s’est ensuite distingué avec le milieu Çalhanoğlu, énorme avec l’AC Milan, avec aussi le roi Yılmaz qu’on disait déclinant l’an passé, mais redevenu souverain avec ses collègues de sélection Yazıcı et Çelik, larges contributeurs du titre de champion de France du LOSC. Sans oublier non plus un départ tonitruant en éliminatoires de Mondial 2022 avec une victoire sans appel 4-2 face aux Pays-Bas, dont un triplé du Kral ! Entraîneur de la légendaire Turquie troisième au Mondial 2002, Şenol Güneş est revenu en mars 2019 piloter une sélection du Bosphore aux participations régulières à l’Euro (1996, 2000, 2008 et demi-finaliste, puis 2016). Disposé en 4-1-4-1 virant parfois au 4-4-2, le solide bloc turc est parfaitement vertébré autour d’un axe Cakir (le gardien, préféré à Günok), du défenseur central Sönyücü, de Yokuslu et Tufan (le patron du jeu) au milieu, et enfin de B. Yılmaz en pointe mortelle. Jeune et talentueuse, cette Turquie à fort potentiel qui fait suite à celle de l’Euro 2016 sortie en poule peut espérer finir deuxième et vivre une belle aventure cet été afin de prendre date pour le Mondial 2022 où elle arrivera à maturité…

Sauf que sa concurrente suisse a aussi des arguments ! Présente à toutes les coupes du monde depuis 2006, elle n’avait cédé qu’aux tirs au but face à la Pologne en 8es de l’Euro 2016, puis avait fini médaille de bronze en Ligue des nations 2019 et première de son groupe de qualif de cet Euro. À la tête d’un groupe expérimenté, le sélectionneur de longue date Vladimir Petković s’appuie sur un 3-4-1-2 éprouvé qui déploie désormais un jeu plus audacieux et à la possession accrue. Les tauliers sont connus : Sommer dans les buts, le trio défensif Akandji-Schär-Elvedi, puis Zuber, Xhaka, Freuler et Mbabu au milieu qui soutiennent le trident offensif quasi inamovible Embolo-Seferović et Shaqiri plus en retrait. Les Helvètes peuvent rêver d’un premier quart de finale depuis 1938 à condition de muscler un mental parfois défaillant en fin de match et en gérant d’entrée les longs déplacements de Bakou (contre Galles) à Rome (contre l’Italie), puis à Bakou (contre la Turquie)… Et le pays de Galles ? Hormis le remplacement tapageur de Ryan Giggs (poursuivi en justice pour violences conjugales) par son assistant Robert Page en avril dernier, tout va très bien ! Après leur glorieuse demi-finale de l’Euro 2016 perdue 2-0 face au Portugal, les petits Gallois se sont encore invités au grand raout européen. Deuxièmes derrière les Croates, ils avaient célébré leur qualif avec humour après leur victoire décisive face à la Hongrie en déployant leur drapeau national annoté du célèbre « Wales. Golf. Madrid. In that order » ! Clin d’œil à leur héros et capitaine, Gareth Bale, qui sera à nouveau le fer de lance d’une équipe qui flashe devant, mais qui flanche derrière. Un handicap qui l’installe a priori en position défavorable… Mais qui sait ? On guettera, devant, les flammes des Dragons rouges que sont Gareth-le-Grand, Aaron Ramsey, Kieffer Moore (le géant de Cardiff City) et bien sûr Daniel James, la flèche juvénile de Manchester United !

Targhalline : « Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »

Chérif Ghemmour

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