- Euro 2020
- Quarts
- Belgique-Italie (1-2)
L’Italie scalpe la Belgique après un opéra de football
Dans un match de haute volée, Belges et Italiens ont offert un spectacle de choix aux privilégiés de l'Allianz Arena. Bien plus décomplexés qu'en huitièmes, les Italiens, emmenés par Barella et Insigne, se sont logiquement imposés (2-1) et affronteront l'Espagne en demi-finales. Une stat ? La Nazionale est invaincue depuis 32 matchs.
Belgique 1-2 Italie
Buts : Lukaku, 45e+2 sp) pour les Belges // Barella (31e), Insigne (44e) pour la Squadra
Clairement, ce vendredi soir, Belges et Italiens n’avaient pas envie de disserter sur l’architecture de la Marienplatz de Munich avant de se rentrer dans le lard. Dans une Allianz Arena à la jauge bien trop frustrante (14 500 supporters) pour un festival offensif de cette envergure, Romelu Lukaku lance les hostilités dans la profondeur, mais Gianluigi Donnarumma sort dans ses pieds (2e). Tout juste le temps d’envoyer une demi-volée au-dessus, signalée hors-jeu (4e), que l’attaquant de l’Inter Milan voit ses potes transalpins répliquer. L’Italie presse haut, obtient un coup franc excentré que Girgio Chiellini puis Leonardo Bonucci dévient dans les filets de Thibaut Courtois (13e). La VAR confirme le hors-jeu du premier nommé qui se prend quatre minutes plus tard une praline de Kevin De Bruyne en pleine poire (17e). C’est haletant, emballant, Chiellini charrie De Bruyne et a l’air de lui lâcher un « frappe plus fort gamin la prochaine fois ». Au milieu de terrain, Marco Verratti et Youri Tielemans jouent à touche-touche. L’Italien plaque au sol son homologue qui lui répond 30 secondes plus tard en mode boucher d’un tacle par derrière à ne montrer dans aucune école de football. Biscotte des deux côtés, balle au centre. Enfin surtout balle qui vient chatouiller les gants de Donnarumma, encore, après un nouveau contre venu d’outre-Quiévrain. De Bruyne met Bonucci à l’amende et déclenche pied gauche. Le portier du Milan, annoncé à Paris, ouvre sa main droite de bûcheron (22e). De Bruyne, encore, remis de sa blessure à la cheville après le huitième de finale face au Portugal, remonte 30 mètres en quatre secondes pour décaler Lukaku à droite qui vient là aussi taquiner Donnarumma (26e). Impossible d’aller prendre une bière au frigo ou de s’offrir une pause pipi sans rater un instant de grâce.
Le bijou d’Insigne
Nouveau coup franc pour les hommes de Roberto Mancini, rapidement joué par Ciro Immobile. Jan Vertonghen s’invente une vie de dribbleur dans sa propre surface. Barella traîne par là, intercepte, transmet à Barella qui enchaîne de manière splendide dans la surface pour tromper Courtois resté pantois (0-1, 31e). Toujours autant en galère sur son côté droit, Thomas Meunier se prend vague sur vague de la doublette Spinazzola-Insigne. Lorenzo Insigne justement, qui s’était déjà essayé à la lucarne opposée sans réussite (27e), endosse son costume de maestro pour enrhumer Tielemans d’un crochet pour ensuite enrouler sa frappe avec un flegme insolent (0-2, 44e). C’est digne d’un opéra de Verdi, mais les Belges, qui viennent d’encaisser plus de buts en l’espace d’une mi-temps que depuis le début de l’Euro, sonnent le clairon. Jérémy Doku prend le meilleur sur Di Lorenzo dans la surface italienne. L’ailier rennais, titulaire en lieu et place d’un Eden Hazard posé dans les tribunes (blessure à la cuisse), est suffisamment malin pour obtenir le penalty, transformé par Lukaku sans sourciller (1-2, 45e+2). Son quatrième but dans cet Euro. Quoi, on est déjà à la 45e minute ? L’entracte est salvateur, Doku déborde à nouveau le long de la ligne de corner et sollicite Donnarumma (55e). Doku, encore et toujours, lance De Bruyne, qui trouve au second poteau Lukaku, lequel voit miraculeusement la fesse de Spinazzola sauver celles de ses potes sur la ligne (61e). Quatre minutes plus tard, Spinazzola est à la conclusion d’un mouvement de haute voltige avec Insigne, ça vient frôler les filets de Courtois (65e). Insigne tente encore sa chance (69e). Tout juste entré en jeu pour redynamiser le secteur offensif belge, Dries Mertens décale Nacer Chadli qui centre, mais Thorgan Hazard tente une aile de pigeon infructueuse (71e). Le pauvre Chadli, touché, ne passe que trois minutes sur le pré. Il est rejoint à l’infirmerie, dans la foulée, par Spinazzola, victime d’un claquage après une prestation de patron. Le Romain ne voit pas Doku, pas inhibé pour un sou, filer une belle frayeur aux Italiens (84e). La dernière du soir pour des Italiens prêts à défier n’importe qui sur le ring. Donnez-leur l’Espagne désormais.
Belgique (3-4-2-1) : Courtois – Vertonghen, Vermaelen, Alderweireld – T. Hazard, Witsel, Tielemans (Mertens, 70e), Meunier(Chadli, 70e, Praet, 74e) – De Bruyne, Doku – Lukaku. Sélectionneur : Roberto Martínez.
Italie (4-3-3) : Donnarumma – Di Lorenzo, Bonucci, Chiellini, Spinazzola (Emerson, 80e) – Barella, Jorginho, Verratti (Cristante, 74e) – Chiesa (Toloi, 90e+1) Immobile (Belotti, 74e), Insigne (Berardi, 79e). Sélectionneur : Roberto Mancini.
Résultats et classements de l’Euro 2020Par Florent Caffery