- International
- Éliminatoires Euro 2016
- Italie/Croatie (1-1)
L’Italie et la Croatie se neutralisent sous les flammes
Dominée dans le jeu par des Croates remuants et audacieux, la Squadra Azzurra obtient un bon nul compte tenu des blessés et de son statut d'équipe en reconstruction (1-1). Pas de bouleversements en tête du groupe H, l'Italie et la Croatie ne se lâchent plus d'une semelle.
A. Candreva (10′) pour Italie , I. Perišić (15′) pour Croatie.
Il y a eu du feu, des blessés, et pas mal de duels musclés. Ce n’est pas la troisième guerre mondiale, mais un Italie-Croatie sous haute tension, entaché par des ultras débiles qui ont bien failli faire stopper la rencontre après 70 minutes de jeu. Finalement relancé après un quart d’heure d’interruption, ce match au sommet du groupe H n’a pu désigner de vainqueur. Souvent inquiétée mais rarement inquiétante, la Nazionale repart avec un nul qui a tout d’une petite victoire vu la physionomie de la partie et la combativité croate. Modrić s’est blessé, Perišić a raté le doublé et la balle de match à quatre minutes du terme, alors oui, ce dimanche soir, Niko Kovač quittera San Siro avec des regrets. De son côté, Antonio Conte a tenté des choses, testé de nouveaux dispositifs, et a surtout fait ce qu’il a pu avec les moyens du bord.
Candreva actionne, Perišić sanctionne
En trompant Subašić dès la 11e minute par une frappe des vingt mètres catapultée au ras du montant du portier monégasque, Antonio Candreva pense sans doute avoir assommé moralement des Croates clairement dominateurs dans ce début de partie. Sauf qu’avec son milieu en or massif, l’équipe de Niko Kovač remet rapidement les points sur les I, et les compteurs à zéro. 15e minute, Ivan Perišić déborde côté gauche, pénètre dans la surface, arme, et bombarde. Buffon, masqué par sa défense et sa nouvelle frange un poil ringarde, se troue en voulant bloquer le cuir. Un partout, les vieux démons italiens ressurgissent. Boiteux et grimaçant, Luka Modrić est contraint d’abandonner ses partenaires dix minutes plus tard. Une course trop appuyée, un adducteur qui lâche, et voilà le feu follet madrilène hors d’état de nuire. La 28e, c’est également le moment que choisit Conte pour faire sortir Pasqual et entrer Soriano. Pas de blessure à l’horizon, mais un choix tactique surprenant dont seul le père Antoine a le secret. De nouveau dominée après la demi-heure, la Squadra s’en remet aux débordements d’un Candreva décidément impeccable ce soir. Tout le contraire de Gigi Buffon qui manque de peu sa seconde cagade de la soirée sur une sortie très gênante devant Mandžukić, juste avant la pause.
San Siro en flamme
On le sait, Conte l’a dit, répété, et ça se voit sur le terrain : son équipe est décimée. Privée d’au moins quatre de ses cadres, tous blessés ou suspendus, la Squadra se fait asphyxier par des Croates alertes et insolents techniquement. En terres ennemies, les hommes de Kovač font courir des Italiens limités et beaucoup trop timides offensivement. Mais alors que l’Italie s’apprête à plier, la rencontre est interrompue par une pluie de fumigènes venue de la tribune visiteurs. San Siro s’embrase, les forces de l’ordre interviennent et le match finit par reprendre dix minutes plus tard. La Nazionale va mieux, retrouve un semblant de mordant et se procure de nouveau quelques occasions via Pellè et El Shaarawy, tous deux entrés en jeu à la place de la doublette Zaza-Immobile, transparente. Mais quand la rencontre semble s’acheminer sur un nul pas forcément mérité pour les Croates, Ivan Perišić repart en guerre, shoote, et loupe le cadre (86e). La balle de match était au bout de son pied gauche. Buffon, visiblement battu, pousse un « ouf » de soulagement.
⇒ Les autres résultats de la soirée
Par Morgan Henry