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L’Italie bien au rendez-vous
Sans trembler le moins du monde, l'Italie a validé sa qualification pour l'Euro ce week-end en Azerbaïdjan. Une bonne habitude pour la Nazionale qui n'a plus perdu le moindre match éliminatoire depuis plus de neuf ans. Suffisant pour être considérée comme un favori dans huit mois ? Sans doute pas, et ça arrange la Squadra Azzurra.
6 septembre 2006. 59 jours à peine après la finale du Mondial en Allemagne, la France et l’Italie se retrouvent déjà. Au stade de France pour le deuxième match des éliminatoires de l’Euro 2008. Domenech reconduit pour l’occasion 9 des 11 finalistes de Berlin, Barthez ayant cédé sa place à Coupet et Govou remplaçant numériquement le frais retraité Zidane. En face, Donadoni, qui a succédé à Lippi, doit faire avec un groupe fortement remanié et un effectif à court de forme, puisque la Serie A n’a pas encore repris. Résultat, la France poussée par l’esprit de revanche ne fait qu’une bouchée de la Squadra Azzurra. Il ne faut que 68 secondes à Govou – titulaire surprise – pour ouvrir le score sur une jolie volée. Henry double, lui, la mise dès la 16e minute. La réduction du score de Gilardino n’est qu’anecdotique, d’autant plus que Govou signera son doublé pour enterrer la victoire de prestige des Bleus. Côté italien, la défaite ne laissera pas trop de traces, puisque la Nazionale enchaînera derrière 9 victoires et 1 nul (0-0 contre la France à Milan, ndlr) pour tranquillement se qualifier en tête du groupe. Surtout, cette défaite reste la dernière en date de l’Italie lors d’une phase éliminatoire.
La passe de 50 dans le viseur contre la Norvège
Effectivement, depuis ce revers sur la pelouse du stade de France, l’Italie a enchaîné 49 matchs éliminatoires sans la moindre défaite (36 victoires, 13 nuls). Un record évidemment. D’abord avec Roberto Donadoni donc. Puis avec Marcello Lippi (7 victoires, 3 nuls lors des qualifications pour le Mondial 2010), Cesare Prandelli (8 victoires, 2 nuls pour l’Euro 2012 et 6 victoires, 4 nuls pour le Mondial 2014) et enfin Antonio Conte (6 victoires, 3 nuls pour l’instant). Ce qui laissera ainsi l’occasion à la Squadra Azzurra de viser la passe de 50 matchs éliminatoires sans défaite face à la Norvège ce mardi à Rome. Une jolie performance qui mérite d’être saluée. Car même si les adversaires rencontrés lors des qualifs ne sont pas tous des foudres de guerre, rester plus de 9 ans invaincu en qualification représente un sacré exploit. Un exploit encore plus frappant lorsqu’il est comparé au bilan en amical de la Squadra Azzurra sur la même période : seulement 12 victoires pour 17 matchs nuls et 15 défaites. Autant dire que les Azzurri n’ont pas franchement tendance à se stresser pour les amicaux.
La confusion de Conte
Ce qui a toutefois une incidence sur le classement FIFA puisque l’Italie n’y pointe aujourd’hui qu’à la 17e place. Une position qui agace Antonio Conte : « La Croatie est devant nous (au classement FIFA) alors qu’elle n’est que troisième du groupe. Il y a des mécanismes que j’ai du mal à comprendre » , s’est ainsi emporté le natif de Lecce après le match contre l’Azerbaïdjan. « C’est absurde que l’Argentine soit première sans avoir rien gagné. Nous avons perdu un amical en juin contre le Portugal, quand tout le monde était déjà en vacances et nous pouvons payer cher cette défaite » , a-t-il ajouté en se méprenant. Car les têtes de série pour l’Euro n’ont aucun rapport avec le classement FIFA. Effectivement, seul compte le classement UEFA (pour les nations) basé sur les résultats en match officiel depuis les qualifications pour l’Euro 2012. Ainsi la France (pays organisateur), l’Espagne (tenante du titre), l’Allemagne, l’Angleterre et le Portugal sont assurés d’être parmi les 6 têtes de série. Reste donc une place à prendre entre l’Italie, les Pays-Bas et la Belgique. Une place qui reviendrait à la Nazionale si elle bat la Norvège, et que dans le même temps la Belgique ne bat pas l’Israël et que les Pays-Bas ne se qualifient pas pour l’Euro. Compliqué.
Plutôt outsider que favori
Ainsi il y a de fortes chances que l’Italie ne soit pas tête de série lors du tirage au sort programmé le 12 décembre prochain à Paris. Ce qui irait de paire avec le statut de la Nazionale qui fait plus figure d’outsider pour l’Euro que de véritable favori. Ça tombe bien, c’est le rôle qui lui convient le mieux. La Squadra Azzurra se révélant historiquement meilleure lorsque l’on n’attend rien d’elle. En atteste par exemple le dernier Euro où pas grand monde n’imaginait la troupe de Prandelli se frayer un chemin jusqu’en finale. Ça ne sera pas franchement différent cette fois, et ce n’est pas Antonio Conte qui s’en offusquera : « Il faut toujours être ambitieux. Avec du travail et nos qualités, on peut rivaliser avec tout le monde. Nous ne serons pas favoris, mais j’espère, ou plutôt je compte, pouvoir travailler à la fin du championnat pour créer une petite machine de guerre. Je veux rendre les Italiens fiers de nous à l’Euro. » Attention, après une Coupe du monde catastrophique, l’Italie compte bien se rattraper à l’Euro… comme en 2012. Le rendez-vous est pris.
Par Eric Marinelli