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L’Italie à la trappe

Eric Maggiori
L’Italie à la trappe

Gros coup dur pour la Serie A : il n’y aura qu’un seul représentant italien en huitièmes de finale de la Ligue des champions. La Juve et le Napoli sont relégués en Europa League. Forcément un coup dur pour le coefficient UEFA, et pour les ambitions italiennes.

C’était du quitte ou double. Cette semaine, l’Italie pouvait soit envoyer trois représentants en huitièmes de finale, soit voir tous ses clubs passer à la trappe. Finalement, c’est plutôt un quitte qu’un double. Deux clubs sur trois sont éliminés et, mystère du football, c’est l’équipe la plus « faible » des trois (mais aussi la plus titrée sur la scène européenne) qui se qualifie. Après, c’est évidemment une question très subjective. Milan se qualifie avec 9 points, en ayant obtenu ses seules victoires contre le sympathique Celtic Glasgow, tandis que Naples se fait sortir avec 12 points, en ayant battu tour à tour le finaliste de la dernière C1, l’OM et le leader du championnat anglais. Forcément, avec de telles données contradictoires, difficile de sortir une quelconque analyse. La statistique est d’ailleurs dingue : Naples, qui est donc reversé en Europa League, a obtenu plus de points que six équipes qualifiées pour les huitièmes de finale de la C1 (Leverkusen, Galatasaray, Olympiakos, Schalke, Zénith et Milan). Absurde. Mais c’est comme ça. Tant que l’UEFA continuera à accepter que le deuxième de Serie A puisse être dans la même poule que le deuxième de Bundesliga et le deuxième de Ligue 1 pendant que, dans d’autres poules, le CSKA Moscou se retrouve avec le Viktoria Plzeň (avec tout le respect pour eux), on aura ce genre de situations. Un peu le même discours que pour le tirage au sort de la Coupe du monde, d’ailleurs.

Pas en arrière

Outre l’élimination du Napoli, qui est donc plus due au tirage au sort qu’aux performances sur le terrain des Napolitains (ah, sans ce but d’Aubameyang en fin de match à Dortmund…), l’Italie perd également son meilleur représentant, la Juve. Là, pas d’alibis. D’accord, la neige, d’accord, le terrain impraticable. Mais jamais une équipe du niveau des Bianconeri n’aurait dû se retrouver à jouer un match décisif pour la qualification lors de la dernière journée. Pour le coup, les joueurs d’Antonio Conte ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. On pourra toujours leur trouver des circonstances atténuantes : lors du nul à Copenhague, le gardien danois a fait, de son propre aveu, « le meilleur match de sa vie » . Contre le Real Madrid, la Juve aurait certainement mérité mieux qu’un point en deux matchs. Mais les faits sont là : la Vieille Dame n’est pas parvenue à sortir d’un groupe avec Galatasaray et Copenhague alors que, la saison dernière, elle avait terminé en tête d’une poule avec le Shakhtar et Chelsea, et avait été éliminée en quarts de finale face au futur vainqueur de la compétition, le Bayern Munich.

C’est indéniable : il s’agit là d’un énorme pas en arrière pour le champion d’Italie qui, cet été, avait fait de la Ligue des champions l’une de ses priorités. Tout le monde, à Turin, va devoir tirer les conclusions de cet échec. Certes, à cinq minutes près, à quelques flocons de neige près, on serait là en train de parler d’une Juve qualifiée à l’arrache, mais « jamais aussi dangereuse que lorsqu’elle se qualifie de cette façon » . Sauf que la technique qui consiste à la jouer petits bras ne peut pas marcher à tous les coups. La Juve est supérieure à Galatasaray, sans le moindre doute, elle le prouve chaque week-end en Serie A en affichant un magnifique niveau de jeu. Elle est même supérieure à la majorité des clubs qui se sont qualifiés pour les huitièmes. Sauf que, sur la pelouse, sur les 540 minutes de ces phases de poules, elle ne l’a pas montré. Loin de là. Et c’est peut-être ça le plus frustrant et le plus rageant pour les tifosi.

Milan, le dernier rescapé

Le seul rayon de soleil, c’est donc le Milan AC. Les Rossoneri n’ont pas brillé, mais se sont qualifiés, comme bien souvent. Un peu comme si la Ligue des champions était dans l’ADN du club. En quatre participations, Allegri n’a jamais manqué l’objectif premier, à savoir se qualifier pour le second tour. Un véritable paradoxe puisque, depuis deux ans, Milan galère en championnat de septembre à décembre, justement pendant la période des phases de poules. Mais la qualification des Milanais, même si elle fait évidemment plaisir au football italien, puisqu’elle sauve l’honneur, n’est pas forcément une excellente nouvelle. De fait, Milan est l’équipe italienne la moins armée, au niveau de son effectif, pour faire un gros coup en Ligue des champions. En huitièmes, il va forcément devoir se coltiner un gros (au choix : Bayern, Atlético Madrid, Real Madrid, PSG, Chelsea, Dortmund, United) et, avec tout l’optimisme du monde, aura du mal à passer. Alors, certes, d’ici février, Milan aura recruté Honda, probablement un autre joueur lors du mercato hivernal, mais pas sûr que cela suffise pour rivaliser avec les grosses écuries européennes. Mais bon, en attendant, la formation rossonera, deux C1 soulevées lors des dix dernières années, est la seule à porter le drapeau italien en Ligue des champions. Alors respect.

Quatre représentants en Europa League

Ces éliminations de la Juve et du Napoli ont évidemment des conséquences. Conséquences sur l’indice UEFA, d’abord. Ce n’est pas comme ça que l’Italie va rattraper son retard sur l’Allemagne qui, après avoir placé deux clubs en finale de C1 l’an dernier, amène ses quatre représentants en huitièmes cette saison. Conséquences économiques, donc, mais aussi conséquences sportives puisque, d’un coup, les deux formations vont devoir faire un choix : soit tenter d’aller remporter l’Europa League (la finale se joue à Turin, une belle carotte pour la Juve), soit se faire éliminer au plus vite, pour tenter d’aller remporter le Scudetto. Benítez a prouvé l’an dernier qu’il n’était pas du genre à snober une compétition : il a repris en mains Chelsea après son élimination en C1, et a joué la C3 à fond. La stratégie a payé, puisque les Blues ont remporté la compétition. Le coach espagnol a désormais l’occasion de devenir son propre successeur. Même si le président napolitain, Aurelio De Laurentiis, assure que « l’Europa League est une perte de temps » .

Pour Conte, en revanche, c’est un baptême. L’entraîneur turinois va disputer pour la première fois la Ligue Europa en tant que coach. Dur de se dire que la Juve va jouer la compétition à fond, même si l’idée de remporter une finale dans son Juventus Stadium est alléchante. En Serie A, les Bianconeri sont talonnés par la Roma qui, elle, n’a pas d’énergie à dépenser dans les Coupes d’Europe. Snober la « petite » C3 pour se concentrer sur la course au titre ? Pas forcément une stratégie très maline pour la superbe du football italien, mais sans nul doute une stratégie radicale. En tout cas, à défaut d’être présente en Ligue des champions, l’Italie sera probablement le pays le plus représenté en seizième de finale de C3. La Fiorentina et la Lazio avaient déjà validé leur billet, et seront donc rejointes par la Juve et le Napoli. Trois des quatre meilleures équipes italiennes (il manque la Roma) seront donc présentes. De quoi augmenter les chances de faire un vrai coup, et tenter de remporter une compétition qu’aucun club italien n’a gagnée depuis Parme en 1999. Cela commence à dater. Et cela permettrait, au moins, de transformer l’immense déception de cette double élimination en satisfaction. Tout en continuant d’espérer en un miracle milanais.

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