- Mondial 2018
- Barrages
- Italie-Suède (0-0)
L’Italia a casa
Dans un match des plus frustrants, l'Italie n'a jamais trouvé la faille face à de solides Suédois (0-0). La Squadra ne verra pas la Russie. Un séisme.
Italie 0-0 Suède
39 ans, champion du monde, octuple champion d’Italie, vainqueur de la Coupe de l’UEFA, triple finaliste de la Ligue des champions et meilleur gardien du XXIe siècle. Gianluigi Buffon est un énorme champion, aussi classe sur le terrain qu’en dehors. Il est beau. Il est fort. Il est respecté de tous. Il est parfait. Et pourtant, sa retraite internationale restera longtemps comme l’une des plus tristes pour un joueur de sa trempe. Après 20 ans de bons et loyaux services sous le maillot italien, Gianluigi Buffon fait ses adieux internationaux sur une bien triste élimination un lundi soir de novembre, dans un San Siro muet face à la déroute. Pour la première fois depuis 1958, l’Italie n’ira pas au Mondial, et c’est pour Gigi que l’on est le plus triste.
La peur au ventre
Un peu paralysée par l’enjeu, l’Italie a énormément de mal à se mettre dans le match. Pire, la Squadra passe à deux doigts de la correctionnelle. Matteo Darmian et surtout Andrea Barzagli touchent le ballon de la main dans la surface, mais ne sont pas sanctionnés. Heureusement pour eux. Les Italiens ont beau avoir plus de 70% de possession de balle, ils n’en font pas grand-chose. Techniquement peu sûrs, les hommes de Giampero Ventura perdent beaucoup trop de ballons faciles. Des déchets qui empêchent l’Italie de mettre la pression et d’inquiéter réellement les Suédois. En face, les coéquipiers d’Ola Toivonen sont dans leur élément, bien en place, prêts à tenir pendant des heures. Mais ils commettent l’erreur de ne pas jouer les contre-attaques à fond.
Du coup, les Italiens mettent enfin un coup d’accélérateur à partir de la demi-heure de jeu. Et ce, grâce à Ciro Immobile, seul Italien capable de bien exploiter les ballons, malgré le fait qu’ils soient rares. Il adresse d’abord un bon centre en retrait après une formidable ouverture de Jorginhoo, mais Antonio Candreva, volontaire, mais imprécis, allume au-dessus. Quelques minutes plus tard, l’attaquant de la Lazio se retrouve dans sa position préférentielle, celle du buteur, mais bute sur une énorme sortie de Robin Olsen, bien aidé par le retour d’Andreas Granqvist. Et en toute fin de mi-temps, c’est Alessandro Florenzi qui rentre un bon dribble avant d’obliger Olsen à sortir une nouvelle parade. La Suède laisse passer l’orage, et rentre aux vestiaires en ayant fait la moitié du chemin.
Arrivederci
Au retour des vestiaires, les Italiens éprouvent les mêmes difficultés à mettre le feu dans la surface suédoise. La Squadra multiplie les passes et termine par des centres au petit bonheur la chance qui n’effraient absolument pas les géants suédois. Mais les Italiens ont au moins le mérite de se réveiller plus vite que lors de la première mi-temps. Alessandro Florenzi lance peu avant l’heure de jeu une belle reprise acrobatique qui passe juste à côté des buts suédois. Une dizaine de minutes plus tard, Ciro Immobile sort encore une fois de sa boîte pour couper au premier poteau, mais ne cadre pas. L’Italie pousse, mais la Suède ne rompt pas. Mieux, les Suédois commencent même à se montrer dangereux en contre-attaque.
Parfaitement organisés défensivement, les hommes de Janne Andersson ne semblent absolument pas affolés et gèrent parfaitement les mouvements italiens. Impériaux dans le domaine aérien, ultra-disciplinés dans les coulissements et dans l’impact, les Nordiques sont dans un fauteuil. Heureusement pour les Italiens, Kiese Thielin fait n’importe quoi quand il faut tuer les Italiens. Dans les dernières minutes, les Italiens parviennent enfin à remettre la pression, celle du désespoir, sur le but suédois. Mais c’est Robin Olsen qui tient alors la baraque, en se déployant de tout son long sur une tête de Parolo, et en boxant parfaitement une grosse reprise de volée de Stefan El-Shaarawy. 0-0. C’était le score le plus frustrant possible. L’Italie ne participera pas à la Coupe du monde en Russie.
Italie : Buffon – Barzagli, Bonucci, Chiellini – Candreva (Bernardeschi, 76e), Florenzi, Jorginho, Parolo, Darmian (El Shaarawy, 63e) – Gabbiadini (Belotti, 63e), Immobile. Suède : Olsen – Lustig, Lindelöf, Granqvist, Augustinsson – Claesson (Roden, 72e), Larsson, Johansson (Svensson, 19e), Forsberg – Berg, Toivonen.
Par Kevin Charnay