- Euro 2016
- Gr. E
- Irlande-Suède (1-1)
L’Irlande peut être verte
Auteurs d'une belle prestation, des Irlandais dominateurs ont perdu deux points face à la Suède à cause d'un CSC de Clark (1-1). La Suède devra montrer beaucoup mieux pour espérer quoi que ce soit.
Irlande 1-1 Suède
But : Hoolahan (48e) pour l’Irlande // Clark (71e CSC) pour la Suède
Les publicités Mc Donalds un peu partout autour du Stade de France y font penser même si les Marseillais ne seront sans doute pas du même avis : il y a dans cet Euro 2016 un côté « venez comme vous êtes » . Pas emmerdés ni emmerdants, les Irlandais ont reçu le message cinq sur cinq. D’abord en peuplant allègrement les grands boulevards de la capitale, rappelant à Bernard Cazeneuve qu’on peut être plein comme une barrique et sympa comme tout. Puis en amenant leur football à eux sur la pelouse de Saint-Denis. Transformé en stade anglo-saxon le temps d’un après-midi de plaisir, le Stade de France a assisté à un vrai bon match de Championship. Et dans une rencontre faite de pluie de centres, de duels aériens, de contre-attaques et de ballons longs, ce sont les coéquipiers de Jeff Hendrick, pépite de Derby County, qui ont dominé dans l’envie et dans le jeu. Mais si la Suède a été longtemps perturbée par le scénario passionnant et intense composé par Martin O’Neill, un CSC a permis à ceux qui n’en avaient pas de mettre un peu de folie dans ce match.
Hendrick tonique, O’Shea dans la colle
Les supporters des deux équipes ont beau avoir semé les canettes de bière le long de la route du stade comme le Petit Poucet le ferait avec des cailloux, ce n’est pas le houblon qui enivre le plus la foule. Frais et tonique, Jeff Hendrick montre qu’en Irlande, il n’y a pas que les tacles et la Guinness. Patron technique de son équipe, le joueur de deuxième division anglaise aux airs de Modrić en plus costaud combine bien avec Walters et s’offre le premier frisson du match d’une patate qu’Isaksson détourne en corner. D’abord équilibrée, la rencontre met deux styles dos à dos. Les Suédois essayent de construire via l’omniprésent Källström et l’infatigable Olsson sur son côté gauche, mais quand l’ancien Lyonnais manque parfois de justesse, le latéral lui, ne trouve personne sur ses centres. Dans le camp d’en face, on sait ce que l’on sait faire et ce que l’on veut. Dynamiques en contre, à leur aise en déviation, les joueurs de Martin O’Neill se créent les opportunités les plus dangereuses. Quand O’Shea dans la colle devant le but sur un corner bien dévié par Clark, Hendrick voit, lui, sa deuxième tentative de la rencontre renvoyée par la barre du gardien suédois. Et si les Irlandais n’ont aucune véritable raison de chanter « Shane Long’s on fire » si ce n’est pour le plaisir, les Suédois, eux, n’en ont pas plus d’encenser Zlatan Ibrahimović. Un coup franc dans le mur et une frappe du gauche visiblement bossée avec Cavani à se mettre sous la dent. Un bilan bien maigre.
Wild, wild Wes, mais Clark « ken »
Manque de bol pour la Suède, la mi-temps n’a pas plus calmé les joueurs irlandais que leurs supporters. Poussé par la « Green Army » sur son côté droit, Seamus Coleman claque un débordement d’école et envoie un caviar à Wes Hoolahan, dont la demi-volée parfaite laisse Isaksson sans réponse. Piquée au vif, la Suède tente de réagir. Mais le type ressemblant à Zlatan Ibrahimović ne répondant pas, Erik Hamrén décide de sortir Marcus Berg pour John Guidetti qui compte donc officiellement un Euro de plus que Layvin Kurzawa. Toujours domptés dans l’impact, les coéquipiers de Sebastian Larsson finissent pas dégainer un beau mouvement sur le côté. Bien décalé par Forsberg, Zlatan Ibrahimović déguste un O’Shea périmé et centre fort devant le but. Perdu sans Loïs, Clark envoie le ballon dans ses propres buts et égalise à un moment où on voyait mal comment la Suède, qui n’a cadré aucun tir de la rencontre, pouvait revenir. Un brin excité, le chien de garde Whelan prend un jaune, certainement en souvenir de ses adversaires, pour un tacle sur Lewicki. C’est l’ultime frisson d’un match que les Irlandais quittent en chantant. Les Suédois, eux, repartent comme ils sont venus : en taxi.
Par Swann Borsellino, au Stade de France