- Mondial 2022
- Gr. B
- Pays de Galles-Iran (0-2)
L’Iran fait abdiquer le pays de Galles
Dominateur tout au long du match, l'Iran a dû attendre l'exclusion du portier gallois Wayne Hennessey, puis le bout du temps additionnel pour venir à bout du pays de Galles (2-0). Forcément un moment fort du Mondial.
Pays de Galles 0-2 Iran
Buts : Cheshmi (90e+8), Rezaeian (90e+11) pour l’Iran
Exclusion : Hennessey (87e)
Un hurlement aux allures de libération. Il fallait voir les visages de ces joueurs iraniens, ces embrassades entre remplaçants et titulaires – alors même que les neuf minutes de temps additionnel n’étaient pas encore terminées -, qui tranchaient avec l’abattement des Gallois impuissants face au destin. L’Iran, au bout du bout, s’en est remis à une frappe de Rouzbeh Cheshmi, puis à un piqué de Ramin Rezaeian pour enfin hurler sa joie au monde entier. La rage d’Azmoun au coup de sifflet final, l’un des rares prophètes en son pays, est déjà l’une des images fortes de ce Mondial plus politique que jamais.
L’Iran pousse
Le soleil tape fort à l’Ahmad Bin Ali Stadium ce vendredi midi. Il éclaire une bonne moitié du terrain au coup d’envoi, ainsi que la tribune de la Red Army galloise qui tient le coup grâce à ses bobs. En face, dans l’ombre, l’Iran et ses supporters n’affichent pas la même unité. Les joueurs de Carlos Queiroz sont venus effacer la gifle reçue face à l’Angleterre (6-2) quelques jours plus tôt, tandis que leurs fans sont déchirés en tribunes entre pro et antirégime. L’hymne national iranien est chanté par les joueurs, hué par les leurs, et c’est dans un climat sous tension que le ballon se met à rouler. Neco Williams décoche une première banderille hors cadre, Sardar Azmoun lui répond d’une frappe mollassonne, car oui, l’Iran est bien dans son match.
La Team Melli n’est pourtant pas loin de se faire surprendre à la douzième minute, quand Connor Roberts sert sur un plateau Kieffer Moore, qui voit Hossein Hosseini sortir le grand jeu. La seule grosse alerte pour la formation perse qui croit ouvrir le score par le remuant Ali Gholizadeh à la suite d’un beau une-deux avec Azmoun, ou encore en toute fin de première période, toujours par son « Messi Iranien » pas loin de reprendre un centre plongeant. En vain.
Le stress, puis le nirvana
Reste qu’au retour des vestiaires, la tendance ne s’inverse pas pour les Gallois : l’Iran domine et manque d’ouvrir le score d’un cheveu. Comme lorsque Azmoun, lancé en profondeur, puis Golizadeh dans la continuité de l’action font trembler la cage de Wayne Hennessey. L’heure de jeu pointe le bout de son nez, Azmoun n’en peut déjà plus et laisse sa place à Karim Ansarifard. Une sortie qui n’altère pas les ardeurs iraniennes, à l’image de cette frappe vicieuse de Saeid Ezatolahi sortie du bout des doigts par le grand Hennessey.
Le pays de Galles se réveille en fin de match, Ben Davies voit son missile intercepté par Hosseini, mais ces maigres espoirs vont s’écrouler quand Hennessey découpe Taremi à 30 mètres de ses cages et reçoit, ainsi, le premier carton rouge de ce Mondial. Dans la foulée, Mehdi Torabi n’est pas loin de chatouiller la lucarne de Danny Ward. Mais c’est lors des neuf minutes de temps additionnel, qui sont un supplice des deux côtés, que le couperet tombe deux fois sur la tête des Gallois via Cheshmi (0-1, 90e+8), puis Rezaeian (0-2, 90e+11). Un succès qui fera date dans l’histoire de ce Mondial iranien.
Galles (3-4-3) : Hennessey – Rodon, Mepham, Davies – Roberts (Johnson, 57e), Wilson (James, 57e), Ampadu (Allen, 78e), Williams – Ramsey (Ward, 88e), Moore, Bale. Sélectionneur : Rob Page.
Iran (4-4-2) : Hosseini – Rezaeian, Pouraliganji, M.Hosseini, Mohammadi – Gholizadeh (Jahanbakhsh 57e), Noorollahi (Cheshmi, 78e), Ezatolahi, Hajisafi (Torabi, 77e) – Azmoun (Ansarifard, 68e), Taremi. Sélectionneur : Carlos Queiroz.
Par Andrea Chazy, à l'Ahmad Bin Ali Stadium