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Lionel Messi : un rêve pour le PSG, moins pour la Ligue 1

Par Adrien Hémard
Lionel Messi : un rêve pour le PSG, moins pour la Ligue 1

Avec l’arrivée prochaine de Lionel Messi, le Paris Saint-Germain rêve plus grand que jamais. Mais arrêtons les fantasmes : cette prise, aussi fabuleuse soit-elle, profitera surtout au PSG et à ses amoureux, parce que la théorie du ruissellement n’est qu’une théorie, justement.

Cent ans. Depuis 1924, Paris, ville du baron qui a rallumé la flamme olympique, attend ses troisièmes JO. Alors, quand à trois ans du rendez-vous, la bannière aux cinq anneaux entrelacés a retrouvé le sol français à l’aéroport de Roissy lundi 9 août, entourée d’une flopée de médaillés dont les basketteurs, volleyeurs et handballeurs, on pouvait s’attendre à un comité d’accueil approprié. Que nenni. C’est au Bourget qu’il fallait être, pas à Roissy. Et pour cause : Lionel Messi était soi-disant en route. Raté pour ce lundi. Mais que ce soit sur le tarmac ou au Parc des Princes, ils étaient des centaines à attendre l’arrivée historique d’un joueur qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Le prophète argentin arrive, et s’apprête à bercer toute la Ligue 1 de son génie ? L’histoire est belle. Trop, peut-être.

Des droits TV ficelés jusque 2024

Voir Lionel Messi fouler les pelouses de Ligue 1, c’est évidemment une fabuleuse nouvelle, un privilège qu’on croyait réserver aux joutes espagnoles et européennes, et qu’on imaginait un jour en Premier League, MLS, ou en Argentine. Avoir le bonheur de se délecter des gestes du meilleur joueur de tous les temps dans notre bonne vieille Ligain, c’est un fantasme qu’on se refusait d’imaginer. Une fois que l’on a dit ceci, et que l’on se réjouit à juste titre de tout ça, il convient toutefois de calmer ses pulsions et rebrancher son cerveau : oui, Messi en Ligue 1, c’est génial. Personne n’est assez fou pour prétendre le contraire. Mais c’est un rêve seulement pour le PSG.

Car l’arrivée de l’Argentin a remis sur le devant de la scène un argument éculé depuis 2017, autant à cause de Neymar que du mandat d’Emmanuel Macron : la théorie du ruissellement. Pour faire simple : un Messi en Ligue 1, ce serait bénéfique pour les dix-neuf autres clubs de l’élite. Foutaises. Prenons les choses dans l’ordre, et commençons par le plus évident : le sportif. Sans l’homme aux six Ballons d’or, le PSG ne laissait déjà que peu de place à ses rivaux (Montpellier 2012, Monaco 2017, Lille 2021). Mais là, avec une machine aussi fiable que Messi, qui ne s’enraye pas au premier carnaval venu ou dès qu’un match se tend en défaveur des siens, la concurrence n’aura même plus de miettes à se mettre sous la dent.

À défaut d’entretenir un semblant de suspense pour le titre, on pourrait au moins se dire que l’arrivée de Lionel Messi va briser la spirale négative Mediapro et doper les droits TV de la L1. Enfin. Cela semble logique. Mais ça ne l’est pas tant que ça. Et pour cause : le contrat des droits domestiques vient d’être partagé entre Amazon et Canal+ jusqu’en 2024. Quand il s’agira de négocier le prochain à l’orée 2023, l’Argentin sera au pire sur le départ, ou au minimum moins étincelant qu’aujourd’hui, logiquement. Concrètement : Lionel Messi pourrait arriver avec les Avengers, ça ne changerait rien avant au moins 2024. Il aurait alors 37 ans. À moins que la LFP ne lance l’appel d’offres pour 2024-2028 dès l’année prochaine pour surfer sur cette image de championnat attirant, si tant est que Messi soit attiré par la Ligue 1 et pas juste par les ambitions européennes du PSG.

Une locomotive sans wagons

Heureusement le football français va pouvoir surfer sur cette arrivée historique grâce aux droits TV internationaux, non ? Et bien non : loupé. Depuis 2018, et jusqu’en 2024 là aussi, c’est beIN Sports qui détient les droits internationaux de la Ligue 1 et qui les revend comme bon lui semble. En échange, la chaîne reverse un montant fixe annuel de 75 millions d’euros seulement à la LFP. Concrètement : si beIN fait de la marge, c’est dans la poche de ses dirigeants (coucou Nasser). Finalement, la seule bonne nouvelle côté droits TV, elle est pour Amazon qui vient de s’offrir, au rabais, les meilleures affiches de la L1 et qui va surfer sur l’effet star qui dope toujours les abonnements, comme cela avait été le cas en 2017 avec l’arrivée de Neymar.

Plus d’espoir de titre, aucun effet sur les droits TV… On peut au moins se dire que Lionel Messi va attirer du monde dans des stades. Oui, mais de toute façon, ils sont toujours pleins lors de la venue du PSG, encore plus après dix-sept mois à huis clos. Les yeux du monde entier se poseront toutefois un peu plus sur Paris et ses Galactiques, et donc sur les adversaires. Mais quand le PSG aura reçu Clermont ou Strasbourg, le spectateur étranger regardera-t-il les bandes de Pascal Gastien et Julien Stéphan la semaine suivante ? La visibilité accrue oui, mais surtout pour Paris. Et encore une fois : tant mieux pour le PSG, et pour nos yeux.

Reste le classique : une telle armada ne peut que tirer le reste du championnat vers le haut. Sauf que depuis l’arrivée des Qataris, les wagons ont du mal à accrocher la locomotive PSG. Certes, il y a eu une légère progression en coupe d’Europe depuis l’arrivée de Neymar en 2017, mais en dehors des épopées parisiennes, la demi-finale de C1 de Lyon sauce Covid au Final 8 et la finale de C3 de l’OM en 2018 cachent une forêt d’échecs, à l’image de Marseille et Rennes en Ligue des champions, ou de Lille en Ligue Europa la saison dernière, pour ne citer qu’eux. Dans la foulée de Neymar, on attend aussi toujours de voir les autres clubs majeurs attirer des stars internationales de premier plan.

Alors oui, Messi en Ligue 1 c’est une fierté pour le foot français, un grand bonheur dont il faut se réjouir, se délecter, mais sans tomber dans l’angélisme qui imagine un ruissellement dorée sur les dix-neuf autres pensionnaires de L1. Un ruissellement qu’on n’a pas senti après Zlatan, qu’on n’a pas senti après Neymar. Après tout, c’est le PSG qui s’offre Messi. Ce qui pourrait tirer la Ligue 1 vers le haut, en revanche, c’est paradoxalement la Covid-19. Car en vidant les stades, les boutiques et donc les caisses des grands championnats européens, la pandémie a pour conséquence de freiner le pillage de notre Ligue des talents. En témoigne Eduardo Camavinga, toujours Rennais. À moins que les rumeurs l’envoyant au PSG se vérifient. Alors, Messi sera-t-il toujours là et au top en 2024 pour que son arrivée bénéficie vraiment à la L1 ? Au pire, il restera les Jeux olympiques pour se consoler.

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