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Les supporters du PSG doivent-ils s'offusquer des propos de Messi ?
Lionel Messi a profité d’une conférence de presse, jeudi, pour exprimer des regrets sur son arrivée au PSG. Il ne lui en fallait pas plus pour être la cible de critiques virulentes. Mais qui mériteraient d’être nuancées.
En France, ses prises de parole ont été quasiment inexistantes. En deux ans, pas une seule apparition en conférence de presse, très peu d’interviews accordées aux médias hexagonaux. Lionel Messi est cependant plus bavard depuis la fin de son aventure parisienne. Une aventure qui ne laissera pas, semble-t-il, de souvenir impérissable au septuple Ballon d’or. « Ça a été une période difficile, mais c’est désormais derrière moi, avait-il expliqué à Mundo Deportivo en juin dernier, au moment d’officialiser son départ outre-Atlantique. Je n’étais pas heureux à Paris. Je ne me suis pas amusé, je n’aimais pas et cela a affecté ma vie de famille. » Le capitaine de l’Argentine en a remis une couche ce jeudi, à l’occasion du point presse organisé en amont de la finale de Leagues Cup entre l’Inter Miami et Nashville. « Mon départ à Paris n’était pas quelque chose que je voulais, quitter Barcelone n’était pas quelque chose que je voulais et cela s’est passé, pour ainsi dire, du jour au lendemain », a asséné le champion du monde.
"Hoy te puedo decir que estoy muy feliz por la decisión que tomamos.”
Leo Messi on his decision to join the club and on how he is enjoying the city and this new experience. pic.twitter.com/n2lvKpLNSj
— Inter Miami CF (@InterMiamiCF) August 17, 2023
En découvrant la teneur de ces propos, la première réaction, spontanée, ressemble à une question rhétorique : mais de qui Messi se moque-t-il ? À l’entendre, on pourrait penser qu’il avait rejoint le PSG contraint et forcé, atterrissant au Bourget la mine contrite, menottes aux poignets. Mais l’on se souvient de son large sourire, le 10 août 2021, au moment de saluer l’immense foule venue l’acclamer. Poussé vers la sortie par un Barça trop exsangue financièrement pour assumer son salaire colossal, le natif de Rosario n’a pas mis longtemps à trouver un club disposé à faire le nécessaire pour l’accueillir. Qu’il ait mis du temps à tourner la page blaugrana est une chose, tout à fait compréhensible par ailleurs. Qu’il se montre aussi critique à l’égard de son expérience francilienne, alors que le club de la capitale s’est plié en quatre pour l’accueillir dans les meilleures conditions, en lui offrant un défi sportif à la hauteur de ses ambitions et des émoluments en adéquation avec ses exigences XXL, ça semble au mieux indélicat. Au pire, carrément ingrat.
Déracinement brutal
C’est donc sans surprise que la Pulga a été la cible d’une volée de bois vert après sa sortie médiatique. Cette réaction épidermique paraît toutefois un poil exagérée. Car Leo Messi ne pointe pas du doigt le PSG en tant que tel, mais la manière précipitée dont son transfert a été ficelé. Entre ses adieux au FC Barcelone et son arrivée à Paris, il s’était écoulé seulement deux jours. Un déracinement pour le moins brutal, surtout après plus de vingt années passées dans la même ville. Des bords de la Méditerranée à ceux de la Seine, de la douceur de vie catalane à la frénésie parisienne, le changement d’environnement n’était pas aisé à appréhender, pour l’intéressé comme pour sa famille. Quant au projet sportif cher aux dirigeants parisiens, force est de constater qu’il est resté fidèle à lui-même, en manquant de lisibilité et de cohérence sur le long terme. « Il a fallu que je m’adapte à un endroit totalement différent de ceux où j’avais vécu toute ma vie, à la fois en ce qui concerne la ville et au niveau sportif, et c’était difficile », a résumé le joueur de 36 ans, jeudi.
En tenant compte de tous ces éléments, on comprend mieux pourquoi son arrivée à Miami a été vécue beaucoup moins péniblement. Sachant qu’il ne prolongerait pas avec le PSG, Messi a eu le temps de préparer son départ, d’étudier toutes les options et de privilégier celle qui correspondait le mieux à ses aspirations et à celles de sa famille. Tout ce beau monde s’est bien adapté au rythme de vie floridien et l’ancien numéro 10 barcelonais prend apparemment beaucoup de plaisir sur le terrain. Où il ne cesse de marquer, face à des défenseurs pas franchement décidés à lui rentrer dedans et des gardiens plutôt longs à la détente. Devant, surtout, des spectateurs qui le portent aux nues, à domicile comme à l’extérieur. « J’ai fait deux matchs en déplacement et le traitement que j’ai eu a été magnifique. J’en suis reconnaissant, heureux des moments que je vis et surtout de pouvoir continuer à faire ce que j’ai aimé toute ma vie, jouer et pouvoir le faire dans la joie », a insisté Leo. Qui, en ce sens, a bien fait de laisser derrière lui les sifflets du Parc des Princes.
Par Raphaël Brosse