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Lionel Messi : « Je suis un mec simple »

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Lionel Messi : « Je suis un mec simple »

En 2009 et 2010, Lionel Messi a accordé à So Foot plusieurs interviews. Où il est question de Barcelone, de Guardiola et de l'Argentine bien sûr. Mais aussi de Playstation, de cheveux et de Cristiano Ronaldo.

Qu’est-ce que vous pensez de Guardiola en tant qu’entraîneur ?

Guardiola réfléchit comme un entraîneur, mais il nous parle comme un joueur. Le football n’a pas de secrets pour lui, il nous comprend tellement bien que parfois j’ai l’impression qu’il joue avec nous sur le terrain. En fait il a un don naturel pour parler aux joueurs. Avec son énorme expérience de joueur, il sait exactement ce que l’on ressent sans qu’on ait à le lui dire. Clairement, il sait nous mettre en confiance et nous transmettre tout ce qu’il a appris au long de sa carrière de joueur.

Le Barça est considéré par certains comme la meilleure équipe du monde actuellement. A votre avis, est-ce que ça va se traduire par beaucoup de titres ?

Je pense que nous sommes sur le bon chemin. Quand le Barça veut quelque chose, il n’y a pas de doute qu’il peut y parvenir. Néanmoins il faut savoir rester très humbles et respecter tous les adversaires, que ce soit en Ligue des Champions ou en Liga. Rien n’est gagné d’avance… Moi et mes coéquipiers nous avons encore envie de beaucoup travailler, pour progresser. Si nous voulons soulever des trophées, il faut qu’on arrive à garder la sérénité et le sang-froid qui nous caractérisent en ce moment. Et de la chance aussi… C’est important la chance dans le football, car si tu réussis tout ce que tu tentes, tu gagnes en plaisir et en sensations. L’année dernière, on avait moins de chance, donc peut-être moins de plaisir. De toute façon, les gens savent très bien faire la différence entre une équipe joyeuse et une équipe qui manque de confiance. Cette année, on est heureux sur le terrain, et ça se voit !

Est-ce que vous vous sentez fondamental dans cette équipe ?

Si je répondais que oui, je serais un vantard, et ce n’est pas dans ma nature. Mais sincèrement je ne pense pas être plus important qu’un autre joueur du groupe. Il n’y a pas de guerre d’ego, je ne veux pas qu’on me mette sur un piédestal, je veux juste être considéré comme les autres joueurs de l’effectif. Ni plus ni moins. Le Barça est un collectif et tous les joueurs savent très bien quels sont leurs objectifs et la manière d’y parvenir. Moi j’ai les mêmes qu’eux.

Pour les gens, vous êtes pourtant la nouvelle star du Barça, en quelque sorte le successeur de Ronaldinho…

Je ne le vois pas comme ça, tout simplement car Ronnie était unique. Pour moi c’est quelqu’un d’irremplaçable. Je ne me considère pas comme une star. Je veux qu’on me voie comme je suis : un mec simple.

Entre Ronnie et vous, il y avait une grande amitié. Pourquoi vous ne l’avez pas pris dans un coin pour lui dire d’arrêter ses conneries quand il était mal?

Je n’ai pas envie de répondre à cette question personnelle. La seule chose que je peux dire, c’est que Ronnie me manque toujours. C’est vraiment un grand monsieur, et je suis fier de pouvoir le compter parmi mes amis. On essaie de se tenir au courant de ce qui se passe, par SMS, même si désormais nous ne jouons plus ensemble. C’est la vie.

De quoi avez-vous peur dans votre carrière ?

Même si j’ai commencé le football très tôt, je suis encore très jeune. Vous savez je suis tranquille, avec les gens que j’aime, proche de ma famille et de mes amis et je ne me pose pas ce genre de question, tout simplement parce que je n’ai peur de rien, ni de personne.

Que pensez-vous de Cristiano Ronaldo? Et qui est le plus fort entre vous deux ?

Il mérite tous les trophées qu’il a reçus. Ce serait vraiment stupide de ma part de dire le contraire. Pour moi, il ne fait aucun doute que c’est un grand joueur de football et il continue à le démontrer aujourd’hui, même, avec l’énorme saison qu’il a faite l’année dernière. Je n’aime pas qu’on me compare ou me comparer aux autres. Quand quelqu’un a un Ballon d’Or, ce n’est jamais un hasard. Ronaldo, pour moi, c’est un joueur fabuleux.

Comment expliquez-vous vos performances en demi-teinte avec la sélection argentine alors que vous flambez avec les Blaugranas ?

Que ce soit en club ou avec mon pays j’essaie de m’investir au maximum. Je veux toujours gagner, mais il y a des fois où tu as de la réussite et d’autres pas. J’aimerais bien être toujours décisif, mais c’est impossible. La seule chose que je peux faire à tous les matchs, c’est me donner à fond, et ce quel que soit le maillot que je porte.

Tu penses qu’à partir de maintenant on va voir le même Messi qu’à Barcelone?

Oui. Je sais qu’il y a des gens qui attendaient des faux-pas de ma part pour me critiquer, mais ils vont être déçus. Maintenant, je me sens comme si je jouais avec le maillot du Barça sur le dos. Je suis conscient que jusqu’à présent le Messi de l’Argentine n’était pas le même que celui du Barça, et le pire c’est que je n’ai pas d’explication à cela. Tout ce que j’espère c’est que les supporters argentins m’aiment autant que ceux du Barça. Quand ça arrivera, je serai l’homme le plus heureux du monde. Ça arrivera tôt ou tard… Je vais arriver à gagner leur amour, petit à petit, c’est sûr. Quand je joue avec l’Argentine je me vide, je ne m’économise jamais, mais le football, c’est comme ça: parfois tu fais des bons trucs et d’autres jours tu n’y arrives pas. Je veux que ce soit clair : c’est un honneur pour moi de porter le maillot de l’Argentine.

Tu as souffert des critiques que tu recevais depuis l’Argentine à chaque fois que tu jouais pour la sélection ?

Ça m’affectait parce que ma famille le vivait mal. Ça m’affectait beaucoup, c’est vrai. Les critiques sur mon football, je les ai toujours acceptées, mais quand on me frappe pour des choses extra-sportives, ça me fait mal. Quand je retournais à Barcelone, j’étais mal pendant quelques jours. Heureusement, je pouvais compter sur l’entraineur et mes coéquipiers du Barça pour me remonter un peu le moral. Je dois reconnaitre que ce n’est facile d’être critiqué, d’autant que je sais parfaitement si j’ai joué bien ou mal. Un jour je vais être très bon et l’autre non, mais pour moi, ce n’est pas un drame. C’est juste du football.

Quel objectif tu te fixes avec la sélection ?

Il n’y a pas d’autre objectif que celui de devenir un jour champion du monde. Toute l’Argentine est suspendue à nous. Nous avons la belle responsabilité de les honorer comme il se doit dans les années qui viennent.

On a parfois l’impression que vous êtes trop individualiste. Vous préférez dribbler trois joueurs au lieu de faire une passe…

J’ai toujours joué comme ça depuis tout petit, pourquoi je devrais changer mon style aujourd’hui ? C’est avec mes dribbles et ma percussion que je suis arrivé dans le groupe pro du Barça, peut-être que si j’avais joué d’une autre manière je n’y serais pas arrivé… Si je ne dribblais plus, je ne serais plus Messi, alors même si j’ai toujours considéré que je devais améliorer plusieurs facettes de mon jeu, je ne suis pas un ‘suceur’ !

page] D’où vous vient votre conduite de balle particulière avec l’extérieur ?

Quand j’étais gamin, je passais mon temps à jouer au football sur des terrains vagues pourris, avec mon premier club, dans la rue, dans ma maison, partout ! Ma conduite de balle, c’est quelque chose de très instinctif. Je ne réfléchis pas vraiment quand je suis sur un terrain, je fais tout à l’instinct. Je pense néanmoins que d’avoir joué sur des surfaces différentes et pleines d’obstacles, recouvertes de terre ou de pierres m’a vraiment aidé à la perfectionner. Quand tu joues après sur du gazon, c’est nettement plus facile.

Vous vous sentez différent parfois?

Vraiment pas. Je me sens comme un joueur de plus dans un groupe qui essaie d’atteindre des objectifs collectifs. Pour ce qui concerne les trophées individuels, ça ne me préoccupe pas. Ça fait plaisir d’en avoir, mais pour ça il faut être bon avec le Barça et sous le maillot argentin.

« J’adore la Playstation et la cumbia« 

Est-ce que vous êtes d’accord avec la politique nationaliste du Barça ?

Le Barça est un symbole de l’identité catalane. Ce club fait partie de l’histoire des Catalans, et j’ai un grand respect pour cela… Être d’accord ou pas avec la politique nationaliste du club, ce n’est plus de mon ressort.

Vous êtes arrivé très jeune à Barcelone. Vous devez savoir parler catalan non ?

Après l’Argentine, Barcelone est comme ma deuxième maison. J’y suis très à l’aise, les gens m’apprécient et j’ai beaucoup d’amis et de coéquipiers de travail catalans, donc tout va bien. Même si je comprends tout, j’ai encore un peu de mal à le parler, mais c’est juste une question de motivation…

Pourquoi avez-vous changé de coiffure?

Je suis un homme comme les autres, quand mes cheveux poussent, je me les coupe, et puis c’est tout.

Vous regardez le football pendant votre temps libre?

Un peu oui, mais j’ai beaucoup de mal à vivre le football à travers la télévision. Le football, c’est quelque chose qu’il faut vivre en pratiquant, pas en le regardant. Quand je n’ai pas le ballon dans les pieds, c’est vraiment trop dur. Par exemple quand j’étais blessé, je souffrais vraiment en regardant mes coéquipiers. C’est plus fort que moi, je n’aime pas être inactif !

Vous avez bien d’autres hobbies à partir du football, non ?

Je fais des choses de mon âge. J’adore jouer à la Playstation et écouter de la cumbia (musique typiquement argentine), sinon j’aime bien rester chez moi pour avoir de l’intimité. Je suis quelqu’un de très simple, je suis comme Monsieur Tout Le Monde.

Vous mettez de la musique dans le vestiaire du Barça?

Non, chacun écoute sa musique sur son baladeur. Personne n’impose sa musique. Et puis on n’a pas tous les mêmes goûts. Tout le monde n’aime pas le hip-hop et le reggaeton (rires).

Qu’est-ce que tu fais pour te concentrer avant les matchs?

Je ne suis pas du genre à me concentrer, ni à penser au match que je vais disputer. En fait je n’analyse jamais comment je vais jouer. Je préfère l’improvisation.

Quel est le maillot qu’on te demande le plus souvent ?

Il y a quelques années, ma sœur m’avait demandé un maillot de Ronaldinho et de Deco, mais maintenant on me demande surtout les maillots de Xavi, d’Iniesta. En Argentine, ce sont des joueurs très appréciés et respectés. Des stars quoi !

Tu as déjà demandé des maillots pour toi à des joueurs?

J’aime bien échanger mon maillot, du coup j’en ai beaucoup, mais par contre je n’aime pas en demander, c’est pas mon style. Il y a un maillot que je garde comme un trésor, c’est celui d’Aimar à l’époque où il jouait à Valence. J’adore ce joueur, c’est un de mes modèles, et quand je suis devenu pro, je m’étais juré de lui demander. Lors de mon premier clasico avec le Real Madrid, j’ai aussi demandé un maillot à Zidane, qu’il m’avait gentiment refilé.

Vous avez appris à vivre avec la célébrité?

Non, je ne me suis jamais gonflé les couilles avec ça, au contraire j’essaie de toujours répondre aux sollicitations des gens. Je suis vraiment reconnaissant de l’amour que me portent les fans, alors c’est le moins que je puisse faire.

Tu peux aller au supermarché et prendre le métro tranquillement alors…

Non, mais quand je me balade dans la rue, ça ne m’énerve pas que les gens me reconnaissent. A Barcelone, c’est beaucoup plus tranquille qu’en Argentine. Là-bas c’est la folie, j’ai essayé plusieurs fois de sortir tranquillement dans la rue, mais ça débouche sur des émeutes (Rires).

On a l’impression que tu es très posé. Vraie ou fausse image?

Fausse. Je suis capable de m’énerver pour n’importe quoi, et la plupart du temps pour des conneries. Je me chauffe assez rapidement en fait, même si ça ne se voit pas sur le terrain. Tant mieux!

Qu’est-ce que tu aurais fait si tu n’avais pas été footballeur?

Je ne sais pas et je ne me le suis jamais demandé. Je savais que je finirais un jour par être un pro du foot (rires).

Par Veronica Brunati et Jorge Lopez

A partir d’interviews réalisées dans le SoFoot-Libération du 26 juin 2010 et le SoFoot [numéro 62 de février 2009

A lire : Une interview de Messi pendant la Coupe du Monde 2010.

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