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- Barcelone-Eibar (5-0)
Lionel Messi, auteur d’un nouveau quadruplé, toujours plus crédible
Auteur contre Eibar du septième quadruplé de sa carrière, Lionel Messi a encore assumé son rôle de patron de Barcelone. De quoi renforcer sa légitimité et ses prises de position, dans un club qu'il porte à bout de bras.
Mille. Tel est le mot que se sont partagé les deux monstres du football actuel, ce week-end. Pour Cristiano Ronaldo, il s’agissait de son nombre de matchs professionnels disputés. Sur le terrain de la SPAL avec la Juventus, le Portugais lui a fait honneur en marquant son 725e but et pour la onzième fois d’affilée en Serie A (exploit réalisé uniquement par Gabriel Batistuta et Fabio Quagliarella, jusque-là).
De son côté, Lionel Messi a fait encore plus fort. Au gré d’un quadruplé – le septième de sa carrière ! – inscrit face à Eibar pour le compte de la 25e journée de Liga, l’Argentin a dépassé la barre des mille réalisations sur lesquelles il est impliqué depuis ses débuts (696 pions, 306 assists). Impressionnant, non ?
Plus fou que l’arrivée de Braithwaite, oui
Habitués à la magie du Messi, les amateurs de football ont presque préféré se concentrer sur l’entrée remarquée et réussie de la recrue surprise Martin Braithwaite. Lequel, auteur d’une passe décisive pour sa Majesté et à l’origine du dernier caramel d’Arthur, fait donc désormais partie de la bande catalane. Pourtant, les quatre goals de la Pulga ne relèvent pas seulement de la simple anecdote statistique et prennent même une certaine importance en l’état actuel des choses.
[⚽ VIDÉO] ??? Martin Braithwaite se fait déjà remarquer puisqu’il délivre une passe décisive… à Lionel Messi !! pic.twitter.com/S9IY0Jt7Y9
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) February 22, 2020
D’abord, d’un point de vue strictement sportif, ce carré permet à Barcelone de prendre la tête de la Liga avec deux points d’avance sur un Real Madrid défait à Levante, alors que le champion en titre ne convainc personne depuis le début de la saison. Une position de leader inespérée, donc, que le FCB doit encore avant tout à son incroyable capitaine (18 tremblements de filet et douze offrandes en 18 titularisations, rien qu’en championnat).
Assumer, c’est dans ses gènes
Surtout, cette performance appuie encore davantage – s’il le fallait – sa légitimité de patron d’un club qu’il porte à bout de jambes sur le terrain. Mettant toujours tout le monde d’accord lorsqu’il manipule la sphère du pied, le Sud-Américain peut ainsi faire l’unanimité dans le vestiaire et asseoir son statut de boss. Résultat : quand il l’ouvre en coulisses ou en public sur des thématiques pouvant dépasser le cadre du ballon, ses employeurs et les décideurs sont contraints de l’écouter, voire de lui donner raison.
L’inverse est également valable, et sa prestation de ce samedi en témoigne : après avoir balancé quelques punchlinesdans les médias, Messi assume à chaque fois sa prise de position en démontant les défenses adverses. Le bonhomme s’est embrouillé avec Éric Abidal, se dégageant de « la responsabilité du limogeage d’Ernesto Valverde » et recommandant à l’ancien latéral de l’équipe de France de dorénavant la boucler ? Le directeur sportif – qui a failli perdre son poste – s’exécute en assurant avoir « appris beaucoup de choses en peu de jours » , et le chef lui montre sur le pré qu’il est bien plus indispensable que lui.
« Messi est si important qu’il est Barcelone »
Ce n’est pas forcément ni systématiquement constructif, mais c’est aussi logique qu’humain : en claquant des quadruplés et en menant le Barça au sommet national ou européen, Messi se forge une crédibilité à la force de son talent et de son expérience. Derrière lui ? Les supporters, les autres cadres de l’effectif blaugrana et certains dirigeants. Ceux qui comptent en apparence, finalement.
« Que Messi critique si ouvertement Abidal, j’en ai été un peu choqué. Il devrait laver son linge sale à la maison, les désaccords ne doivent jamais être montrés en public » , a cependant déclaré Dimitar Berbatov pour Betfair, dans une réflexion plutôt cohérente. Avant d’ajouter : « Messi est si important pour son équipe qu’on pourrait dire qu’il est Barcelone. » Là est toute la différence. Et rien ne changera, tant que le sextuple Ballon d’or inscrira des quadruplés.
Par Florian Cadu