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Lionel Messi à Paris, non merci
Lionel Messi à Paris, il paraît que c'était un rêve devenu possibilité. Sauf qu'entre deux bruits de couloir, il y a eu un match de foot au Camp Nou pour venir confirmer une chose évidente : le Paris Saint-Germain n'a pas besoin de Messi.
C’est une scène qui se répète dans la vie de Lionel Messi, comme s’il était le personnage maudit d’un film de Christopher Nolan. Ce mardi soir, au coup de sifflet final du match facilement remporté par le PSG au Camp Nou, l’international argentin s’est retrouvé les bras ballants, la tête baissée et la queue entre les jambes au moment de constater que lui et son Barça s’étaient encore fait gifler (et quelle gifle !) dans une rencontre importante sur la scène européenne. La vérité du terrain en attendant celle des coulisses, puisqu’il paraît que le club de la capitale rêve d’attirer dans ses filets le sextuple Ballon d’or l’été prochain.
Le jeu des rumeurs a commencé depuis un moment, dans les médias, mais aussi chez les dirigeants parisiens. Le mois dernier, Leonardo avait ouvertement dragué le grand Léo dans France Football : « Les grands joueurs comme Messi seront toujours sur la liste du PSG. On est assis à la grande table de ceux qui suivent le dossier de près. En fait, non, on n’est pas encore assis, mais notre chaise est juste réservée au cas où. » Sauf que ce mardi, l’opération séduction n’a fonctionné que dans un sens. Ce n’était pas un entretien d’embauche, Messi n’ayant plus l’âge ni le temps pour ces formalités, mais c’était une rencontre pour confirmer une chose : le PSG n’a pas besoin de Lionel Messi pour rêver plus grand.
Une équipe avant Messi
Il n’est pas question de contester la suprématie de l’Argentin sur la dernière décennie, mais de saisir les conséquences qu’auraient la venue d’un joueur de cette dimension au Paris Saint-Germain dans quelques mois. La Juventus, dont la cohérence sportive laisse à désirer depuis l’arrivée de Cristiano Ronaldo, pourra en témoigner. Lionel Messi au PSG, c’est un casse-tête financier, un salaire délirant, et une nouvelle star susceptible de vampiriser tout un club. Non, Paris n’a pas besoin de ça. Et il s’en est rendu compte ce soir. Sans sa superstar Neymar, qui prend déjà beaucoup de place, Kylian Mbappé a rappelé à tout le monde qu’il serait plus judicieux de dépenser du temps et de l’argent pour le convaincre de prolonger son aventure parisienne. Pendant ce temps-là, Messi n’a rien pu faire de mieux que de transformer en force un penalty pour sauver les apparences laissées par un collectif catalan largué. Ce qui met en évidence une chose : le PSG n’a pas besoin d’un Messi pour atteindre son rêve ultime, mais d’une équipe. D’un Moise Kean, d’un Marco Verratti ou même d’un Keylor Navas. Comme Liverpool en 2019. Comme le Bayern en 2020.
Il s’agit maintenant de remballer les montages Photoshop, les opérations de communication d’Adidas ou l’idée d’aligner un trio Mbappé-Messi-Neymar la saison prochaine en Ligue 1. Depuis les premiers bruits de couloir, la perspective de voir débarquer la Pulga dans la Ville Lumière ressemble plus à un gros cadeau de capricieux de QSI pour fêter ses noces d’étain avec le Paris Saint-Germain qu’à une réflexion lumineuse pour la réussite sportive du club. Tant pis pour le marché asiatique et les amoureux du jeu vidéo FIFA, tant mieux pour le PSG. En se pliant aux exigences de sa majesté argentine, Paris ne se poserait pas en très grand d’Europe, mais en vulgaire club de MLS prêt à accueillir une superstar de 34 ans, qui n’a plus soulevé le trophée sacré depuis 2015. Soit une petite éternité pour un joueur de cette trempe. Alors oui, Messi va bien venir à Paris cette année, mais ce sera le 10 mars prochain au moment de dire une nouvelle fois adieu à la Ligue des champions.
Par Clément Gavard