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L’Inter, tout pour le titre
Après trois journées, l'Inter de Roberto Mancini s'apprête à effectuer son second déplacement de la saison dans la peau du leader de Serie A. Un statut qu'elle occupe depuis le 23 août dernier et qu'elle ne compte pas abandonner de sitôt.
Dimanche 13 septembre au Giuseppe Meazza. Pour le 163e Derby della Madonnina, le grand stade de Milan a fait le plein. 80 000 tifosi en liesse se sont donné rendez-vous dans l’enceinte milanaise pour ce qui constitue le derby le plus alléchant depuis au moins trois ans. Et pour cause, après un exercice 2014/2015 relativement médiocre (l’Inter termine 8e, Milan 10e), les frères ennemis se sont promis de redresser la barre pour de bon. Pour l’un, comme pour l’autre, l’objectif est désormais clair : Milan doit retrouver le parfum des soirées européennes, et donc se hisser sur l’une des trois marches du podium. Problème : la Roma, la Juve, la Lazio et le Napoli semblent bien décidés à en faire de même. Dans cette partie de chaises musicales, bien malin sera celui qui trouvera le nom du vainqueur et, par extension, celui de ses premier et deuxième dauphins. Du coup, cette campagne devrait se jouer sur des détails entre cinq, voire six clubs, qui ont rarement semblé aussi proches. Parmi ces détails, l’Europe, justement, pourrait jouer des tours à certains clubs moins armés que d’autres pour se battre sur tous les tableaux. Or, l’Europe, ni Milan ni l’Inter n’en verront la couleur cette année. Et à ce jour, les Nerazzurri s’en frottent les mains.
Reçus neuf sur neuf !
Retour au Giuseppe Meazza. Pour le 163e Derby della Madonnina entre l’Inter et son grand rival, les 22 acteurs ont longtemps cru se neutraliser avant qu’un trouble-fête, prénommé Fredy, ne vienne violemment transpercer les cages rossonere et abattre l’ennemi. Ce soir-là, dans la nuit milanaise, Guarín et sa patte gauche ont offert plus qu’un derby au peuple nerazzurro : le droit de croire enfin à un retour en grande pompe. Sur la touche, Roberto Mancini a de quoi sourire. En battant Milan, l’Inter vient de s’offrir son neuvième point en trois matchs et pointe seule en tête de la Serie A. À deux unités de la Roma, trois de la Lazio, six du Milan, sept de Naples et… huit de la Juve.
Avant même d’aller défier le surprenant Chievo de Simone Pepe pour, peut-être, réussir la passe de quatre, l’Inter affiche un premier bilan étincelant même si le jeu est encore loin de l’être. Grâce à leur courte victoire sur Milan dimanche dernier, les hommes de Roberto Mancini ont d’ores et déjà distancé le champion en titre et certains de leurs plus sérieux concurrents. Une excellente affaire, d’autant que les Interisti n’ont aucune campagne européenne à disputer et peuvent donc se concentrer sur leur seul et unique objectif : le titre.
Inter-titre
« L’objectif de l’Inter peut être la qualification en Ligue des champions, mais on peut aussi ambitionner quelque chose de plus. Je répète qu’arriver à la troisième place serait déjà un bon résultat… mais on peut faire mieux. » Les mots sont de Massimo Moratti et datent du tout début du mois. Quand l’ancien président de l’Inter fait cette déclaration à Mediaset Sport, les Nerazzurri sortent d’une victoire poussive face à Bergame (1-0) et ne s’imaginent pas encore que leurs poursuivants connaîtront des débuts aussi compliqués. Trois semaines plus tard, le « on peut faire mieux » de l’homme d’affaires italien commence à résonner tel un mantra dans les travées du Giuseppe Meazza. Car oui, sans compétition européenne à disputer et avec un effectif extra-large et compétitif, l’Inter nouvelle formule peut clairement ambitionner de remporter le dix-neuvième Scudetto de son histoire.
Le meilleur exemple à suivre pour la bande à Thohir serait encore celui de la Juventus version 2011/2012. Pour sa première saison sur le banc bianconero, Antonio Conte, également exempté d’Europe car la Juve sortait d’une saison pourrie, avait bouclé l’année avec un total de 84 points, sans perdre le moindre match. Certes, sur les 84, l’Inter n’a pour l’instant récolté que neuf points. Mais en continuant de la sorte, et avec la forte marge de progression que l’on suppose, l’objectif de podium pourrait rapidement être revu à la hausse. Sans compter qu’entre la Ligue des champions et la Ligue Europa à jouer une semaine sur deux, la Roma, la Juve, la Lazio, la Fiorentina et le Napoli connaîtront certainement une période de vaches maigres. Rudi Garcia peut d’ailleurs en témoigner, après la rouste reçue en octobre dernier face au Bayern (après le 1-7 à l’Olimpico, la Roma s’est métamorphosée au point de perdre l’avance qu’elle avait accumulée). Pour l’instant seule en tête du Calcio, l’Inter se doit de profiter de sa bonne forme tant que les grosses cylindrées sont encore en rodage. La mue nerazzurra a débuté, reste maintenant à écrire la suite de l’histoire. Pour le meilleur et, surtout, pour le titre.
Par Morgan Henry