- Coupe d’Italie
- Quarts
- Inter-Milan (2-1)
L’Inter sort le Milan au terme d’un derby étouffant
Au terme d'un derby étouffant, où Ibrahimović a ouvert le score, collé son front contre celui de Lukaku, lancé un débat sur les mères avec l'attaquant belge, et s'est fait expulser, l'Inter s'est imposée au bout du bout grâce à un coup franc d'Eriksen (2-1) et verra le dernier carré de la Coupe d'Italie.
Inter 2-1 Milan
Buts : Lukaku (70e, s.p.) et Eriksen (90e+7) pour l’Inter // Ibrahimović (31e) pour le Milan.
C’était le deuxième derby de la saison, et un peu plus encore : mardi soir, à San Siro, c’était avant tout deux visions de la guerre qui se retrouvaient. Celle d’un Antonio Conte en fusion, expulsé dans le week-end après s’être pris le bec avec l’arbitre Fabio Maresca au terme d’un nul sans saveur entre l’Udinese et son Inter (0-0), mais surtout habité par le désir intime de faire tomber la Juve de son putain de perchoir. Puis, en face, celle d’un Stefano Pioli sage, tout en contrôle, sûr de la puissance de sa machine : un Milan, celui d’Ibrahimović, qui a malgré tout été secoué dans tous les sens par l’Atalanta dimanche soir (0-3). Peu avant 23h, résultat : ce derby de Milan a été royal, intense, dynamique, brutal. Et a choisi l’Inter pour vainqueur au terme d’un match qui aura vu Zlatan Ibrahimović ouvrir le score, mettre son front contre celui de Lukaku, puis se faire expulser. Étouffant.
Combat des chefs
Avant même le début de match, Conte avait prévenu son monde : d’accord pour respecter la Coupe d’Italie et la chance pour l’Inter de remporter son premier trophée depuis 2011, mais priorité à la conquête du Scudetto. Sans surprise, le lieutenant de Lecce a tenu sa promesse de rotation avec un trio Bastoni-Hakimi-Young placé sur le banc, remplacé par Kolarov, Darmian et Perišić. Côté Milan, quelques changements de boulons également avec l’installation de Leão, Diaz et Saelemaekers derrière Ibrahimović et juste devant un double pivot Meïté-Kessié, chargé de protéger une défense tenue par Tătărușanu, Donnarumma ayant été exclu au tour précédent face au Torino. Verdict ? Ce derby de Milan a tourné à la baston, la vraie. Celle des occasions d’abord, Rafael Leão lâchant un premier frisson très vite dans la rencontre juste à côté du cadre interiste (2e), suivi d’un autre déclenché par une tête d’Ibrahimović non reprise par Brahim Diaz (13e). Deux alertes auxquelles Lukaku a répondu, forçant Tătărușanu à un arrêt réflexe du pied (24e) avant une seconde praline envoyée par Perišić (27e). À cet instant, le Milan avait perdu Kjær sur blessure, remplacé par Tomori, mais avait déjà envoyé un message à l’Inter : à trop jouer avec le feu sur les sorties de balle, une brûlure pourrait vite arriver. Puis, à la demi-heure de jeu, Souhaliho Meïté a été à l’affût d’un second ballon et a trouvé Zlatan Ibrahimović, impérial pour tromper d’un tir croisé un Handanović scotché (0-1, 31e). Une réponse de l’Inter avant la pause ? Trop timide pour vraiment inquiéter le gang de Pioli. Mais un autre événement est venu pimenter l’avant-entracte : un débat sur les mères entre Ibrahimović et Lukaku. Là aussi un combat, un vrai, signe qu’un soir de derby, même un soir de Coupe d’Italie, n’est jamais un soir comme les autres, d’autant plus lorsque la quête du titre est plantée au fond de tous les crânes.
La réponse d’Eriksen
Double information au retour des vestiaires : Lukaku a retrouvé le sourire, et Antonio Conte a demandé à Hakimi de faire tomber la veste pour mettre le feu à son couloir. Dix minutes plus tard, Tătărușanu a dû décoller à deux reprises, une première fois sur un coup franc de Kolarov (47e), la seconde sur une reprise astucieuse de Sánchez (50e). Tomori, lui, a sauvé la peau de ses nouveaux copains devant Lukaku (55e), alors que Vidal a envoyé une tête au-dessus. Mais juste avant l’heure de jeu, nouvelle baffe dans la tronche du Milan avec l’expulsion d’Ibrahimović après une (petite) faute sur Kolarov. Puis, encore des claques et des claques, Conte, qui a vu Perišić non cadrer une nouvelle tête (66e), ayant finalement fait de ce quart de finale une histoire de fierté en dégainant Lautaro Martínez pour les 35 dernières minutes. Nicolò Barella, de son côté, a décidé d’y ajouter de la roublardise en profitant d’un pied fuyant de Leão pour gratter un penalty et offrir la balle d’égalisation à Lukaku (1-1, 70e). Sympa pour les cœurs, Paolo Valeri va se claquer dans le dernier quart d’heure et faire retomber un peu la pression, alors que Conte a rangé – eh oui – sa défense à trois en fin de match. Moins cool, Hakimi a alerté directement dans la foulée Tătărușanu, sans succès (83e), tout comme Martinez (89e) et Lukaku (90e). Sur le gong, c’est finalement Christian Eriksen, dont les bagages étaient quasiment déjà prêts, qui est apparu pour envoyer un coup franc dans la lucarne de Tătărușanu (2-1, 90e+7). Fermons les yeux, puis imaginons juste une seconde tout ça dans un San Siro plein.
Inter (3-5-2) : Handanović – Škriniar, De Vrij, Kolarov (Young, 90e) – Darmian (Hakimi, 46e), Barella, Brozović (Eriksen, 88e), Vidal, Perišić (L. Martinez, 67e) – Lukaku, Alexis. Entraîneur : Antonio Conte.
Milan (4-2-3-1) : Tătărușanu – Dalot, Kjær (Tomori, 20e), Romagnoli, Hernández – Meïté, Kessié – Saelemaekers (Castillejo, 85e), B. Diaz (Rebić, 60e), R. Leão (Krunić, 85e) – Ibrahimović. Entraîneur : Stefano Pioli.
Par Maxime Brigand