- Italie
- Calcio
- 26e journée
- Inter/Milan AC (1-1)
L’Inter prive le Milan de victoire
Incroyable derby milanais, incroyable scénario. Largement dominateur face à une Inter à la ramasse, le Milan AC n'est pas parvenu à l'emporter, en dépit des nombreuses occasions de Super Mario (1-1). La faute au réalisme de Schelotto.
Inter-Milan AC : 1-1 (0-1)Buteurs : El Shaarawy (21e) pour le Milan. Schelotto (71e) pour l’Inter.
Un derby de la Madonnina n’est jamais joué d’avance. Jamais. Peu importe la dynamique du moment, peu importent le classement, l’Europe, les compositions d’équipe. Et même, peu importe la physionomie de la rencontre. L’Inter l’a encore démontré ce soir : donnés perdants d’avance face à un Milan en pleine bourre, les Nerazzurri, privés de leur buteur Diego Milito, ont clairement galéré. Inefficaces offensivement, archi-dominés, ils ont plié à plusieurs reprises. Mais jamais rompu. Du coup, sur un centre de Nagatomo, le seul de bonne qualité en 90 minutes, le nouvel entrant Schelotto a placé une tête, la seule valable en 90 minutes, pour arracher une égalisation contre le cours du jeu. Le Milan a eu des occasions, aurait pu, et même dû, tuer le match dès la première période. Les Rossoneri pourront afficher des regrets, et s’ils demeurent devant leurs rivaux au classement, ils pourraient perdre leur 3e place dès demain, en cas de succès de la Lazio.
L’efficacité pour le Milan
En plus de la dynamique, le Milan possède un net avantage dans les compos : là où Allegri peut compter sur ses meilleurs éléments – seul Constant est absent pour blessure – Stramaccioni doit quant à lui se passer de deux joueurs d’expérience comme Milito et Samuel. Des absences qui se ressentent rapidement. Dans un début de match intense – quoi de plus normal, hein – les deux équipes affichent de belles intentions. Mais à opportunités égales, niveau finition et inspiration dans les 16m50, on sent bien que l’Inter galère, là où le Milan AC est parfaitement rodé. Une première alerte avec un joli une-deux entre De Sciglio et El Shaarawy, une seconde avec un centre du jeune latéral pour un raté de Balotelli… Comme dit le proverbe, la troisième est la bonne : Boateng récupère aux 30 mètres et sert El Shaarawy dans la surface, le Pharaon contrôle et balance un extérieur du pied dans la lucarne d’Handanovic (0-1, 21e). Une ouverture du score méritée, donc. Sonnés, ces Nerazzurri ne semblent pas s’en remettre, déclenchant le début d’un solo des rivaux. Le Milan domine clairement, monopolise le ballon, occupe le camp adverse. Avec sa belle efficacité, il se procure rapidement de nouvelles occasions. Mais Super Mario, super motivé pour marquer face à son ex, trouve par trois fois – rien que ça – Handanovic sur son chemin. D’abord sur une tête qui allait en lucarne, ensuite sur la reprise d’un énième centre de l’excellent De Sciglio, enfin sur un coup-franc. Oui, heureusement qu’il est là, le portier slovène. Sans lui, ces Lombards paumés dans le jeu seraient déjà largués à la pause.
Schelotto pour le hold-up
Mais s’ils sont apparus limités en première période, les Interistes, maintenus à flot par leur portier, attaquent la seconde avec beaucoup plus d’engagement, dans le brouillard des fumigènes. Remontés à bloc, ils pratiquent un gros pressing, et commencent par se procurer bon nombre de coups de pied arrêtés aux abords de la surface adverse. Vient enfin, logiquement, la première énorme opportunité : Palacio adresse un beau centre pour Guarin, dont la frappe à bout portant est sortie d’un superbe arrêt réflexe par Abbiati. Mais alors qu’on commence vraiment à se demander si ce Milan ne payerait pas sa débauche d’énergie face au Barça, la pression de l’Inter s’essouffle inexplicablement. Les Rossoneri reprennent le contrôle du jeu, et semblent vouloir aller planter ce but du K.O. Bien que la maîtrise soit remarquable, contrairement à la première période, les occasions ne suivent pas. Pendant une bonne dizaine de minutes, on s’intéresserait même davantage à l’attitude d’un Mario Balotelli. Mais le calme sera rompu par Ezequiel Schelotto. L’ancien ailier de l’Atalanta, entré en jeu depuis trois minutes, saute plus haut que Mexès sur un centre de Nagatomo, pour croiser sa tronche face à Abbiati (1-1, 71e). Incroyable. Cette Inter, si timide, a refait son retard. Et parviendra à tenir son point jusqu’au coup de sifflet final. Le Milan perd clairement deux points, et pourra vraiment regretter ses occasions manquées. Super Mario en fait déjà des cauchemars.
Par Alexandre Pauwels